Mardi 19 Août 2014 : Bellver de Cerdanya > Baga - 25 km

 


    Extrait du Topo Guide "Le Chemin des Bonshommes" (GR 107 - FFRandonnée)

    BAGA

    Cette petite ville fut fondée en 1234 par les barons de Pinos soucieux d'occuper cet avant-poste au pied
    de la Sierra de Cadi. Baga prospéra vite et se dota dès le 14ème siècle d'une importante église au style
    massif et austère, à mi-chemin entre roman et gothique. Il reste aussi de l'époque médiévale quelques
    lambeaux de remparts et un ancien portail, de même que le beau pont "de la vila", au bord du Bastareny.
    Baga était un point de passage obligé pour les Bonshommes en fuite. Voyageant souvent avec les bergers,
    ils passaient comme eux dans cette bourgade avant que les troupeaux en transhumance ne gagnent les
    estives de la Sierra. Pierre Mauri, Guillaume Baille et Guillaume Maurs, tout trois bergers à Montaillou
    et compromis par le soutien qu'ils apportaient aux Cathares, passaient régulièrement ici, après être passés
    par Ax, Mérens et la vallée de Campcardos. Tout comme vous...
    Enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, Baga est l'une des portes du
    Parc Naturel de Cadi-Moixero.
    Une Maison du Parc Naturel y est ouverte au public.
     



Avant de prendre le chemin, petite visite de la ville de Baga



Eglise Romane Santa Maria du 12ème siècle à Tallo

     


    



Les chevaux en liberté...


On attaque une belle grimpée jusqu'au
Refuge dels Cortals (Altitude 1 610 m)


Et à nouveau des paysages sublimes...





Refuge Sant Jordi où on s'arrête boire un coca (Altitude 1 640 m)





Après être descendus à 1 200 m, on remonte au col de l'Escriu (Altitude 1 500 m)


Puis c 'est une longue descente vers Greixer (1 100 m) et Baga (786 m) en traversant une forêt de hêtres


Nous sommes environnés de structures montagneuses impressionnantes





Et c'est l'arrivée dans la vallée...


Enfin ! Baga ! La journée a été rude !


L'église de Baga


L'animation sur une place de cette petite ville en fin d'après-midi
 


    Après le petit-déjeuner et une courte visite de la ville on prend un chemin agréable qui nous
    conduit à Tallo où on peut admirer la belle église Santa-Maria du 12ème siècle. Puis c'est une piste
    forestière et ensuite des sentiers assez raides que l'on suit jusqu'au Refuge dels Cortals à 1 610 m.
    On fait une pause-déjeuner avec ce qu'on a récupéré du petit-déjeuner. On passe devant la Fontaine
    dels Cortals et on reprend un sentier en sous-bois qui monte dans la pinède jusqu'au col de Pendis à
    1 800 m. C'est ensuite un chemin caillouteux en descente jusqu'au Refuge de St Jordi à 1 640 m.
    Là, je rejoins Jacques et Paule et nous buvons ensemble un Coca bien frais. Encore un peu de
    descente (1 260 m) avant de remonter au Col de l'Escriu à 1 500 m. C'est une journée "Montagnes
    Russes" et cela est assez usant ! A partir de ce col, c'est alors une longue descente qui  n'en finit pas
    en suivant une large piste au milieu des hêtres. J'ai laissé mes compagnons partir devant moi et
    je traverse en solitaire cette partie du chemin sauvage et plutôt sinistre...Je déclame alors quelques
    poèmes, entre autres ceux que j'ai appris les jours précédents (Poèmes mis sur ces pages du 11 au
    17 Août), cela me tient compagnie en quelque sorte et je trouve le temps moins long.
    Enfin, j'arrive dans la vallée et c'est avec soulagement que j'aperçois la ville de Baga à l'entrée
    de laquelle Paule m'attend (Altitude 786 m). On traverse le bourg pour rejoindre l'hôtel où la gérante
    qui parle bien français nous attend. La chambre est vaste, on lave et sèche notre linge avec des
    machines mises à disposition et le soir on fait un bon dîner dans un restaurant qui nous est

    recommandé ! Fin de la soirée avec un verre de Pacharan !


 

Hébergement à l'Hôtel Niu Descans
Bon accueil par la gérante qui parle bien français
Grande chambre très spacieuse avec 3 lits
4 coquilles

 

     

    .....et voici au bout de ce petit matin ma prière virile
    que je n’entende ni les rires ni les cris,
     
    les yeux fixés sur cette ville que je prophétise, belle,
    donnez-moi la foi sauvage du sorcier
    donnez à mes mains puissance de modeler
    donnez à mon âme la trempe de l’épée
    je ne me dérobe point. Faites de ma tête une tête de proue
    et de moi-même, mon cœur, ne faites ni un père,
     
    ni un frère,
    ni un fils, mais le père, mais le frère, mais le fils,
    ni un mari, mais l’amant de cet unique peuple.

    Faites-moi rebelle à toute vanité, mais docile à son génie
    comme le poing à l’allongée du bras !
    Faites-moi commissaire de son sang
    faites-moi dépositaire de son ressentiment
    faites de moi un homme de terminaison
    faites de moi un homme d’initiation
    faites de moi un homme de recueillement
    mais faites aussi de moi un homme d’ensemencement

    faites de moi l’exécuteur de ces œuvres hautes
    voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme –

    Mais les faisant, mon cœur, préservez-moi de toute haine
    ne faites point de moi cet homme de haine pour qui je n’ai que haine
    car pour me cantonner en cette unique race
    vous savez pourtant mon amour tyrannique
    vous savez que ce n’est point par haine des autres races
    que je m’exige bêcheur de cette unique race
    que ce que je veux
    c’est pour la faim universelle
    pour la soif universelle

    la sommer libre enfin
    de produire de son intimité close
    la succulence des fruits.


    Extait du "Cahier d'un retour au pays natal"  -  Aimé Césaire
     

 

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