ARTHUR RIMBAUD
 

 

Extrait de "Une Saison en Enfer
Délires II
Alchimie du Verbe 



 


Une Saison en Enfer est le seul ouvrage qu'Arthur Rimbaud a fait lui-même publier
et se situe à une période douloureuse de son existence.
Il a été commencé en avril 1873 à son retour d'Angleterre alors que sa relation avec Paul Verlaine
commençait à s'envenimer, et a été terminé en août après leur rupture définitive.
Il relate ses souffrances proches de la folie qui l'ont conduit aux portes de la mort,
l'échec de son expérience de poète voyant.
Il parle de ses désillusions, de ses doutes mais aussi de ses espoirs.

Alchimie du verbe est le deuxième volet du diptyque poétique intitulé Délires.
Dans le premier Délire, le poète donne la parole à "un compagnon d'enfer"
qui confesse ses fautes pour exorciser son vice.
Dans le second Délire, "Alchimie du verbe" se présente comme la confession d'un être tourmenté
qui analyse avec ironie et dérision son expérience poétique finalement tragique.
Il fait une autocritique de son parcours chaotique et reconnaît ses erreurs.
Le regard qu'il porte sur son passé est un regard lucide.
"Alchimie du verbe" stigmatise la crédulité et la naïveté dont il a fait preuve.
Il utilise l'imparfait et le passé simple, verbes au passé pour bien préciser qu'il s'agit
d'une expérience révolue, qu'il cherche à oublier, à effacer de ses souvenirs.
Les références temporelles sont floues, aucune datation précise, aucun repère temporel,
"Depuis longtemps", "ce fut d'abord", autant de termes vagues soulignant l'imprécision
de l'écart existant entre le temps de renonciation et celui des faits.
Cette impression de détachement est par ailleurs amplifiée par la structure même du poème
qui sans suivre un schéma narratif précis établit un itinéraire rigoureux.

 

 

Cliquez ici pour écouter l'enregistrement sur YOU TUBE

 

Retour à la liste des poèmes