Lundi 5 Octobre  2015 :  A Pobra de Brollon > Monforte (15,1 km)

 


    Ô belle Galice, après les longues chevauchées dans les terres du milieu, cette belle Espagne
    de la Mancha et de la région Castilla-Leon, je te retrouve terre du bout de l'Europe où convergent
    tous les Chemins qui mènent à Saint-Jacques !


    Ô belle Galice, je te retrouve, et tu m'enchantes avec tes chemins creux, tes ruisseaux qui font
    entendre un doux murmure, tes vertes vallées, tes collines où les forêts de pins s'alignent comme
    les gardiens de ces terres ancestrales parsemées de petits hameaux où les rencontres s'accompagnent
    toujours d'un sourire, d'un "Holà", ou de quelques paroles amicales...

    Ô belle Galice, je te retrouve et ta douce pluie est une compagne qui murmure à mon oreille des mots
    d'amour et tes chemins boueux deviennent devant mes yeux éblouis des sentiers bordés de roses...

    Ô belle Galice tu prends soin du pèlerin et tu le nourris tout au long de tes sentes de ces bons fruits
    d'automne : pommes, raisins, noix et châtaignes que tu prodigues en abondance...


    Ô belle Galice tu accompagnes le pèlerin dans sa longue marche vers Saint-Jacques
    avec des gestes de tendresse et la douceur d'une amante...

    M.A.

     



Les chevaux dans cette belle aube galicienne...


Des chemins comme on en rêve !


       
On approche ! Ô Santiago tu es toute proche...


     

Voilà les balises qui marquent les carrefours du Chemin !



Les pommiers offrent leus fruits en abondance...



Fougères, pins et sapins entourent les pistes...



La pluie s'égoutte...gouttes de pluie...comme les battements de mon coeur...



Piste sauvage et solitaire...


    
Comme l'éclat de couleur de la bruyère mon cœur exulte sous cette pluie qui m'a apprivoisé !


Monforte de Lemos


Le Puente Viejo de Monforte


L'Hostal Puente Romano



Forteresse médiévale de Monforte





El Colegio de Nuestra Señora de la Antigua




    


    La Patronne de l'Hostal As Viñas me sert un petit déjeuner copieux et comme l'étape est courte, je pars un peu
    plus tard que d'habitude, vers 8 h, comme le jour se lève. J'ai revêtu mon équipement de pluie qui me sera bien
    utile, car tout au long de l'étape, il y aura des averses intermittentes. C'est un beau parcours qui me fait suivre
    des chemins agricoles, des sentiers parfois transformés en ruisseaux et de longues pistes en forêt.

    Je traverse deux pueblos qui me fourniront les fruits du jour : Figues, pommes et raisin. Pour la première fois
    depuis que j'arpente ces Chemins de Saint-Jacques, j'apprécie ce temps pluvieux. Je marche tranquillement au
    cœur de cette belle nature galicienne avec les chevaux, les vaches, les ruisseaux qui courent le long des chemins,
    les chiens qui aboient à mon passage, et ce beau ciel qui roule de gros nuages noirs que les rais de lumière du
    soleil arrivent à transpercer ! Je déclame comme chaque jour mes poèmes et je finis même par oublier les
    kilomètres, le sac qui pèse sur le dos, la pluie qui fouette le visage, je suis un troubadour céleste et je fais
    corps avec tout ce qui m'entoure...Je n'ai plus de pieds, plus de jambes, seulement des yeux, une bouche
    et l'incantation poétique qui résonne sous les futaies...

    J'arrive à Monforte un peu après midi. Je traverse une partie de la ville avant d'arriver au Puente Viejo à côté
    duquel se touve l'Hostal Puente Romano où j'ai réservé une chambre. Je bois un verre, puis après les formalités,
    je monte dans ma chambre qui donne sur le Puente Viejo et le Rio Cabe.

    Je publie un article sur Facebook et sur le site de notre Association du Var,  j'envoie quelques mails,
    je communique avec ma compagne et ensuite je vais faire un tour en ville. Je grimpe pour voir la forteresse
    médiévale qui domine la ville, puis le Colegio de Nuestra Señora de la Antigua et je vais boire un verre dans
    la zone piétonne qui est très animée.

    Je dîne à l'Hostal, mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas...c'est un dîner plutôt médiocre !
    Bon je me console avec deux verres de Pacharan !


 Lien avec le site Mundicamino
 


Hébergement à l'Hostal-restaurante Puente Romano
6 Plaza Doctor Goyanes ( A côté du Puente Viejo) - Tél. 982 40 35 51 - 982 41 11 67
Bon accueil - Belle chambre
33 euros pour la nuit, le dîner et le petit-déjeuner
3 Coquilles
 



    Romance de la peine noire
    A josé Navarro Pardo


    Les pics sonores des coqs
    font une brèche à l’aurore,
    quand de la colline sombre
    descend Soledad Montoya,
    cuivre jaune, tout son corps
    fleure la cavale et l’ombre.
    Ses seins, enclumes noircies,
    gémissent des chansons rondes.
    Soledad, qui cherches-tu,
    solitaire, au point du jour ?
    Que je cherche qui je cherche,
    dis-moi si cela t’importe !
    Je cours après un seul but,
    mon bonheur et ma raison.
    Soledad de mes chagrins,
    la cavale qui s’emporte
    finit par trouver la mer
    et les vagues la dévorent.
    Ne parle pas de la mer,
    car la peine noire pousse
    dans la terre aux oliviers
    sous la rumeur de leurs branches.
    Soledad, quelle pitié !
    Quelle peine désolante !
    Tu as des pleurs de citron,
    aigres de lèvre et d’attente.
    Quelle peine ! Je traverse
    ma maison comme une folle,
    mes cheveux traînant par terre
    de la cuisine à l’alcôve.
    Une peine qui rend comme
    du jais ma chair et ma robe.
    Ah, mes chemises de fil !
    Ah, mes cuisses de pavot !
    Dans la source aux alouettes,
    Soledad, lave ton corps,
    et puis laisse reposer
    ton cœur, Soledad Montoya.


    Tous en bas chante un ruisseau,
    volant de ciel et de feuilles.
    Des fleurs de la calebasse
    se couronne le jour neuf.
    O la peine des gitans !
    Peine pure et solitaire,
    Peine de rive secrète
    et de matinée lointaine !


    Federico Garcia Lorca
    - Romancero Gitan



A travers la fenêtre de ma chambre je contemple cette averse de pluie...

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