Samedi 19 Septembre 2009 : Fabara > Caspe  22 km



N'oublie pas
Un jour tu ne sentiras plus le parfum
Celui des femmes et celui des roses 
Et tu oublieras le goût des choses

Mais n’y pense pas, bois
Bois du vin 
Tu n’y changeras rien
D’autres ont bu d’autres boiront
Le vin nous unit en somme
Âpre ou doux il m’enchante comme
Le goût de la vie des hommes
Et les saisons de notre vie

N'oublie pas
Un jour tu dormiras si longtemps
Sans un ami sans une femme
Que tu oublieras même le goût du Vin


Omar Khayyam

 





A la sortie de Fabara, après quelques recherches, je finis par trouver  le site de ce
Mausolée Romain datant de la fin du 2ème siècle.
Le site est fermé à cette heure matinale et je ne peux le voir que de l'extérieur...



                     
Le balisage est bien présent et va me conduire après une petite heure d'ascension sur une sorte de mesta désertique :
"La Sierra de Caspe", où je chemine au milieu des plantations d'oliviers et d'amandiers.




Ce Chemin qui traverse la Sierra est beau et comble le coeur du pèlerin solitaire...



La vallée s'étend au loin couverte de plantations et de vergers.
Comme presque chaque matin je déclame tous les poèmes de mon répertoire...
Et j'apprends un mouveau poème de Rimbaud : Voyelles 



Voyelles


A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud
 





Je rencontre ces paysans qui récoltent les amandes avec leur tracteur. Il y a devant
la machine de grandes toiles qui enserrent le pied de l'arbre pendant que l'un
d'entre eux frappe les branches avec un bâton.




Au pied de ce beau pin, je fais une pause pour casser quelques amandes
et soigner mes ampoules (Une à chaque talon).
Les derniers kilomètres après la traversée du Rio Guadalope me paraissent bien longs,
d'autant qu'à l'entrée de
Caspe, le balisage me fait faire un détour par une zone industrielle
qui rallonge de un à deux kilomètres...




La Torre de Salamanca à l'entrée de Caspe, ville d'Aragon d'environ 8000 habitants

(Visitez Caspe)


Je découvre au fronton de cette chapelle une statue de Saint Roch



La Colegiata de Santa Maria la Mayor del Pilar de style gothique (12ème au 16ème siècle)
 


J'ai une chambre à la Residencia Florencio Repollés à Caspe, pour 12 euros.
Douches et WC communs - C'est correct mais un peu bruyant.

  2 Coquilles
 

 


Sans vin

Dans la vie
Rien ne vit

On  survit

On  peut
Bien sûr
En boire

Un  peu

Mais croire

Que le vrai bonheur
 Est de ne jamais en boire 

C’est comme croire que la douleur

Peut s’enfermer dans  une bouteille 

Ou qu’en ne tombant jamais amoureux

On se  préservera  toujours du malheur

Pour  que  l’existence  nous  émerveille

Il  faut remplir nos verres et nos cœurs

Avec ce breuvage sauvage qui réveille

Trinquons mes frères avec l’âme sœur

Que coule ce philtre parfumé et doux

Quand je le bois , pareil aux  Dieux ,

Éternellement divin, jamais odieux

Je suis le roi et le clochard radieux

Aimant et  buvant quand  je veux

On ne vivra peut-être  pas vieux

Mais on aura  fait de son  mieux

Sans  bon vin sans son  ivresse

Tout  n’est que souvenir  pieux

Le chagrin devient tendresse

Santé fraternité et adieu

Faute de Dieu

Fait de ton mieux
Vin, rend-nous  heureux !

 

Texte trouvé dans le site "Chemins empruntés

 

 

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