Extrait du Guide des Editions Lepère "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"
Saint-Eutrope : Selon la tradition, qui souvent diffère d'après les sources, Eutrope était issu d'une noble famille perse, fils d'un chef de Babylone. Contemporain de Jésus, il est attiré par ses miracles et le suit. Il assiste alors à la multplication des pains et à l'entrée de Jésus à Jérusalem lors de la fête des Rameaux. Converti en secret à la nouvelle croyance, il aide, après la Crucifixion et la Pentecôte, Simon et Thadée à fonder une église à Babylone, puis se rend auprès de l'apôtre Pierre qui l'envoie en mission. Arrivé à Saintes, la ville lui plaît tant qu'il décide d'y prêcher la bonne parole. Il finit par faire de nombreux adeptes, dont Eustelle, la fille du prince du pays. Furieux, ce dernier fait périr Eutrope qui est enseveli par Eustelle et vénéré dès lors comme un saint martyr. Plusieurs édifices se succédèrent sur la tombe d'Eutrope jusqu'à la fin du XIe siècle, période à laquelle des moines clunisiens s'installèrent et érigèrent un monastère et une église . Au XVe siècle, Louis XI qui pensait devoir la guérison de son hydropisie à Saint-Eutrope, fit construire le clocher de l'église. Si cet édifice roman survécut à l'incendie allumé par les huguenots en 1568, puis aux troubles révolutionnaires, il fut malheureusement amputé de sa nef en 1803 par un préfet qui préféra la remplacer par l'actuelle place Saint-Eutrope plutôt que de la faire restaurer. L'église Saint-Eutrope présente aujourd'hui encore son chevet roman et sa crypte, qui abrite le sarcophage du IVe siècle attribué au saint.
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