Mardi 3 Septembre : Saint-Aubin-de-Blaye > Blaye -  20 km
                                                                                            ( Saint-Martin-Lacaussade)


    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    Blaye Blaye fut autrefois une importante halte vers Compostelle, non seulement parce que
    c'était là qu'embarquaient les pèlerins pour la périlleuse traversée de l'estuaire, remontant la
    Gironde, puis la Garonne jusqu'à Bordeaux, mais aussi parce que la ville abritait une abbaye
    renommée pour les reliques qu'elle offrait à la vénération.
    Cette abbaye fut d'abord une basilique funéraire érigée, peut-être au IVe siècle, en hommage à
    Saint-Romain. Ce dernier, patron des voyageurs, était réputé préserver du naufrage tous ceux
    qui l'invoquaient. Outre la corps saint de Romain, cette basilique aurait également abrité les
    restes de Roland, l'un des douze paladins du futur empereur Charlemagne, considéré comme
    étant son neveu ou son fils. Rares sont les mentions écrites sur la vie réelle de Roland, mais il
    semblerait qu'il soit mort en 778, lors de la bataille de Roncevaux.
    Cet épisode est d'ailleurs mieux connu par la chanson de geste qui en fit une légende, que par
    sa vérité historique. La Chanson de Roland, composée entre le XIe et le XIIe siècle, donne en
    effet une dimension poétique, mais surtout politique au personnage de Roland, en désignant

    les musulmans comme seuls assaillants de cette attaque surprise de l'arrière-garde des armées
    de Charlemagne, alors qu'ils étaient également associés aux Basques.
     



Le soleil levant fait grandir le pèlerin...


Ravissement devant cet étang aux reflets argentés...

   
  
Le pain et le vin...

     
                       La Mairie d'
Etauliers                                                       La piste cyclable qui relie Etauliers à Blaye


Un petit compagnon de chemin...


On est bien dans un pays de vignobles !

      
Arrivée au terme ce cette étape :
Saint-Martin-Lacaussade avec son gîte d'étape surmonté d'une bannière...

    
Eglise de Saint-Martin-Lacaussade




   
Dîner solitaire mais "Bonum vinum laetificat cor hominis" (Le bon vin réjouit le coeur de l'homme)




      Après un bon petit déjeuner à la chambre d'hôtes servi par Mme Lucas, je suis sur le Chemin
      à 7h30. L'itinéraire est bien balisé jusqu'à Etauliers où je m'arrête comme il se doit au premier
      bar rencontré ! Il y a beaucoup de commerces dans cette bourgade mais la boulangerie est
      fermée et il n'y a pas d'épicerie ! A la sortie de la localité, je rejoins la piste cyclable  qui va
      jusqu'à Blaye. J'arrive à Saint-Martin-Lacaussade vers 13h.  Je vais au café qui fait épicerie
      où le patron me donne les clés du gîte. C'est là que je pourrai m'approvisionner pour le dîner.
      J'achète des tomates, du poisson à la bordelaise en surgelé et une bouteille de "Côtes de Blaye"
      La soirée avec un beau coucher de soleil est reposante et propice à la méditation et à la rêverie...
       

 

Hébergement au Gîte d'étape pèlerins de Saint-Martin-Lacaussade
Géré par l'Association des Amis de St Jacques de Compostelle en Aquitaine
Le gîte est petit, mais bien aménagé et très propre
Tout est bien pensé  et il mérite largement les
4 coquilles




    [...]  J'espère mourir vite dès que les chemins de la terre ne me seront plus ouverts,
    même si c'est en imagination seulement, même si je n'y vais pas tellement souvent.
    Mais c'est dans le souvenir des longues heures de marche que ces plaisirs confortables
    et prodigués, qui aujourd'hui coûtent si peu, plongent pour moi leur racine.
    On ne peut mettre dans la route toute l'attente qu'elle est capable de combler si l'on
    n'a pas au moins quelquefois tout accepté de ses sévérités et de ses servitudes primitives :
    la faim, la soif, la fatigue, l'ennui, l'inconfort, l'incertitude du gîte, l'averse désastreuse
    qui bat la chaussée noyée et installe sa cataracte pour tout l'après-midi, et cet étrange
    sentiment d'exil aussi, pareil à une basse monotone, qui naît du long chemin et ne déserte
    jamais ses pires exaltations : il en coûte aussi d'être un errant par le monde ; les joies sont
    traversées vite, on ne participe pas — il y a un regard, quand on déboucle son sac dans le
    soir jaune, sur un balcon à glycines, au-dessus de la cour pleine de poules, de charrettes
    et de futailles comme un tableau hollandais, quand on s'attable sous la tonnelle d'une
    étape heureuse, qui interroge déjà avec détachement le ciel du lendemain, la file songeuse,
    au-delà des toits, des peupliers de la route par où les bêtes reviennent, et qui se lisse déjà
    pour la nuit.
    «Aller me suffit» a écrit
    René Char. Il faut savoir s'installer dans ce porte-à-faux sans
    sécurité ; demain sera autre, demain pèse déjà sur les avancées reposantes de la nuit.
    Il est un poème, de
    Rimbaud encore — poème d'errant, poème de l'auberge d'un soir —
    qui rêve — merveilleusement, dérisoirement — de la félicité, de la capitulation bienheureuse
    de l'étape ultime. Il s'intitule
    Le Pauvre Songe, et ce poème de la sécurité dernière est
    encore comme une chanson de route.

    in « Lettrines 2 »  José Corti, 1974  -  Julien Gracq
     

 

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