Jeudi 8 Septembre 2011 :   Oloron-Sainte-Marie > Mauléon-Licharre  -  32 km


   Lien avec l'étape sur le site VPPYR




 


Dans cette page et les deux suivantes, j'ai eu envie de faire un parallèle entre :

-
Rimbaud-Poète qui écrivait en Mai 1971 :

"Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant. Le poète se fait voyant par un long,
immense et raisonné dérèglement de tous les sens
.
Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie; il cherche lui-même,
il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences.
Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine,
où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel,
le grand maudit, - et le suprême Savant ! .............."


Son œuvre fulgurante a été écrite avant l'âge de 20 ans.
J'en ai parsemé quelques morceaux au hasard
de ma pérégrination à travers ces pages...
C'est à cet âge qu'il fait ses adieux à la poésie...


- Rimbaud-Aventurier dont j'ai recopié quelques-unes de ses lettres
écrites à sa famille au cours de ces années d'exil...


Multipliant les errances dans toute l’Europe, le plus souvent à pied,
ses voyages le conduisent à Chypre où il s’installe en 1878 et d’où il part
chercher une improbable fortune en Abyssinie (actuelle Ethiopie)
entre trafic d’armes et expéditions commerciales.
Il sillonne alors ce pays pendant dix ans, à pied, à cheval, seul ou avec des caravanes,
se fondant dans la population dont il parle les langues.
En février 1891, la gangrène le contraint à regagner Marseille où il arrive en mai,
après des mois de voyage épuisant. Il meurt en novembre 1891 dans un hôpital,
des suites d’une amputation, à l’âge de 37 ans.

 


 


      Lettre de Arthur Rimbaud aux siens
     
                                                                                                                               Le Caire, 23 août 1887.

     
     Mes chers amis,
     
     Mon voyage en Abyssinie s'est terminé.
     Je vous ai déjà expliqué comme quoi, mon associé étant mort, j'ai eu de grandes difficultés au Choa,
    à propos de sa succession. On m'a fait payer deux fois ses dettes et j'ai eu une peine terrible à sauver
    ce que j'avais mis dans l'affaire. Si mon associé n'était pas mort, j'aurais gagné une trentaine de mille francs;
    tandis que je me retrouve avec les quinze mille que j'avais, après m'être fatigué d'une manière horrible
    pendant près de deux ans. Je n'ai pas de chance !
     
     Je suis venu ici parce que les chaleurs étaient épouvantables cette année dans la mer Rouge:
    tout le temps 50 à 60 degrés; et, me trouvant très affaibli, après sept années de fatigues qu'on ne peut
    s'imaginer et des privations les plus abominables, j'ai pensé que deux ou trois mois ici me remettraient;
    mais c'est encore des frais, car je ne trouve rien à faire ici, et la vie est à l'européenne et assez chère.
     
     Je me trouve tourmenté ces jours-ci par un rhumatisme dans les reins, qui me fait damner;
    j'en ai un autre dans la cuisse gauche qui me paralyse de temps à autre, une douleur articulaire
    dans le genou gauche, un rhumatisme (déjà ancien) dans l'épaule droite ; j'ai les cheveux absolument gris.
    Je me figure que mon existence périclite.
     
     Figurez-vous comment on doit se porter, après des exploits du genre des suivants:
    traversées de mer et voyages de terre à cheval, en barque, sans vêtements, sans vivres, sans eau, etc., etc.
     
     Je suis excessivement fatigué. Je n'ai pas d'emploi à présent. J'ai peur de perdre le peu que j'ai.
    Figurez-vous que je porte continuellement dans ma ceinture seize mille et quelques cents francs d'or ;
    ça pèse une huitaine de kilos et ça me flanque la dysenterie.
     
     Pourtant, je ne puis aller en Europe, pour bien des raisons ; d'abord, je mourrais en hiver;
    ensuite, je suis trop habitué à la vie errante et gratuite ; enfin, je n'ai pas de position.
     
     Je dois donc passer le reste de mes jours errant dans les fatigues et les privations,
    avec l'unique perspective de mourir à la peine.
     
     Je ne resterais pas longtemps ici: je n'ai pas d'emploi et tout est trop cher. Par force, je devrai
    m'en retourner du côté du Soudan, de l'Abyssinie ou de l'Arabie. Peut-être irai-je à Zanzibar,
    d'où on peut faire de longs voyages en Afrique, et peut être en Chine, au Japon, qui sait où ?
     
    Enfin, envoyez-moi de vos nouvelles. Je vous souhaite paix et bonheur.
     
    Bien à vous.
     
     
    Adresse : Arthur Rimbaud,
     Poste restante, au Caire (Egypte).

     

 



Après Geüs, je reprends le GR qui traverse une forêt où je peux apercevoir
de nombreuses
palombières accrochées au sommet des arbres.


 
Et c'est l'arrivée à
l'Hôpital Saint-Blaise où je peux admirer cette belle église romane,
dernier vestige d’une fondation hospitalière édifiée au XII
esiècle, qui offre un exemple architectural
unique en France où se croisent harmonieusement arts chrétiens et musulmans.



Il est 13 h, je fais la pause déjeuner dans ce haut-lieu Jacquaire qui dispose
d'un gîte pour pèlerins d'une capacité de huit personnes.
Mais j'ai prévu de faire étape à Mauléon et je prends une petite route
que je vais suivre sur 12 km avant d'arriver dans cette ville.


    
Je recontre un pèlerin Tchèque avec lequel je vais marcher pendant une petite heure...


Arrivée vers 17 h à
Mauléon-Licharre,
petite ville située au cœur de la province historique de
Soule.
Elle est traversée par le Saison ou Gave de Mauléon.


L'église Saint-Jean Baptiste.

        
                                             
Le château fort du 11ème siècle                                                  Le château d'Andurain du 16ème siècle
                                       

 

Hébergement à la Halte Saint-Jacques de Mauléon-Licharre
Gîte Municipal  -  Tél. 05.59.28.18.67
Situé derrière l'église, bien équipé avec huit lits
3 Coquilles

 


Voyelles                                                                                

    A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
    Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
    A, noir corset velu des mouches éclatantes
    Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

    Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
    Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
    I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
    Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

    U, cycles, vibrements divins des mers virides,
    Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
    Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

    O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
    Silences traversés des Mondes et des Anges ;
    - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

    Arthur Rimbaud
     

  

 

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