Dimanche 27 Août 2017 -  Abla > Huéneja (21 km)

4ème étape


Les galets du Rio...Le petit Colorado...
 

« L’amour inexprimé est sacré.
Il brille comme une gemme dans l’ombre secrète du cœur. »


Rabindranath Tagore - Le jardinier d’amour




 L'aube et sa palette de belles couleurs...
 

Parfois un pied de vigne gesticule dans le soleil levant....


...et les éoliennes attendent que le vent se lève...


La Sierra Nevada accompagne le pèlerin étape après étape...


L'église de
Fiñana


Les rios se transforment en chemins que les voitures empruntent...



Entre Fiñana et La Huertezuela l'environnement prend des airs de "Petit Colorado"...


.....


Habitats troglodytes ?



Un décor qui vous en met plein les yeux....




   
La Huertezuela avec sa petite place et sa chapelle dans laquelle se trouve cette Vierge prête pour une procession...



Dur, dur...de marcher sur les galets de ce rio à sec...





On est fin Août et ces céréales n'ont pas encore été moissonnées...
On est à plus de 1.000 mètres d'altitude !


L'église de Huéneja


Le temps est menaçant...


Une vue de
Huéneja



    Je quitte l'Albergue à 5h30. Ne trouvant pas la sortie du pueblo pour prendre le Chemin, j'opte pour une petite route
    qui est souvent la meilleure option quand on marche de nuit. J'ai bien récupéré de ma fatigue des jours précédents... 

    Le temps est couvert et il fait seulement jour à 7h30. Marche tranquille dans la nuit à peine dérangée par quelques
    aboiements de chiens dans le lointain et quelques rares véhicules passant sur la nationale toute proche. Le parcours est
    agréable, au milieu des champs d'oliviers et d'amandiers. Le temps reste assez nuageux et il y a une belle lumière qui
    fait scintiller au loin les éoliennes.

    Après 8 kilomètres, j'arrive à Fiñana, joli pueblo tout en longueur avec une belle église. Comme il se doit je fais une pause
    au bar. Je tourne un peu en rond dans ce pueblo avant d'apercevoir sur la place de l'église une petite balise assez mal
    placée, car peu visible...
    Je prends ensuite une petite route au milieu des oliviers, puis alternance de chemins de terre, de routes et de passages
    dans ce qui ressemble bien à un rio à sec.
    J'arrive au pueblo de La Huertezuela où se trouve une place encore décorée pour un mariage qui a dû avoir lieu hier et
    une jolie chapelle avec une vierge qu'on doit mener en procession...

    Ensuite, je marche pendant près de 5 km sur le lit d'un Rio à sec dont le sol est fait de galets... Pas facile pour marcher !
    Tout le long de ce parcours j'ai pu admirer sur ma gauche de petites montagnes aux formes sculptées, les contreforts
    de la Sierra Nevada qui avaient comme un air de petit Colorado !

    Je parcours le dernier kilomètre sur un chemin de terre qui traverse une propriété. Je traverse l'autoroute sur un pont
    et après 300 mètres j'entre dans Huéneja.

    Mon menu du jour servi sur le Chemin à été figues, amandes, raisin et pour terminer quelques bonnes poignées de mûres... 

    Comme j'arrive près de l'églie, je vois du monde, ce sont les fidèles qui sortent de la messe et qui prennent les bars
    d'assaut ! Il reste peu de place pour le pèlerin désireux de boire une bonne cerveza !
    Alors je décide d'aller chercher la clé de l'Albergue dans une maison de retraite située au sommet du pueblo, près de
    l'Ermitage de la Presentaci
    ón. Dernière difficulté du jour !...
    Je vais ensuite à l'Albergue qui est un petit appartement dans un immeuble attenant à un collège.

    A 18h, je descends dans le village et je vais au Bar Presentaci
    ón où je rencontre Isabel une amie de Jorge Sagarra.
    Elle me prépare des beignets de Bacalhau dont je me régale, accompagnés d'un bon vino blanco (Albariño) et
    pour terminer un chupito de Orujo de Hierbas !

     

 

Hébergement à l'Albergue Municipal - Calle Barrichillo. Edificio del Colegio
Ayuntamiento : Du lundi au vendredi jusqu'à 15:00h
676 67 00 52 (Antonia)
Asociación Jacobea : 615 95 27 63 (Paco)

Appartement pas bien entretenu, mais qui offre l'essentiel.
Il est proche du centre, mais il faut aller chercher la clé
à la Residencia de Mayores
à côté de l'Ermitage de la Presentación.

2 coquilles




Un beau contraste entre le vert des arbres et la couleur de cette montagne
 





    Madrigal d’été


    Presse ta bouche pourpre sur la mienne,
    Etoile, la gitane !
    Et sous l’or solaire du grand midi
    Je mordrai à la pomme.


    Par les verts oliviers de la colline,
    Il est une tour maure
    Qui rappelle le teint de ta peau brune
    Fleurant miel et aurore.


    Ton corps brûlé au soleil me dispense
    Le divin aliment
    Qui fait fleurir le cours d’eau apaisé
    Et s’étoiler les vents.


    Pourquoi t’es-tu livrée, lumière brune ?
    Pourquoi m’as-tu donné remplis
    D’amour ton sexe de lys
    Et la rumeur de tes seins ?


    Serait-ce pour mon air si triste ?
    (O ma lourde démarche !)
    Ou si ma vie t’a fait pitié
    Qui à chanter se fane ?


    Pourquoi n’as-tu préféré à mes plaintes
    Les cuisses en sueur
    D’un saint Chrisptophe campagnard, lentes
    Dans l’amour et superbes ?


    Danaïde des voluptés, tu es
    Un Sylvain féminin
    Dont les baisers ont le parfum des blés
    Grillés par le soleil.


    Obscurcis-moi les yeux avec ton chant.
    Laisse ta chevelure
    S’épandre solennelle comme un voile
    D’ombre sur la verdure.


    Rougis pour moi de ta bouche sanglante
    Tout un ciel d’amour
    Où sur un fond de chair luit la violette
    Etoile des douleurs.


    Mon Pégase andalou est le captif
    De tes yeux ouverts.
    Il s’envolera dolent et pensif
    Lorsqu’il les verra morts.


    Quand tu ne m’aimerais pas, moi je t’aime
    Pour ton regard sombre
    Ainsi que pour sa rosée l’alouette
    Aime le jour nouveau.


    Presse ta bouche pourpre sur la mienne,
    Etoile, la gitane !
    Et laisse-moi sous le feu de midi
    Mordre à la pomme.


    Federico Garcia Lorca

    Madrigal de verano

    Junta tu roja boca con la mía,
    ¡oh Estrella la gitana!
    Bajo el oro solar del mediodía
    morderá la manzana.

    En el verde olivar de la colina
    hay una torre mora,
    del color de tu carne campesina
    que sabe a miel y aurora.

    Me ofreces en tu cuerpo requemado
    el divino alimento
    que da flores al cauce sosegado
    y luceros al viento.

    ¿Cómo a mí te entregaste, luz morena?
    ¿Por qué me diste llenos
    de amor tu sexo de azucena
    y el rumor de tus senos?

    ¿No fue por mi figura entristecida?
    (¡Oh mis torpes andares!)
    ¿Te dio lástima acaso de mi vida,
    marchita de cantares?

    ¿Cómo no has preferido a mis lamentos
    los muslos sudorosos
    de un San Cristóbal campesino, lentos
    en el amor y hermosos?

    Danaide del placer eres conmigo.
    Femenino Silvano.
    Huelen tus besos como huele el trigo
    reseco del verano.

    Entúrbiame los ojos con tu canto.
    Deja tu cabellera
    extendida y solemne como un manto
    de sombra en la pradera.

    Píntame con tu boca ensangrentada
    un cielo del amor,
    en un fondo de carne la morada
    estrella de dolor.

    Mi pegaso andaluz está cautivo
    de tus ojos abiertos;
    volará desolado y pensativo
    cuando los vea muertos.

    Y aunque no me quisieras te querría
    por tu mirar sombrío,
    como quiere la alondra al nuevo día,
    sólo por el rocío.

    Junta tu roja boca con la mía,
    ¡oh Estrella la gitana!
    Déjame bajo el claro mediodía
    consumir la manzana.

     


 
Etape suivante 

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