Via Gebennensis - Du 4 au 20 Août 2020
De Genève au Puy-en-Velay


Beaumont, Chaumont, Seyssel, Chanaz, Yenne, St Genix-sur-Guiers,
Valencogne, Le Grand Lemps, Faramans, Bellegarde-Poussieu,
Chavanay, St Julien-Molin-Molette, Les Sétoux, Montfaucon-en-Velay,
Saint-Jeures, Saint-Julien Chapteuil, Le Puy-en-Velay
 

Pour aller directement au détail des étapes


1ère partie : De Genève à Saint-Genix-sur-Guiers (6 étapes)


On pourrait dire que le fil conducteur de ces étapes, c’est la proximité du Rhône
que l’on côtoie de près ou dont on peut apercevoir les méandres du haut des belvédères.

Sous un beau soleil je quitte l’Auberge de Jeunesse de Genève en suivant les bords du lac Léman.




--- Mardi 4 Août, je rejoins Carouge, ancienne cité romaine, maintenant une banlieue populaire de Genève.
C’est là que commence le Chemin avec les premières balises.
Puis ce sont de jolis sentiers dans les bois qui alternent avec des petites routes jalonnées de zones résidentielles.
A Compesières, j’admire un bel ensemble que forment l’église Saint Sylvestre
et la Commanderie des Chevaliers de l’ordre de Malte.
Premières rencontres : Un couple de suisses, le mari tirant un chariot portant le nécessaire pour bivouaquer.
Une Autrichienne, Bettina, marchant depuis Innsbruck avec sa chienne Limao.
Premier hébergement à Le Petit Châble un peu après Beaumont dans une Famille d’Accueil
.

    


--- L’étape suivante (Mercredi 5 Août) offre de superbes points de vue sur Genève, le lac Léman,
les monts du Jura et la chaîne des Alpes d’où émerge en majesté un Mont-Blanc sans nuages !
L’itinéraire offre une variété de paysages avec de beaux passages en sous-bois, des sentiers campagnards
et des petites routes qui relient des hameaux où il semble que le temps se soit arrêté.
Etape agréable avec du soleil et un vent frais, mais aussi assez fatigante car les dénivelés s’enchaînent
pour donner au final 659 positif et 790 négatif.

      
Elle se termine par un raidillon abrupt qui mène à Chaumont, joli village perché sur une butte.
J’ai réservé mon hébergement dans une chambre d’hôtes avec la surprise d’avoir la fenêtre de ma chambre
face au Mont-Blanc.
Le soir nous nous retrouvons sur une terrasse avec Bettina et une jeune allemande
pour boire un bon vin blanc du pays.





--- Le jour suivant (Jeudi 6 Août), je me lève avec un beau lever de soleil sur le Mont-Blanc.
Après 1 ou 2 km, je suis rejoint par une jeune femme de la région parisienne qui a campé sur les hauteurs du village.
C’est son premier Chemin et elle porte un sac de 15 kilos avec tente, réchaud et nourriture.
En 5 heures de Chemin que nous parcourons ensemble, nous aurons le temps d’avoir un partage de nos vies
très profond et d’une grande richesse...



On se quitte avant Seyssel, car elle ne dispose que de 12 jours pour aller au Puy-en-Velay
et de ce fait doit faire des étapes plus longues.


     

Les paysages, les sentiers en forêt, les villages avec leurs petites églises, les vaches dans les prés, 
la beauté de la nature environnante, tout cela est traversé comme on tournerait les pages d’un beau livre d’images…
Cette nuit, je dors dans une cabane en bois dans un camping au bord du Rhône.
Je vais nager dans un lac tout proche et le soir nous dînons ensemble avec Bettina l’autrichienne
et Joanna l’allemande au restaurant du camping.


     



--- L’étape suivante (Vendredi 7 Août), c’est une longue chevauchée le long du Rhône.
On quitte la Haute-Savoie pour entrer dans le département de la Savoie.
C’est une journée de forte chaleur (41° au soleil) et avec Bettina nous allons partager un moment de galère.
Suite à un balisage mal interprété, nous arrivons au milieu d’une gravière dont nous avons du mal à sortir.
Mes indications sur Iphigénie montrent des chemins qui n’existent pas et nous sommes contraints de faire demi-tour,
ce qui rajoute à notre étape 3 à 4 km !
En arrivant en vue de Chanaz, l’application Maps que j’utilise pour trouver mon hébergement ne sachant pas
qu’il y a une passerelle piétons pour arriver au cœur de cette cité nous fait faire un détour qui rajoute 1 à 2 km !!
Chanaz est un village très touristique, surnommé la Petite Venise Savoyarde en raison de la présence du canal
de Savières qui relie cette cité au Lac du Bourget.
Après mon installation dans la Chambre d’Hôtes  « El Camino « ,
je retrouve Bettina sur la place du village pour le dîner, Pizza et vin blanc de Savoie !





--- La cinquième étape (Samedi 8 Août) se déroule en partie sur un plateau avec de beaux vallonnements où s’étendent
sur des kilomètres les vignobles qui donnent ce bon vin de Savoie que j’ai eu le plaisir de déguster les derniers soirs.
L'itinéraire traverse plusieurs hameaux et passe entre ces beaux vignobles aux rangées bien alignées
qui forment des courbes qu'on croirait dessinées par quelque Géant sorti de mon imagination...
A mi-étape, il y a une bonne grimpée pour arriver  jusqu'à un belvédère dominant le Rhône et la plaine de Yenne
où se trouve la Chapelle Saint Romain construite en 1995.


          

Il y a des bancs et des tables, c'est l'endroit idéal pour faire une bonne pause.
Bettina arrive avec sa chienne et nous prenons un bon temps de repos.
Ensuite c'est une longue descente pour retrouver les bords du Rhône et terminer l'étape en suivant
un sentier ombragé le long du fleuve qui nous amène directement au camping où j'ai réservé un lit dans un Tipi.
Ce soir à Yenne, c'est marché nocturne... Il y a du monde et de la musique.
Avec Bettina, on va dans un petit resto sympa pour un bon moment de repos et aussi pour refaire nos forces
car l'étape de demain est annoncée comme éprouvante...





--- Pour cette sixième étape (Dimanche 9 Août), il y a de bons dénivelés (800m positif et idem pour le négatif).
Belle mais éprouvante étape sous une forte chaleur avec dans la première partie la chapelle
Notre-Dame de la Montagne et ensuite plusieurs belvédères d'où l'on a une superbe vue sur la vallée
où s'écoule comme un ruban d'azur le Rhône.


    

C'est un long cheminement au cœur d'une forêt assez sauvage, heureusement à l'ombre.
Il y a une maison des chasseurs où l'on peut faire le plein d'eau.
On marche un moment en crête avant de redescendre vers des hameaux et 2 villages plus importants
où là encore on peut trouver de l'eau en demandant aux habitants.
A St Genix-sur-Guiers, je suis logé dans un camping, dans une cabane en bois.
Bettina, la pèlerine autrichienne avec sa chienne Limao m'a prévenu qu'elle arrêtait à cette étape
et repartait pour Innsbruck, car la chienne supportait de plus en plus mal la chaleur !


   


2ème partie : De Saint-Genix-sur-Guiers à Chavanay (5 étapes)


Je vais quitter la Savoie pour entrer dans le département de l’Isère.
Etapes de transition à travers une campagne que je pourrai dire traditionnelle,
avec un cheminement au milieu des champs de maïs, quelques passages en sous-bois, des fermes,
des hameaux et quelques gros villages où quand je trouve un bar ouvert,
c’est un bon réconfort après les kilomètres sous un soleil de plomb,
de s’attabler à une terrasse devant un Coca glacé.


      

--- Cette 7ème étape (Lundi 10 Août) commence le long de la rivière Le Guiers, affluent de la rive gauche du Rhône.
Romagnieu est le premier village rencontré et plus loin Les Abrets qui est un gros bourg de 6000 habitants.
Je fais étape ce soir à Valencogne à travers des collines ondulées dans une région qu’on appelle « Terres froides ».
Aujourd’hui je dirai plutôt « Terres brûlantes » !! A tel point que je parcours les huit derniers kilomètres
avec mon parapluie-parasol installé sur mon sac à dos.




Je suis hébergé dans un Accueil Jacquaire chez une dame très sympathique où j’ai une grande chambre
avec salle de bains et cuisine. Elle m’a préparé un bon dîner avec apéritif et vin de Savoie de quoi refaire mes forces
et me faire oublier les efforts produits au cours de l’étape…
Plus haut dans le village se trouve une église avec Croix et Statuette de Saint-Jacques,
que je verrai en partant demain matin…




--- Au début de cette 8ème étape (Mardi 11 Août), après un bon petit déjeuner chez mon hôtesse, je vais faire
un détour pour aller nager dans le lac de Paladru surnommé « Le Lac Bleu » situé à 4 km du départ.


   

Ensuite lors d’un arrêt dans un Bar à Le Pin, village de 1250 habitants, je rencontre des « autochtones »
avec lesquels j’ai des échanges intéressants au sujet de cette épidémie du Coronavirus…
Dans le sens que vous pouvez deviner…
Après des kilomètres de parcours champêtre où se succèdent de nombreux dénivelés au milieu de champs de maïs,
longeant des fermes où je peux me rafraîchir aux fontaines, faisant les pauses que mon corps me dicte,
supportant tant bien que mal la grosse chaleur, j’arrive à mon hébergement, un autre Accueil Jacquaire
où j’aurai le bonheur de trouver une piscine pour y laisser toute la fatigue de la journée…
Le soir dîner en famille avec mes hôtes et leur fille qui se prépare à partir pour Lourdes.





--- Au cours de la 9ème étape (Mercredi 12 Août), je croise Lucas un pèlerin italien qui se rend à Rome.
Nous avons un bref mais chaleureux échange.




Je traverse plusieurs villages dont la population tourne autour de 1000 habitants.
De jolies églises, des châteaux, un monument aux morts original avec les photos de tous les soldats morts
pendant la 1ère guerre, une stèle érigée à l’initiative de l’Association Rhône-Alpes des Amis de Saint-Jacques,
des vaches, des moutons, des chèvres… Une belle campagne !
J’arrive à La Côte-Saint-André, commune de près de 5000 habitants,
principal centre économique et culturel de la micro-région de la Bièvre.
A l’entrée se trouvent le Pavillon et la Ferme Berlioz, domaine agricole acquis par le Grand-Père du compositeur
à la fin du 18ème siècle. Puis je passe au pied du monumental château Louis XI construit par Philippe de Savoie
au 13ème siècle avec un canal qui permettait d’actionner les roues de 6 moulins placés en enfilade jusqu’au bas
de la cité. Au centre de la localité se trouvent les Halles, un bâtiment en voûte à charpente de bois,
qui furent construites vers la fin du 13e siècle. 


      

2-3 kilomètres avant d’arriver à l’étape, je visite l’Eglise Saint-Loup classée Monument Historique
pour son abside, datant du 12ème siècle.
Ce soir, mon hébergement se trouve dans un Gîte à la ferme « La Milandière » à Faramans.
Je prends le dîner avec mes hôtes et leurs petits-enfants dans leur maison voisine de 50 m.
Bon dîner avec apéritif, vin rosé et bon temps d’échanges…

--- 10ème étape (Jeudi 13 Août). Après un bon petit déjeuner en compagnie de mes hôtes de ce Gîte à la ferme
où j'ai dormi, c'est par une température un peu plus fraîche que j'aborde cette nouvelle étape.
Longue chevauchée le long de pistes agricoles en alternance avec des passages en forêt.
Ici on cultive principalement des céréales et du maïs. Il y a quelques parcelles de vignobles et de soja.
Quant aux animaux, quelques troupeaux de vaches regroupées à l'ombre des arbres, des moutons, des chèvres,
des chevaux et des ânes... Bref toute la panoplie animale qui peuple nos campagnes.
Il y a un fort dénivelé pour arriver au premier village, Pommier-de-Beaurepaire.
Tout au long du parcours, il y a de belles vues sur la vallée de la Bièvre avec au loin le Vercors
et vers l’ouest les montagnes de la Loire et plus au sud les monts d’Ardèche.
J'aime prendre un temps de repos dans les églises des villages traversés qui sont ouvertes,
et j'ai eu l'heureuse surprise dans l'église de Revel-Tourdan de voir une peinture représentant
Saint-Roch soigné par un ange.


         

Dans cette même localité, j'ai eu le bonheur de trouver un bar ouvert pour y boire un Coca
et faire provision d'eau fraîche, car au fil des heures la température est montée, heureusement un peu tempérée
par le vent qui a soufflé toute la journée...
C’est un village médiéval avec de belles demeures anciennes et on peut apercevoir une petite statue
de Saint-Jacques dans une niche au coin d’une maison.


   

Pour terminer l’étape, il y a une bonne montée pour passer à la chapelle de la Salette,
ancienne église de la paroisse de Bellegarde datant des 11ème et 12ème siècles.
Un peu plus haut se trouve une table d’orientation qui offre un magnifique panorama sur la plaine de la Bièvre
et les massifs montagneux alentour. Ce soir je suis hébergé dans un Accueil Randonneur,
dans un hameau près de Bellegarde-Poussieu.
Encore une soirée agréable avec mes hôtes autour d’un bon dîner avec au menu des légumes
et de la viande "Production maison". Je me régale !
Mon hôte en plus me fait cadeau de 2 petits saucissons de sa production que j’aurai le plaisir de déguster
au cours des pauses dans les étapes suivantes…


--- C’est au cours de cette 11ème étape ( Vendredi 14 Août) que je vais traverser le Rhône
pour arriver dans le département de la Loire.
Après quelques kilomètres d’un cheminement en crête avec toujours ce beau panorama sur la Bièvre
et les montagnes au loin, j'arrive sur le site de Surieu au-dessus de Saint-Romain-de-Surieu où se trouvent
une tour d'une hauteur de 12 mètres vestige d'un château féodal et une église de style roman primitif
qui fait partie du monastère des carmélites de Notre-Dame de Surieu.

     

Je passe ensuite devant le site naturel de la source Saint Lazare où je ne m'attarde pas,
car il y a un circuit de balade que je n'ai pas envie d'ajouter à mon étape.
A la sortie de Saint-Romain, je me dirige vers l'église du 12ème siècle qui se trouve au milieu d’un cimetière
et qui est fermée. Je me rafraîchis au robinet d'eau du cimetière et je me dirige vers Assieu la localité la plus
importante de cette étape. Le parcours alterne chemins agricoles et pistes forestières, puis je prends un sentier
en pente raide pour traverser un ruisseau, et j’arrive à un petit sanctuaire dédié à Ste Apolline.
Ensuite, un peu en hauteur, il y a un grand espace entouré de grands chênes
et un peu avant d'arriver à Assieu, je suis rattrapé par un équipage inattendu :
Un couple venant de Haute-Savoie avec 2 mules et 2 mulets tous les 4 bâtés et chargés de matériel...
Ils se dirigent quelque part vers Le Puy.
Je les retrouve un peu plus loin sur la place d'Assieu où ils profitent de l'épicerie pour se ravitailler...
Ce que je fais moi aussi...
J'espère trouver un bar pour boire un coca et prendre de l'eau fraîche, mais le seul bar de cette localité est fermé...
Ensuite long cheminement dont je ne détaillerai pas les trajectoires, qui traverse plusieurs localités
et semble ne pas suivre le plus court chemin pour arriver enfin au pont sur le Rhône.
Après la traversée, je me dirige dans Chavanay vers le Château de la Petite Gorge
où j'ai réservé une chambre. J'aurais droit ce soir à un hébergement princier !!!


      


3ème partie : De Chavanay au Puy-en-Velay (6 étapes)

--- Avant de commencer cette 12ème étape ( Samedi 15 Août), je fais un tour dans ce bourg médiéval
de Chavanay entouré de vignobles en terrasses qui produisent des Côtes du Rhône réputés.
Le soleil se lève sur le Rhône le parant de belles couleurs...
Il y a une statue de pèlerin dans une niche sur la façade de l’église Sainte-Agathe.
A cette heure matinale l’église est fermée.




Je prends ensuite le chemin qui monte assez raide pour arriver à cette jolie Chapelle du Calvaire
récemment restaurée. De là-haut, j'ai une superbe vue sur la vallée du Rhône et les chaînes de montagnes au loin...
Il y a ensuite un grand espace de vignobles qui s'étendent jusque sur les flancs des montagnes...
Plus loin,  j'arrive sur un plateau où le chemin serpente entre de nombreux vergers de pommiers...


       

Il n'y a pas beaucoup d'ombre et le soleil commence à taper fort !
Le chemin est bordé de ronciers qui offrent de belles mûres dont je me régale...
J'ai grappillé aussi quelques grains de raisin, croqué 2 ou 3 pommes
et j'ai aussi cueilli des pêches de vigne tout juste mûres.
J'arrive dans une localité, Bessey dont j'entendais de loin les cloches de l'église sonner.
Les paroissiens masqués sortent de la messe et se regroupent sur le parvis tout en conservant leur muselière.....


       

C'est mon jour de chance, un bar est ouvert !
2 jeunes allemandes sont attablées prenant leur petit déjeuner.
Elles parcourent la région à bicyclette.
Nous échangeons un petit moment pendant que je me rafraîchis avec un Coca.
Plus loin je croise un groupe de cavaliers qui chevauchent fièrement leurs montures...
Et s’ensuit un long cheminement en montée, de hameau en hameau, par des pistes agricoles,
de jolis sentiers et des passages sur route jusqu’à une pause à l’ombre d’un grand chêne.
Je renouvelle ma provision d’eau auprès d’un couple  sympathique et je continue à monter
jusqu’à un point haut à 700 m où se trouve la Croix de Sainte Blandine et le gîte d’étape du même nom.                       
La fin de l'étape est éprouvante à cause de la chaleur et des montées qui se succèdent,
mais j'ai fait le plein d'eau et c'est un bonheur et une surprise d'arriver au camping du Val Ternay
à St Julien Molin Molette où l'accueil à la fois original et convivial accompagné d'une bière bien fraîche
me font oublier les difficultés de l'étape !!






--- Cette 13ème étape (Dimanche 16 Août) est longue de 25 km avec 1000m de dénivelé positif.
Je quitte le camping du Val Ternay encore endormi à 6h30. Je sors de la localité par la Montée des Anges
jusqu'à un Calvaire et poursuis l'ascension au milieu des prés jusqu'au col du Banchet situé à 673m.
Ensuite je prends une descente caillouteuse sur laquelle il n'est pas facile de marcher.
Il commence à pleuvoir, j'installe mon parapluie...
Et c'est à ce moment-là que je croise un couple Alexandra et Philippe qui viennent de Saint-Jean-Pied-de-Port
par le Chemin du Puy et se dirigent vers Assise.


    

On échange une quinzaine de minutes, le temps suffisant de créer un lien pour désirer rester en contact...
On se prend en photo et je note leur blog pour pouvoir communiquer par la suite...
J'arrive ensuite à Bourg-Argental un gros bourg de 3000 habitants.
Je visite l'église Notre-Dame qui a conservé un beau portail datant du 12ème siècle.
Je fais la queue pendant 20 minutes pour acheter du pain dans une boulangerie et vais dans un café
boire un grand crème, histoire de prendre un petit déjeuner que je n'ai pas pu prendre au départ de l'étape.
Ensuite long cheminement sur une large piste goudronnée qui est une ancienne voie ferrée
qui monte en pente douce. On voit encore les ouvrages d'art comme les ponts, les tunnels et un long viaduc...
Et même l'ancienne gare de Saint-Sauveur-en-Rue.
Il y a tout du long de belles perspectives sur le massif du Pilat.
J'arrive à la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée à une altitude de 1062m.
C'est également là, au col du Tracol, point de passage entre le Forez et le Velay que l'on quitte la Loire
pour entrer dans le département de la Haute-Loire.
Je fais une pause et alors que mon sac est ouvert, que je suis déchaussé et en train de manger saucisson et fromage,
la pluie se met à tomber... Vite, je remballe tout, j'installe de nouveau mon parapluie, je remets mes chaussures
et je vais traverser la forêt de Taillard sous un orage avec par moments de belles averses...




Mais le parapluie me protège bien et j'arrive au village des Sétoux à 1142 m presque pas mouillé...
Enfin.. Pas trop !...
L’effort est récompensé par le magnifique panorama qui s’offre à moi :
Les Monts Lizieux, Mezenc, Meygal et Gerbier-de-Jonc.
Il y a dans ce village une église avec à l’entrée une fontaine Saint-Jacques et un grand gîte devant lequel
une statue de Saint-Jacques surmonte un bas-relief figurant les Chemins de Compostelle.
Deux pèlerins sont déjà installés, l’un Tchèque venant de Prague et l’autre Suisse-allemand.
Plus tard, Monique une fermière responsable du gîte vient pour la Crédenciale et le paiement de la demi-pension
et ensuite me prépare un bon dîner avec apéritif et vin rouge, de quoi me requinquer après une étape longue,
avec un fort dénivelé et de plus sous l’orage en ce qui concerne les derniers kilomètres…


      


--- Cette 14ème étape (Lundi 17 Août) qui me mène à Montfaucon-en-Velay est un peu dans le genre
montagnes russes du Velay, avec une succession de dénivelés qui partant de 1142m
nous amène en fin d’étape autour de 900m.


      

C’est un itinéraire qui fait cheminer entre pâturages, terres cultivées et forêts de sapins où l'on pourrait s'attendre
à quelque apparition de lutins, gnomes et autres élémentaux... La brume qui entoure les monts alentour et descend
jusque dans les vallées contribue à suggérer un monde parallèle habité par les esprits de la forêt...

            

Pour revenir sur du concret, les sapins sont magnifiques avec des troncs rectilignes qui s'élancent vers le ciel.
Je fais une pause méditation au bord d'une rivière.
Encore beaucoup de dénivelés qui s'enchaînent soit en forêt, soit au milieu des prairies avant d'apercevoir
Montfaucon-en-Velay où j'arrive tôt, vers 13h.
Le relais St Jacques où j'ai réservé mon hébergement est un Hôtel-Restaurant.
Quand j'arrive, il y a du monde dans le parc qui déjeune, je me laisse tenter et je m'installe pour un repas léger,
car d'habitude, sur les chemins, je ne prends que le dîner. La patronne m'emmène ensuite dans mon logement
situé dans une petite maison où je dispose de tout l'étage...
L'après-midi, visite de la ville. Église St Pierre et Chapelle Notre-Dame où l'on peut admirer une collection
de tableaux flamands du 16ème siècle.
Le soir dîner dans le parc sous de grands arbres avec les rayons du soleil couchant
qui donnent un caractère magique à cette soirée...



--- Pour cette 15ème étape (Mardi 18 Août), la patronne de l'hôtel se lève spécialement pour moi
afin de me servir le petit-déjeuner à 7h.

     
À cette occasion, je voudrais souligner la diversité et la qualité des accueils sur ce chemin.
Accueils jacquaires dans les familles, chambres d'hôtes, Gîtes à la ferme, Campings, Accueils de randonneurs,
Gîtes d'étape... J'ai toujours été bien reçu et même je garde des liens avec certain(e)s de mes hôtes.




Je voudrais aussi souligner le magnifique travail de l'association Rhône-Alpes des Amis de Saint-Jacques
pour l'édition très bien documentée du Guide de cette Via Gebennensis (Edition 2020-2021)
pour la qualité du balisage et j'ajoute une mention spéciale à l'adresse de Isabelle Duchêne qui s'occupe
des équipes de balisage pour les huit départements de cette région et qui a été attentive à mon cheminement
et m'a aussi prodigué de précieux conseils.




Je retrouve une même alternance entre chemins agricoles, pistes forestières au milieu de forêts de conifères
et chemins rocailleux qui relient les hameaux qui s’égrènent dans un environnement campagnard.
Je rencontre un paysan qui sort d'une étable avec une brouette chargée de fumier.
Nous engageons la conversation qui va durer un bon quart d'heure. Une rencontre vraiment sympathique.
Ce qui m'a frappé sur ce parcours à l'heure du déjeuner, ce sont des grands rassemblements de famille
pour le repas de midi. On voit partout de grandes tablées dans une joyeuse ambiance...
Je traverse une localité, Tence qui est un gros bourg de 3000 habitants. C'est jour de marché. Il y a beaucoup de monde...
Je me crois dans un mauvais film de science-fiction. Tous, hommes, femmes, enfants, ont mis la muselière...
Je suis le seul à respirer librement !...
Je marche ensuite pendant un moment le long de la rivière Lignon, affluent de la Loire au milieu des prairies
où somnolent en ce début d’après-midi des vaches au mamelles déjà bien gonflées…
Pour arriver à la fin de l'étape, à Saint-Jeures qui est à 1050m, il y a quelques bonnes montées,
histoire de vous éprouver avant le repos...



Arrivé dans ce village je visite l’église Saint-Georges dont l’origine remonte au 12ème siècle.
C’est un bel édifice en granit.
Je vais au gîte Le Fougal, tenu par un couple très sympathique.
En fin d'après-midi une messe est dite dans le parc par un prêtre accompagnant 2 couples,
tous les cinq parcourant le Chemin de Saint-Régis qui croise à cet endroit le Chemin de Saint-Jacques.
Je suis invité à y participer. C’est un moment de paix et de fraternité.
Le soir, nous sommes douze autour d'une grande table pour partager le dîner dans une ambiance
qui me rappelle sur d'autres chemins de joyeuses tablées de pèlerins.


      


--- 16ème étape (Mercredi 19 Août) qui mène à St Julien Chapteuil. Dénivelés : 480 + 680 -
Belle étape dans les monts du Velay.
Alternance de cheminements au milieu de vertes prairies et de forêts de sapins sombres où le soleil a peine à percer...
Chemins de terre parfois rocailleux ou caillouteux, ce qui demande de la vigilance surtout en descente.
A Araules où se trouve une laiterie renommée je retrouve le groupe de St Régis qui se prépare dans l'église
à l'office du matin... Je vais à la boulangerie du village pour acheter de quoi manger à midi.

       

Ensuite le Chemin monte régulièrement, s’enfonce au cœur de la forêt domaniale du Meygal
puis devient un sentier qui se faufile entre les genêts, les noisetiers et les framboisiers
pour arriver au point culminant de cette Via Gebennensis à 1286 m.
Je retrouve là le groupe de Saint-Régis qui fait une pause.
On est alors dans le massif du Meygal dont le sommet, le Testavoyre, est à 1436 m.
De chemins caillouteux en chemins de terre au milieu des sapins ou des noisetiers
je commence à redescendre avec tout alentour de belles vues sur les monts du Velay en forme de cônes.
Le bonheur inattendu de trouver dans un hameau une fontaine où coule une belle eau fraîche...
Plus loin au cœur d'une forêt de sapins, il y a une suite d'escaliers qui mènent au Moulin de Guérin,
petit moulin à eau sur la rivière Sumène qui prend sa source sur le Massif du Meygal.
L'étape de termine par une suite de bosses et une petite route qui m'amène à l'entrée de Saint-Julien Chapteuil.
Je suis hébergé dans un accueil randonneurs.
On est alors redescendu à 815m.
En fin d'après-midi, je visite l'église de ce village, bâtie sur un rocher dominant la localité,
classée au titre des monuments historiques,
édifice remanié à partir d'une église romane primitive datant du 12ème siècle.


           


--- 17ème étape (Jeudi 20 Août), c’est l’arrivée au Puy-en-Velay, la dernière étape de ce Chemin.
Je vais retrouver la ville du Puy qui a été le point de départ de mon premier Chemin en 2005.
Je marche allègrement dans cette lumineuse clarté matinale qui inonde les prés et les monts environnants.




Après le passage d'une rivière en équilibre sur de grosses pierres, la traversée de quelques hameaux
et un cheminement bucolique serpentant au cœur de cette campagne verdoyante, j'arrive à Saint-Germain Laprade
avec sa zone industrielle et son église romane du 12ème siècle dont le clocher est en forme de tour.
Il y a aussi quelques fontaines où coule une belle eau fraîche, bénédiction pour le pèlerin.
Puis c'est un chemin caillouteux en montée qui mène au site appelé Montjoie d'où l'on découvre pour la 1ère fois
la ville du Puy, belvédère comparable au Monte do Gozo sur le Camino Francés d'où le pèlerin peut apercevoir
les tours de la Cathédrale de Compostelle.

     

Cinq kilomètres plus loin c'est une autre localité plus importante, Brives-Charensac, capitale de la Loire sauvage...
Il y a de nombreux commerces, du monde dans les rues, une circulation importante, localité qui apparaît comme
une banlieue du Puy-en-Velay.



Après la traversée de la Loire, je rejoins les berges du fleuve que je vais longer pendant un moment.
C'est une zone de promenade agréable où la marche est facile, car c'est plat, sans dénivelés...
Je vais quitter les bords de la Loire pour longer la Borne un de ses affluents que je vais traverser 2 fois par des gués submersibles.
J'entre alors dans les faubourgs du Puy...
Encore quelques efforts pour arriver au pied des escaliers qui montent vers la Cathédrale.
Je ne peux échapper aux flots de souvenirs qui me submergent en me ramenant 15 années en arrière
lors de la descente de ces mêmes escaliers pour entamer ma première pérégrination...

             

Bon, pas de nostalgie ! La Cathédrale m'ouvre ses bras pour que je m'y laisse bercer un moment
entre le regard transcendant de la statue de Saint-Jacques
et la Vierge Noire trônant au-dessus de l'autel au fond de l'abside...
Puis je vais au Gîte Saint-François où j'ai réservé une chambre,
histoire de faire le lien avec mon prochain Chemin en 2021, le Chemin d'Assise.

             

Bon, la suite... La gare pour prendre mon billet de train, une grimpée par un escalier de 268 marches
au sommet du rocher d'Aiguilhe où se trouve la chapelle dédiée à Saint-Michel depuis le 10ème siècle.
Le soir dîner avec Marie pèlerine Tchèque qui marche depuis 2 mois depuis Prague
et continue jusqu'à Compostelle où elle espère arriver à la mi-Octobre.



La soirée se termine au pied de la Cathédrale devant la scénographie du Parcours Lumières
qui embrase la façade de l'édifice avec des formes et des couleurs qui font voyager dans une autre dimension...
Voilà, fin du Camino 2020 !


                               

 

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