Jeudi 17 Septembre 2015 : Arévalo > Ataquines - 17 km

 


    Dune

    Il est des lieux qui vous font rêver au jour ou à la nuit, d'autres qui font penser à la steppe ou à la toundra,
    d'autres, enfin, qui parlent d'eux- mêmes, pour eux-mêmes. La dune est de ceux- là. La dune folâtre avec le
    vent, se laisse caresser, soumise, se moule à sa force, se déploie en tous sens. À bien comprendre la dune,
    on dirait qu'elle est in-sensée : ni close, ni ouverte sur l'abstraction angulaire, la dune « est ».
    En tout état de cause, ce non-sens, grâce au vent, est posé, par quelques pressions, par quelques touches,
    ocre et argent. Il n'y a pas de dune sans vent. Le vent est son architecte, l'artisan complice de cette aquarelle
    sertie de lumières. Amant irrépro­chable de versatilité, volage, «aux quatre vents » et dieu tout-puissant,
    le vent offre à la dune la tentation du départ facile et du changement.


    La dune, aux multiples détours, se laisse pétrir, édifier, se défaire et, dans un pas d'adhésion totale,
    se refaire plus loin, reptile orgueilleux et ivre de soleil.

    A chaque instant, la dune se déroule et se suc­cède à elle-même sans relâche, symbole de l'ordre évanescent,
    de la cohérence discrète, reflet d'une brise légère ou de forces dosées par l'infini, comme un vent venu de loin
    qui trouve en elle son principe.


    A ses lecteurs, la dune livre le sens de la trace, de la brèche, de la crevasse. Elle livre son corps à leur regard
    et dicte une direction à prendre. Les nervures tracées par le vent à la surface azu­rée d'une dune de sable fin,
    lézardes indécises ou tertres figés par la solitude, font partie de son anatomie. Quoi de plus puissant qu'une
    figure mobile, qui se passe du temps pour durer et de l'espace pour exister ?


    La brillance, le scintillement du grain, l'enve­loppe satinée des dunes lorsqu'elles s'élancent, horizontales,
    donnent le vertige à tout impru­dent. Cette vision hallucinatoire que crée le vide paradoxal est le propre
    de la dune en perpétuel miroitement avec le ciel et le balancement du sens.


    In « Le livre des séductions »
    Malek Chebel



Eglise à la sortie de Arévalo



Arbre isolé
nos solitudes se rencontrent
je t'enlace...


L'étang endormi dans la fraîcheur du matin...


Le nid est prêt, mais la cigogne n'est pas encore arrivée...


Un bon endroit pour se reposer...


...Pèlerin heureux !


L'arrivée en vue du pueblo de Honquilana


Les ruines d'un village abandonné...




     
Je me dédouble, histoire d'avoir de la compagnie...


Un beau troupeau de moutons, mais le berger n'a pas cherché à engager la conversation...








Colline
Courbe féminine
Je persite dans ta grâce...


Voilà le tombeau d'un géant inconnu...


Et les oliviers fraîchement plantés sur ce mamelon terreux...
 

Une élégance dans la forme de ces collines aux tons argentés...


 L'église Saint-Jean Baptiste de Ataquines


    Comme je ne trouve pas de bar ouvert, je me contente pour le petit-déjeuner de quelques biscuits et une gorgée d'eau fraîche.
    Je quitte Arévalo en empruntant le Puente la Médina qui emjambe le rio Arevalillo, puis je traverse une zone industrielle en
    suivant une longue piste jusqu'à Palacios de Goda où je peux me réchauffer avec un cafe con leche, car la matinée est fraîche !
    7 degrés au départ de l'étape et un vent glacé ! C'est ensuite jusqu'à Ataquines un itinéraire de pistes sablonneuses au milieu
    d'immensités céréalières qui offrent un joli panorama. Je traverse un village en ruines avec quelques vestiges de maisons en
    terre battue.

    J'arrive à l'Hostal Los Arcos à 12h30 . Il est situé entre l'autoroute et une bretelle d'entrée. Je mange quelques tapas et vais
    dans ma chambre me reposer. J'ai l'après-midi devant moi, et il n'y a pas grand chose à faire ou à voir dans ce pueblo !
    Je regrette un peu de n'avoir pas poursuivi jusqu'à Medina del Campo qui se trouvait à 17 km...
    J'écris quelques mails, envoie des photos sur Facebook, puis je vais faire un tour dans le village où la seule animation que
    je
    rencontre se trouve dans le bar autour de quelques cervezas !
    Le soir dîner à l'hôtel. Bon menu et vino tinto pour 11 euros, et je vais de bonne heure plonger dans le monde des rêves !



Lien avec le commentaire de Gilbert

Lien avec le commentaire "Chemin du Levant"



Hébergement à l'Hostal-Restaurante Los Arcos - Ctra N-VI - km 141
Tél. 983 81 53 50 - Petite chambre confortable pour 18 euros
Bon rapport qualité-prix - Dîner et petit-déjeuner sur place
 2 Coquilles
 



    Points d'inflexion

    Le point d'inflexion est un lieu du corps féminin, ou masculin, qui recèle une parcelle de charme, un espace
    sur lequel vagabondent le rêve et le sens. Le point d'inflexion agit comme un déclencheur et est censé émouvoir
    avant tout.
    Tout le corps est ainsi parsemé de « points d'inflexion ». Étant donné leur nature dis­crète, ils ne se
    livrent vraiment qu'après une approche, qu'on pourrait appeler herméneu­tique, complexe. Chaque femme
    possède néces­sairement un capital de points d'inflexion qui, pour la plupart, résistent à l'âge. L'homme dis­pose
    d'un capital similaire, bien qu'il soit situé ailleurs.


    La jeunesse d'un corps augmente la richesse des points d'inflexion, mais cette richesse ne se décline qu'au présent.
    Il est deux types de points d'inflexion : ceux qui sont visibles au premier abord, perceptibles par le tout-venant
    et ceux qui nécessitent une connaissance approfondie de la personne désirée afin d'être perçus, car leur découverte
    n'est pas à la portée de tout regard.


    Dans le cadre ouvert de la séduction, seul le regard d'Autrui peut trouver en moi les points d'inflexion originaux
    et inhabituels, que je porte parfois même sans y prendre garde.

    Sur le corps, un inventaire discret peut être dressé : il faut chercher le plus grand nombre de points d'inflexion
    dans les endroits de liaison : cou, attaches de la clavicule, épaules, aisselles, chute des reins, galbe des seins,
    cambrures fémi­nines ou courbures du torse masculin, paupières closes ou entrouvertes, lèvres.


    Un point d'inflexion peut être indifféremment une tache, un creux, un grain de peau, une surface lisse, des plis
    aux coins des yeux, un cil recourbé, une lèvre ourlée... Les muqueuses sont généra­lement tapissées de points
    d'inflexion ; l'épi­derme doux et élastique en regroupe un grand nombre.


    Enfin, un troisième type de points d'inflexion, plus abstrait que les deux types précédents, peut naître à la lecture
    cinétique d'un geste, d'un mouvement de bras ou d'un déplacement de l'ensemble du corps.


    La voix (fluidité, musicalité, chaleur, beauté) est chargée de signes algébriques positifs ou négatifs. Le chaud,
    le froid, le mou, le dur, le faible, le fort sont autant d'éléments qui don­nent un sens au tapis sensible de l'inflexion.
    Un point d'inflexion est de signe constant. Le regard désirant de celui qui cherche à séduire est « informé » de
    cette touche délicatement enchâssée.


    Le travail artificiel de la femme visant à accentuer ses moyens de séduction intervient le plus souvent en doublure
    de ses points d'in­flexion. À l'inverse, lorsqu'un artifice aussi apparent que le maquillage est imparfaitement
    exploité, il alourdit d'autant ce qu'il y a d'aérien dans le point d'inflexion. Chacun peut toutefois se prévaloir
    d'un quantum de séduction, lié à sa capacité de mettre à profit la versification innée de ses points d'inflexion
    dont la synthèse com­pose ce qui s'appelle communément « charme ».

    Que ces « lieux de charme » deviennent des espaces de vagabondage, voilà à quoi aspirent ceux dont la
    nitescence* d'un regard ou l'infinité du point dérisoire, que décline l'inflexion, aiman­tent comme la fleur
    carnivore attire sa proie.


    In, « Le livre des séductions "

    Malek Chebel


Ces monticules de paille m'ont invité à faire quelques photos...

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