Mardi 5 Septembre 2017 - Alcalá la Real > Alcaudete (24 km)

13ème étape


Peter l'Hospitalero anglais et le Castillo d'Alcaudete
 

« N’accueillez pas le matin en lui donnant, avec mépris, un nom d’hier.
Voyez le jour pour la première fois comme un nouveau-né encore sans nom. »


Rabindranath Tagore - Les oiseaux de passage

 



 La lune orangée, un fanal au milieu des oliveraies...
 

Aube naissante, tous les sens sont en éveil...



Voilà le décor qui va m'accompagner tout au long de cette étape...









Figues de barbarie et grenades...

                 




Les pistes se suivent et se ressemblent...






Cette belle terre ocre fait contraste avec le vert des oliviers...





Décor somptueux avec ces chaînes de montagne dans le lointain...

     
La Fuente de la Victoria, une belle récompense après une étape éprouvante...


El Santuario de Nuestra Señora de la Fuensanta


l'Ayuntamiento de
Alcaudete


La Iglesia Santa Maria la Mayor qui se trouve au sommet de la cité près du Castillo





Le Castillo d'Alcaudete


Vue sur la ville depuis les hauteurs du Castillo








 Depuis le Castillo, la vue s'étend au loin dans la vallée jusqu'aux montagnes lointaines...
 

 Au bar avec Peter où l'on a partagé quelques cervezas...
 

 


    Je quitte la Hospederia Zacatin à 6h. Grâce aux indications du guide de Gérard du Camino, je trouve assez facilement la
    sortie de la ville. Pour commencer, il y a une bonne descente sur une route goudronnée puis sur un chemin pierreux.
    J'aperçois la lune presque pleine qui disparaît peu à peu derrière les collines, une lune orangée accompagnée du
    scintillement des milliards d'étoiles ce qui me rappelle ces vers de Rimbaud :
    "Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
    et je les écoutais assis au bord des routes ces bons soirs de septembre
    où je sentais des gouttes de rosée à mon front comme un vin de vigueur..."


    J'arrive ensuite sur une longue piste montante au milieu des oliviers jusqu'à une croix blanche qui est le point haut.
    Le jour se lève et apparaissent à l'horizon les premières lueurs rosées de l'aube...

    J'ai marché 3 kilomètres depuis 1 heure...c'est un rythme matinal qu'il va falloir un peu augmenter !
    Ensuite ce sont de longues pistes au milieu des oliveraies, quelques passages sur les carreteras, et encore les pistes
    qui ne finissent jamais, l'occasion de me remémorer tous les poèmes appris au cours des années passées...

    A un moment, je ne vois plus de balises et je décide de pousuivre en empruntant le bas-côté de la N432 pendant
    4 kilomètres jusqu'au seul pueblo traversé, Ventas del Carrizal. Je fais le tour du village avant de trouver un bar ouvert
    où je vais me déchausser pour rafraîchir les pieds, boire un coca accompagné d'une tranche de pain à la tomate avec
    du jambon et faire le plein d'eau fraîche et de glaçons...

    Il reste 11 kilomètres que je vais parcourir sur une longue piste agricole légèrement en montée sous un soleil de feu qui
    m'oblige à installer mon parapluie/parasol... Je ne peux alors que m'abandonner à la chaleur du Chemin avec comme
    seul horizon oliviers, oliviers et oliviers...
    Un temps pour lâcher prise et laisser de côté toute réflexion existentielle...
    Être simplement une tête, un corps, des jambes et des pieds et avancer coûte que coûte... 

    Les derniers kilomètres me paraissent bien longs, je suis épuisé et comme j'arrive à l'entrée d'Alcaudete, je suis bien
    récompensé, car il y a une fontaine où je peux me rafraîchir avant d'entrer dans la ville. Je demande à une dame où se
    trouve la calle Carreta pour aller à mon hébergement. Avec gentillesse elle me propose de m'y conduire en voiture...
    Ainsi elle m'épargne 1 à 2 km de la traversée de cette ville assez étendue...

    C'est comme cela que j'arrive chez Peter, un anglais expatrié dans cette cité andalouse et son accueil est un bon réconfort.
    En fin d'après-midi nous allons partager quelques bières, faire le tour du Castillo qui domine la ville et terminer la soirée
    autour d'un dîner dans un petit bar du centre historique de cette charmante cité...
    Sans oublier un chupito de Orujo de Hierbas !

     

 

Hébergement à la Casa de Acogida chez Peter Hospitalier Anglais
Calle Carreta,5 - Tél. 644 842 540 - Donativo
Petit dortoir - Machine à laver - Accueil jacquaire
3 coquilles




Le Castillo, la nuit...
 



    Ses yeux sont des tours de lumière
    Sous le front de sa nudité.

    À fleur de transparence
    Les retours de pensées
    Annulent les mots qui sont sourds.

    Elle efface toutes les images
    Elle éblouit  l’amour et ses ombres rétives
    Elle aime — elle aime à s’oublier.

    Paul Eluard – l’Amour la Poésie (II)


    Toi la seule et j’entends les herbes de ton rire 
    Toi c’est ta tête qui t’enlève 
    Et du haut des dangers de mort 
    Sur les globes brouillés de la pluie des vallées 
    Sous la lumière lourde sous le ciel de terre 
    Tu enfantes la chute. 

    Les oiseaux ne sont plus un abri suffisant 
    Ni la paresse ni la fatigue 
    Le souvenir des bois et des ruisseaux fragiles 
    Au matin des caprices 
    Au matin des caresses visibles 
    Au grand matin de l’absence la chute. 
    Les barques de tes yeux s’égarent 
    Dans la dentelle des disparitions 
    Le gouffre est dévoilé aux autres de l’éteindre 
    Les ombres que tu crées n’ont pas droit à la nuit. 

    Paul Eluard – l’Amour la Poésie (VI)

     


 
Etape suivante 

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