Samedi 16 Septembre 2017 - Castuera > Campanario  20 km

23ème étape


Magacela, haut-lieu du Camino Mozarabe...
 

 « J’ai fait de Toi mon étoile polaire ;
jamais plus je ne perdrai mon chemin au cours du voyage de la vie. »


Rabindranath Tagore
- De l'aube au crépuscule




 Au départ de l'étape, je passe devant cette jolie chapelle...
 

Dans la nuit les yeux de ces brebis reflètent la lumière de ma frontale...

                                
Les troncs calcinés, sculptures qui se dressent dans l'aube naissante...


Le pont de chemin de fer attribué à Gustave Eiffel


L'ancienne gare de Quintana de la Serena qui a servi d'Albergue...


Le train qui relie Madrid à Mérida et Badajoz ...

         
Quelques vieux chênes que l'âge a déformés...


Le décor est planté ! Magnifique !





La stèle du pèlerin inconnu...Hi...Hi...Hi...


La fourmi laborieuse...


Une carrière...


Cabane ou abri de berger ?


Ces deux hommes ont eu du mal à mener ce cheval...


La Plaza de España à  
Campanario avec l'Ayuntamiento

                                
La iglesia de Nuestra Señora de la Asunción





Avec
Manuel Soto Président de l'Association de Badajoz
Asociación de Amigos del Camino Mozárabe de Santiago de Badajoz

Ce qui suit, ce sont les photos prises au cours de la visite touristique
que j'ai effectuée avec Manuel Soto...



L'Ermita de la Virgen de Piedraescrita








ABRIGO DE PINTURAS RUPESTRES PEÑA DEL ÁGUILA (Magacela-Extremadura)



Les grands espaces de La Serena vus depuis le Castillo de Magacela










                                
Stèle datant de l'âge de bronze                                                              Le Castillo Medieval de Magacela


Antigua iglesia parroquial de Santa Ana


Manuel Soto


Ce troupeau de moutons dans une formation géométrique...


Le Dolmen de Magacela


Superbe ! La Serena !
 


    “ Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur,
    concentre ton esprit sur le moment présent.” 

    Siddhārtha Gautama 



    La sortie de Castuera est assez facile et je m'engage alors sur la Via Pecuaria que je vais suivre tout le long de l'étape.
    Un croissant de lune timide répand une pâle lueur sur ce qui m'entoure et je crois deviner à la lueur de ma lampe
    que ce sont des plantations de jeunes oliviers.

    Le silence de la nuit m'enveloppe, il est seulement dérangé par le bruit de mes pas, de mes bâtons et de quelques
    aboiements de chiens qui se répondent de ferme en ferme dans le lointain... 
    Ce moment d'imprégnation du doux bruissement de la terre, des plantes et des arbres, ce moment unique d'osmose
    avec cette grande nuit qui répand ses caresses d'ombre sur tout ce qui respire, ce moment de transcendance active et
    lumineuse, c'est ça le cadeau que le pèlerin reçoit chaque matin à la première heure de sa pérégrination...

    Je marche donc sur une Via Pecuaria séculaire qu'autrefois les troupeaux du nord de l'Espagne empruntaient pour
    venir passer l'hiver dans ces régions de l'Extremadure. 
    Ce chemin est aussi appelé la Vereda del Camino de Don Benito ou encore la Senda del Puente de Hierro.

    Très vite je me retrouve au milieu de ces grands espaces habités par ces chênes verts que l'on imagine à tout moment
    se déplier et parcourir à grandes enjambées les champs et pâturages qui les emprisonnent comme ces arbres qui
    viennent au secours des petits Hobbits dans la trilogie du "Seigneur des Anneaux" de Tolkien.

    Au passage, je peux admirer le Puente de Hierro attribué à Gustave Eiffel, l'une de ses nombreuses réalisations
    que l'on peut voir à travers le monde. Je vais longer pendant un moment une voie ferrée qui relie Madrid à Merida
    et Badajoz et je surplombe une gare désaffectée qui pendant un temps à fait office d'Albergue.

    La rencontre d'un étang surprend dans cet environnement desséché après plusieurs mois sans une goutte d'eau. 
    Un chêne majestueux va m'offrir son ombre pour un temps de pause quelques kilomètres avant la fin de l'étape. 
    Le début de matinée était assez frais et petit à petit le soleil commence à réchauffer, mais rien à voir avec les chaleurs
    que j'ai connues entre Almeria et Córdoba.


    L'arrivée sur Campanario est agréable et je suis très vite rendu au cœur de la cité où se trouve la Iglesia Nuestra Señora
    de la Asunción et l'Ayutamiento. L'église est ouverte car la célébration d'un mariage se prépare et je fais tamponner
    ma credenciale à la sacristie, puis je vais m'asseoir au bar où me rejoint quelques minutes plus tard Manuel Soto
    Président de l'Association de Badajoz. Après les cervezas de circonstance et une petite visite des curiosités de ce pueblo,
    il m'emmène à la sortie de la localité à la Policia Local pour prendre la clé de l'Albergue qui se trouve en face dans le
    bâtiment du Polideportivo.

    Manuel vient me prendre en voiture à 17h30 pour une visite touristique au cœur de cette région qu'on appelle "La Serena".
    En premier, nous visitons L'Ermita de la Virgen de Piedraescrita, puis nous allons à
    Magacela, un pueblo renommé pour
    ses peintures rupestres, son
    Castillo, un Dolmen qui date du 3ème millénaire avant J.C. et une stèle datant de l'âge de bronze.

    Retour à l'Albergue à la nuit et après nous être séparés, je vais dîner sur la terrasse d'un restaurant tout proche.

 

Hébergement au Polideportivo Municipal - Avenida de los emigrantes
Tél. 672 749 660 - 924 831 797 - Clé à la Policia Local en face du Polideportivo
Donativo
3 coquilles




Le Dolmen avec en arrière-plan Magacela
 



    La marche n'est pas seulement une promenade incertaine, une errance solitaire.
    Elle a pu prendre dans l'histoire des formes codifiées, qui en fixaient le déroulement,
    le terme et la finalité. Le pèlerinage fait partie de ces grandes formes culturelles.

    Le premier sens de "peregrinus", c'est : l'étranger, l'exilé.
     
    Le pèlerin n'est pas, primitivement, celui qui se rend quelque part
    (Rome, Jérusalem, etc...) mais d'abord celui qui "n'est pas chez lui là où il marche".

    Ou alors, c'est un promeneur qui prend l'air et fait quelques enjambées à l'entour
    pour digérer, ou le propriétaire, le dimanche, qui fait le tour à pied de ses exploitations.
     
    Mais le pèlerin, lui, n'est jamais chez lui où il marche : un étranger.
    Ainsi sommes-nous disent les Pères, sur la terre comme en pays de transit,
    et il faudrait toujours voir sa maison comme le refuge d'une nuit,
    ses biens comme un paquetage délestable, et ses amis comme des gens rencontrés
    sur le bord des chemins. Une gerbe de paroles, à propos du temps qu'il fait,
    quelques poignées de main, et puis bonsoir : "Bonne route".
     
    Tout homme ici-bas est un pèlerin, disent les Pères : sa vie entière est un exil,
    car sa vraie demeure n'est pas atteinte et ne peut jamais l'être ici-bas.
    Et la Terre toute entière est un abri de fortune. Le chrétien passe dans la vie
    comme le marcheur dans n'importe quel pays : sans s'arrêter.
    On trouve, par exemple, ces vers dans le chant du Pèlerin de Compostelle :
    « Compagnon, nous faut cheminer, sans faire demeurance... »

    Marcher, une philosophie - Frédéric Gros

     


 
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