Lundi 2 Septembre 2019 - Segura > Salvatierra  - 26 km
Par le Tunnel de San Adrián
4ème étape



 

    Proverbe basque
    "Paroles et plumes s'envolent au vent"

 



Rencontre nocturne...


L'aube des contrastes...


Le
massif de l'Aizkorri dans les nuages...


Petit sentier dans la fraîcheur du matin...


Il n'est pas loin, mais ça va bien grimper...


Une portion de route goudronnée pour commencer l'ascension...


En passant cette Vierge dans un ermitage...


Le panorama devient somptueux...


Curieux !!


Je suis maintenant au milieu d'une végétation luxuriante..


Ça grimpe doucement...


...Avec quelques passages plus escarpés...


Je rencontre un troupeau de chevaux en liberté dans la forêt...


Un passage au milieu de vieux hêtres aux formes parfois cauchemardesques...


J'arrive à cet Ermitage situé à 700 m du tunnel de San Adrián...


Et le voilà au loin ce Tunnel Mythique





J'approche...
Tunnel de San Adrián


Les photos qu'il faut faire pour la postérité...


De là-haut, la vue est splendide !


J'entre dans le tunnel...A droite un ermitage...Au fond la sortie...


Et voilà je suis sorti de l'autre côté...


Pour arriver sur une chaussée médiévale...
Je quitte alors la
Province du Gipuzkoa pour descendre dans la Province d'Alava
...


La descente parfois abrupte vers la plaine de l'Alava...


Un moment de repos en bonne compagnie...


J'arrive en vue du premier pueblo de l'Alava :
Zalduondo


Une fontaine pour se rafraîchir...


Une entrée de palais remarquable !


Une autre fontaine pour un bon temps de repos à l'ombre...


En me retournant, je peux contempler la montagne que je viens de traverser...


J'arrive dans un autre pueblo : Ordoñana


La Iglesia de Ordoñana


Iglesia de San Juan Bautista à Salvatierra-Agurain


Salvatierra-Agurain




    .....Avant de monter jusqu'au mont Araz et traverser le tunnel de San Adrián, le pèlerin doit passer par Zegama, importante
    ville où s'installèrent à l'époque les Templiers pour aider et protéger les pèlerins, édifiant leur Croix au pied de la montagne
    et au sommet, l'ermitage du Saint-Christ. Dans la ville nous trouvons aujourd'hui l'église paroissiale de Saint-Martin construite
    entre le 15ème et le 17ème siècle dans laquelle l'on peut contempler le mausolée du Général Zumalacarregui, avec une belle
    statue en marbre de Carrare.
    Il existe de nombreux récits de pèlerins qui font référence à l'ascension du tunnel de San Adrián, Chaussée
    Royale pratiquement jusqu'à 1851, et la plupart s'expriment avec un mélange de crainte et d'admiration :
    Ils parlent de l'impression que leur produisaient les rochers et le sommet couvert éternellement de neige, la soudaine et
    merveilleuse apparition du tunnel qui faisait disparaître l'horizon derrière sa masse rocheuse.
    La traversée du tunnel était d'ailleurs considérée comme une grande prouesse, à tel point que les pèlerins avaient l'habitude
    d'y graver leur nom, origine et année. Le chemin se trouve aujourd'hui en assez bon état et conserve encore des restes de la
    muraille qui était adossée à une maison qui servait à l'époque d'hôpital et où les pèlerins devaient payer. En 1010 il y avait à
    l'intérieur de la grotte un ermitage dont il ne reste plus rien et qui fut remplacé en 1883 par celui que l'on peut y voir aujourd'hui. Le paysage, aussi bien au cours de l'ascension que de la descente vers la plaine de l'Alava, est magnifique avec ses forêts et ses 
    prairies....
    La chaussée médiévale qui naît à l'entrée sud du tunnel de San Adrián entre à Araba au milieu de deux versants de la montagne

    et continue à descendre vers Zalduondo où se trouve une église dédiée à Saint-Saturnin qui témoigne du passage du Chemin de
    Saint-Jacques. Le chemin vicinal qui mène vers le Midi longe l'ermitage de Saint-Millain et après avoir traversé Ordoñana avec
    une église du 15ème siècle et portail du 13ème, fait son entrée à Salvatierra par l'ancien hôpital de Saint-Lazare.
    La ville complètement entourée de remparts jusqu'à l'époque des guerres carlistes possède deux églises-forteresses, celle de
    Sainte-Marie et celle de Saint-Jean Baptiste, ainsi qu'un Hôtel de Ville à côté de l'ancienne église Saint-Martin du 13ème siècle.
     



    Après le petit-déjeuner, je quitte la Casa Rural à 6h15. Je suis une piste parallèle à la route, puis elle s'en éloigne pour entrer

    dans un sous-bois par un joli sentier le long du rio Oria. Jusqu'à Zegama, l'itinéraire est facile et agréable.
    J'arrive dans ce pueblo charmant
    avec des bars ouverts, mais comme j'ai bien déjeuné, je ne m'arrête pas.

    A la sortie de cette localité, je prends une petite route qui monte vers San Adrián... Route goudronnée, parfois cimentée qui
    monte assez raide. Le dénivelé pour arriver au tunnel est d'à peu près 800 m. Je passe devant des fermes, puis la route se

    transforme en chemin caillouteux qui par momments devient sentier herbeux et plus loin piste forestière.

    J'arrive alors dans de beaux sous-bois, il y a beaucoup de fougères et d'énormes ronciers couverts de mûres dont je me régale
    en passant... l'ascencion continue avec heureusement un bon balisage. Je passe devant un bâtiment qui est soit un gîte d'étape
    soit un abri de berger. J'arrive alors à un vaste espace où je croise un troupeau de chevaux en liberté avec cette particularité
    que certains d'entre eux portent à leur encolure une cloche !...


    Puis je traverse une forêt de hêtres qui ont pris au fil des années des formes qui donnent à cet environnement une atmosphère
    maléfique qui fait penser à certains passages du "
    Seigneur des Anneaux" de Tolkien.
    Il vaut mieux traverser cette forêt par beau temps, car par temps brumeux ou orageux, on pourrait avoir quelque frayeur !...

    A nouveau d'énormes ronciers de plusieurs mètres de haut avec des milliers de mûres !!!
    Le ciel est nuageux avec quelques éclaircies mais il n'y a heureusement pas de menace de pluie.
    J'arrive enfin sur un vaste plateau oû se trouve la petite chapelle Iruetxeta et un panneau indiquant le Tunnel San Adrián
    à 700 m que l'on aperçoit bien au loin.

    Encore un petit effort et me voilà devant cette vaste ouverture qui est comme une large plaie dans la montagne,
    ce tunnel mythique,
    spectaculaire, lieu historique, fréquenté au cours des siècles par les pèlerins, les marchands et les rois
    et qui est documenté comme le chemin naturel de communication entre
    la plaine d’Alava et la vallée en Gipuzcoa
    du rio Oria, un point de passage entre la Castille et le reste de l’Europe.


    De là, il y a un point vue magnifique sur la vallée et les chaînes de montagne au loin... Je traverse le tunnel en laissant
    sur le côté un ermitage qui est vide et après une centaine de mètres, je débouche de l'autre côté dans un cirque de roches
    blanches et un peu
    plus loin j'arrive sur une chaussée médiévale que je vais emprunter un moment en légère montée
    au cœur d'une forêt avant
    d'amorcer la descente vers la plaine de l'Alava. Le parcours est alors assez délicat avec des
    passages rocheux et d'autres boueux
    et des raidillons assez pentus... Je débouche finalement sur un Camino Rural
    où je fais une bonne pause tout près de vaches
    paresseusement allongées dans l'herbe.

    Je prends ensuite un sentier qui descend en pente douce au milieu d'une forêt de chênes pour arriver sur une plaine cultivée.
    Au premier pueblo Zalduondo, je m'arrête au bord d'une fontaine où coule une belle eau cristalline et fraîche.
    Il reste 5 à 6 km que je vais parcourir en suivant une petite route peu circulante qui serpente dans un environnement agricole.
    Je traverse Ordoñana et après 2 km j'entre dans Salvatierra où je vais directement à mon hébergement au centre de la localité.
    Le soir dîner au restaurant de l'hôtel (Menu complet pour 11 €).


 

Hébergement à Salvatierra : Hôtel-restaurante José Mari - 69 C/. Mayor - Tél. 945 30 00 42
Petite chambre avec SDB - 30 €
Dîner sur place au restaurant (Menu à 11 €)
3 coquilles

 


                                  
              L'entrée du tunnel de San Adrián



    Les chants de celui qui revient de l’armée au Pays basque - 1860

    Attrapé malheureusement un jour par le sort,
    Laissant mes vieux parents en pleurs,
    J’étais soldat et formé aux armes,
    Ils m’emmenèrent loin, loin du Pays basque.

    Qu’il est regrettable de s’éloigner de son lieu de naissance!
    Qu’il est déchirant de laisser tous ceux que l’on aime !
    Je ne voudrais pas dire adieu pour toujours
    A ma famille, au Pays basque.

    Ils m’envoyèrent rapidement au fin fond de l’Afrique;
    J’y restai quatre ans avant d’être appelé en Italie ;
    Et toujours, de tous lieux, comme doté d’aile,
    Mon esprit s’envolait, léger, vers le Pays basque.

    Dès lors que les français entrèrent en terres italiennes,
    Oh ! quels massacres ! Oh ! combien d’hommes perdus !
    Là-bas les environs sont rougis de fleuves de sang,
    Que ne connaisse jamais telle chose le Pays basque !

    De ces pauvres parents ayant perdu leurs fils,

    Combien ne sont tombés dans les lamentations les plus douloureuses,
    Que Notre Seigneur des cieux dans ces grandes peines,
    Nous empêche de tomber, surtout le Pays basque !

    Je n’ai pas fait affront à la réputation des Basques,
    Avec ma baïonnette, souvent je me suis distingué 
    Quand je fus blessé à Solferino, ils disaient
    Que je n'allais pas retourner vivant, moi, au Pays basque !

    Sur les crêtes d’Atsulai, la chapelle d’Ainhoa,
    C’est là que ma bonne mère a souvent prié pour moi,
    Pour que la reine des anges me ramène chez moi,
    En vie et entier au Pays basque.

    Vous avez écouté ma mère, oh! Dame aimante!
    J’étais déjà proche de mon dernier souffle,
    C'est grâce à vous seule que j'ai conservé la vie,
    C’est grâce à vous que j’ai pu revoir le Pays basque !

    Cette montagne du Mondarrain a toujours le front haut,
    La voir a réveillé les battements de mon cœur.
    J’étais sorti malade des terres italiennes,
    Mais je guéris en arrivant dans notre Pays basque.

    Après avoir traversé les dangers, tranquille maintenant chez moi,
    Voici ce que je demande finalement à Dieu :
    Que je vive longtemps en compagnie de mes parents
    Que j'use mes jours dans mon cher Pays basque.


    Jean-Pierre Duvoisin

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