Ruta de la Lana - Du 18 au 27 Août 2019
De Cifuentes à Burgos



 

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Cifuentes, Sigüenza, Atienza, Retortillo, Caracena,
San Esteban de Gormaz, Quintanarraya,
Santo Domingo de Silos, Mecerreyes,
Burgos




    Synthèse en quelques lignes et quelques photos de cette pérégrination


    Au premier matin, alors qu’il fait encore nuit et que la lune est haut dans le ciel, Jupiter et Saturne m’ouvrent
    la voie. Derrière moi, Orion fait le saltimbanque et j’aperçois Cassiopée qui me fait les yeux doux.
    Seuls les aboiements des chiens percent le grand silence de cette fin de nuit…



    La constellation de Cassiopée

    Une longue chevauchée sur un plateau à plus de 1000m où j’ai la surprise de marcher entre des champs
    de lavande… Je me serai cru sur le plateau de Valensole dans les Alpes de Haute-Provence !



    Les champs de lavande

    Sigüenza, cité au patrimoine architectural exceptionnel, alors que je bois un apéritif avec un ami espagnol,
    les cloches de la Cathédrale commencent à sonner et cela va durer une demi-heure,
    à vous faire éclater les tympans !


    La Cathédrale Sainte-Marie de Sigüenza

    C’est pour annoncer une procession  
    « La Procesión de los Faroles » (Procession des Lanternes) au cours
    de laquelle la Vierge « Nuestra Señora de la Mayor » est promenée à travers la ville accompagnée
    de musiciens et de centaines de lanternes…


    Nuestra Señora de la Mayor

    Au cours des étapes, j’ai pu apprécier les traversées de pueblos accueillants et riches
    en églises anciennes et en vestiges médiévaux…


    Atienza dominée pars son Castillo

    L’itinéraire est vallonné avec de  superbes panoramas sur les plaines agricoles qui offrent ces belles couleurs
    de fin d’été, le jaune paille, le bistre, l’ocre, le marron et les taches vertes que font les bosquets et les haies.



    Quelques parcelles de tournesols ici et là pour faire contraste…



    Les personnes rencontrées dans les pueblos sont accueillantes et attentionnées, pour ne citer que
    cet homme jovial qui spontanément est venu vers moi pour me demander si j’avais besoin
    de quelque chose, et qui m'a offert boisson, gâteaux et fruits…


    Dans un pueblo, je fais une pause auprès de l’église.


    Iglesia de San Andrés Apóstol de Romanillos de Atienza

    Une femme s’approche de moi et me propose d’ouvrir l’église pour que je puisse en admirer l’intérieur…
    Et surprise, en plus du beau retable au-dessus du chœur et quelques autres statues, il y a une belle statue
    de Saint-Roch ! Ceux qui me connaissent savent l’attachement que j’ai pour ce Saint qui figure dans notre
    arbre généalogique… J’étais assis à 2 pas et si cette femme ne m’avait pas proposé d’ouvrir l’église,
    je n’aurais jamais su qu’il y avait un Saint-Roch si près de moi…



    Saint-Roch

    Il y a un passage à un col situé à 1380m. C’est le point le plus haut de cette Ruta de la Lana.
    Peu après ce col, je quitte la 
    Provincia de Guadalajara et la Communidad de Castilla la Mancha,
    pour entrer dans la 
    Provincia de Soria et la Communidad de Castilla y Leon.

    Et puis, nouvelle surprise, ce Chemin vous en réserve chaque jour ! La traversée d’un canyon pendant 8 Km
    en suivant une piste qui devient sentier le long d’un petit Rio (Caracena) qui s’écoule au milieu des roseaux
    et d’une végétation luxuriante en émettant un doux murmure..
    Le sentier se faufile au milieu de la végétation qui parfois se resserre ou alors il vous fait grimper sur
    des rochers qui vous obligent à de légères escalades, où il faut faire attention de ne pas être entraîné en arrière
    par le poids du sac ! Mais quel décor impressionnant !



    Ces masses  rocheuses qui dominent ce canyon sont le refuge d’une colonie de vautours…
    J’en ai vu certains qui tournaient au-dessus de moi donnant l’impression que je pourrais être une proie
    en cas de défaillance ou de chute… Mais bon, il n’y a pas grand risque, il faut juste être vigilant et de plus
    cet itinéraire est parcouru par quelques randonneurs que j’ai rencontrés…
    Voilà une étape qui restera dans ma mémoire comme exceptionnelle !




    À la sortie du canyon, une rampe assez raide mène à un pueblo, Caracena, où je reprends quelque force
    dans l’unique bar de cette localité. Je demande s’il y a un hébergement disponible, on me propose de dormir
    dans une petite église tout en haut du village, sans matelas, sans douche, toilettes etc..
    Bon je reprends mon sac et me voilà reparti pour 8km !
    Malgré l’altitude, la chaleur est revenue, mais par chance la carretera qui me conduit au prochain pueblo
    est appelée « La route des fontaines ». En effet j’en ai compté cinq desquelles s'écoulait une belle eau fraîche
     où j'ai pu me rafraîchir et me réapprovisionner… De plus une femme en train de jardiner m’invite
    sur sa terrasse et m’offre deux belles tranches de melon bien frais !




    Je m’arrête au prochain pueblo, je demande où se trouve l’acogida municipale.
    Un gamin de 10-12 ans me conduit chez le maire qui m’emmène dans un local de la mairie où il y a
    un lavabo, des toilettes et un canapé. Bon, là je pourrai passer la nuit !
    Pour terminer, comme il n’y a dans ce pueblo, ni bar, ni tienda, le gamin demande à son père
    si on peut m’apporter quelque chose pour dîner.
    Celui-ci me dit qu’il m’apportera vers 20h de la salade, du poulet et du vino tinto.
    Je remercie vivement le père et le fils pour cette généreuse attention…
    Après un repos bien mérité, j’attends mon dîner. 20h, 20h30, 21h, 21h30… 
    Quelque chose à foiré… Je ne comprends pas ce qui s’est passé…
    Je me résigne et me console en dégustant une orange que la femme du jardin m’a donnée…
    Je ne saurais jamais ce qui s’est passé !!


    Autre anecdote : Dans un petit pueblo où j’arrive vers 10h, j’espère trouver un bar pour me restaurer, 
    n’ayant rien mangé depuis la veille. Je tourne un peu dans cette localité et m’arrête devant une maison.
    Une dame sort et me demande si j’ai besoin de quelque chose.
    Je lui dis : Oui, j’aimerais boire un Coca et manger qqch… Elle me répond : Je vais vous ouvrir le bar.
    En fait c’est un centre social pour les retraités qui viennent jouer aux cartes les après-midi.
    Je vois sur une étagère un gros paquet de chips et me voilà installé avec mon coca et mes chips !
    Jamais un paquet de chips ne m’aura autant comblé !


    Le pont sur le rio Duero à l'entrée de San Esteban de Gormaz

    A 
    San Esteban de Gormaz, ville située sur les rives du fleuve Duero, frontière naturelle entre terres
    musulmanes et chrétiennes dans les temps anciens, je trouve de l’animation, des commerces, des bars
    et une effervescence particulière, car la cité va être le temps d’un week-end projetée quelques siècles
    en arrière à l’occasion de Fêtes Médiévales…
    J’y ai visité la Iglesia San Miguel, église romane avec une « galeria porticada » la plus ancienne
    d’Espagne et à l’intérieur se trouve une très belle statue de l’Archange Saint-Michel.


    Iglesia San Miguel à San Esteban de Gormaz


    L'Archange Saint-Michel

    En arrivant à l’étape suivante, alors que j’allais vers l’albergue de 
    Quintanarraya, un homme m’interpelle
    pour m’y conduire. On échange un peu et au moment d’entrer dans l’albergue, il me dit :
    Je viens te chercher ce soir à 20h pour aller dîner devant ma bodega (cave).
    À l’heure dite, il arrive avec sa mère qu’il pousse dans un fauteuil roulant,
    et nous montons au-dessus du village où se trouvent plusieurs bodegas.
    Là-haut il installe une table, nous descendons dans la cave chercher le vin et nous dînons.
    Ensuite, nous faisons le tour des bodegas pour goûter les vins que chaque propriétaire a fait
    ce qui implique de descendre dans ces caves ou la température avoisine les 12-13 degrés,
    de remplir son verre et d’aller ensuite à la prochaine bodega…
    C’est une tournée animée avec la rencontre de ces vignerons du dimanche qui produisent pour leur
    propre consommation. Il y a beaucoup de monde, les barbecues sont allumés, les tables sont dressées…
    C’est l’ambiance typiquement espagnole joyeuse et fraternelle… Et la fête va durer une partie de la nuit…




    Dans l’étape qui me mène à 
    Santo Domingo de Silos où se trouve une abbaye bénédictine fondée
    au 10ème siècle, arrivé à mi-étape, je me fie à la carte qui figure dans le guide de la Ruta de la Lana
    et je choisis un itinéraire qui devrait me faire gagner 2 km, mais je m’aperçois un peu plus tard que la carte
    est fausse, 2 localités ont été interverties ce qui va me rajouter 2 km…
    Je rencontre un espagnol, Rodrigo qui fait un circuit en vélo, nous sympathisons et nous devons nous
    revoir à Burgos. Plus loin, je suis des flèches jaunes sans voir qu’elles sont destinées aux cyclistes…
    Demi-tour et voilà encore 1 km de plus…
    L’étape était déjà assez longue et je me serai bien passé de rajouter des kilomètres !
    Il ne faut pas oublier que l'on marche toujours entre 900 et 1200 m et que la moyenne des
    dénivelés cumulés (+/-) tourne autour de 1000 m. Les nuits sont courtes 5 à 6 h, aussi la fatigue s’accumule.
    Finalement je récupère le bon chemin pour descendre vers cette cité renommée de par cette abbaye
    prestigieuse où se trouve un cloître superbement équilibré et coloré qui est l’un des plus beaux d’Espagne.
    Malheureusement, je suis arrivé un peu tard et je n’ai pu visiter le cloître…
    L’albergue est très bien, juste en face de l’abbaye.


    Le beau cloître de l'abbaye de Santo Domingo de Silos

    Le balisage est multi-caminos…
    Aux flèches jaunes et aux coquilles s’ajoutent la signalisation rouge et blanc du GR, les balises rouges
    du Camino del Cid et les signalisations vertes de la Ruta de Don Quijote !


    Je termine l’avant-dernière étape, 6 km sur une carretera, sous un ciel de plus en plus menaçant,
    et 2 km avant d’arriver, soudain le tonnerre gronde, des éclairs zèbrent le ciel et la pluie se met à tomber
    assez fortement ! Vite, le couvre-sac, mon grand parapluie et j’allonge le pas pour arriver rapidement
    au pueblo. Au niveau d’une grande statue du Cid Campeador, il y a une accalmie qui me permet
    de prendre des photos et enfin je me réfugie dans l’unique bar de la localité où la patronne très aimable
    me donne la clé de l’albergue.
    Cette fois, je n’ai pas bu de cerveza mais un cafe con leche, car la température a sensiblement baissé.


    La statue du Cid Campeador à l'entrée de Mecerreyes

    L’albergue municipale est très bien, mais malheureusement, 2 jours avant, un groupe y a logé et y a laissé
    tout en désordre… Un vasistas à l’étage est resté ouvert et donc une chambre a été inondée, les climatiseurs
    n’ont pas été éteints, les couvertures et les dessus de lits roulés en boule, des serviettes de toilettes jetées
    au sol etc... J’ai passé une bonne heure à tout remettre en ordre !
    Le soir, la patronne du bar me prépare un dîner bien apprécié et bien arrosé…


    Alors que je suis tout proche de Burgos, vient à ma rencontre Rodrigo, ce jeune espagnol rencontré
    lors d’une étape précédente pour finir l’étape avec moi et m’accompagner jusqu’à l’albergue
    La Casa de los Cubos où l’on me donne un lit au 5ème étage avec quelques pèlerin(e)s de part et d’autre.
    Les premiers pèlerins que je rencontre depuis 10 jours !


    Burgos - Arco de Santa Maria

    Le soir nous dînons ensemble avec Rodrigo et je ne m’attarde pas car je suis assez fatigué
    après cette longue étape de presque 40 km !


    Burgos - Catedral de Santa Maria

    Demain journée de repos et de visite à Burgos avant de prendre un bus pour Irùn d’où je partirai pour
    parcourir un autre Chemin « Le Camino Interior » ou « Via de Bayona » qui va jusqu’à Burgos
    en traversant l’intérieur du Pays Basque et passant par le Tunnel de San Adrián.


             
    Saint-Roch et Saint-Jacques dans la Cathédrale Sainte-Marie de Burgos
     
    BURGOS
     


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