Dimanche 26 Août 2012 : Flavignac > Saint-Pierre de Frugie - 24 km

 


    La Loreley (Rhénanes - Extrait de Alcools)

    A Bacharach il y avait une sorcière blonde
    Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

    Devant son tribunal l'évêque la fit citer
    D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

    O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
    De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

    Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
    Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

    Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
    Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

    Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley
    Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

    Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
    Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

    Mon amant est parti pour un pays lointain
    Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

    Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
    Si je me regardais il faudrait que j'en meure

    Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
    Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

    L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
    Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

    Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
    Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

    Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
    La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

    Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
    Pour voir une fois encore mon beau château

    Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
    Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

    Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
    Les chevaliers criaient Loreley Loreley

    Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
    Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

    Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
    Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

    Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
    Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil


    Guillaume Apollinaire




L'étape commence au bord de la route...


Eglise romano-gothique de la Nativité de la Sainte Vierge -  Les Cars


Les étangs sont nombreux dans cette région


et les chemins en forêt agréables...


A l'entrée de
Châlus, cette aire de repos est la bienvenue

      
Dans l'église, statue de la Vierge Marie et de Saint Joseph


Ruines du Château de Châlus-Maulmont

      
                        Oratoire Saint-Roch                        Notre itinéraire emprunte la
Route Richard Coeur de Lion


Quel bonheur de marcher sur ces beaux chemins !


On côtoie encore de vastes étangs


qui offrent de beaux tableaux


Encore du goudron pour teminer l'étape

       
 


Quatre petits kilomètres pour arriver à Les Cars modeste village dominé
par les tours en ruine d'une forteresse médiévale et habité par une jolie
église romano-gothique. L'itinéraire d'aujourd'hui se fait davantage sur
des chemins tantôt en forêt, tantôt le long d'étangs nombreux dans cette région.
On traverse
Châlus commune connue pour être le lieu où le Roi d'Angleterre
Richard Coeur de Lion fut mortellement blessé en 1199.
Nous quittons alors la
Haute-Vienne pour entrer dans le département de la
Dordogne et la région du Périgord avec un premier village : Firbeix.
 Ce sont encore de beaux chemins qui nous mènent à
Saint-Pierre-de-Frugie,
situé à un petit kilomètre du Chemin balisé.
 



Je fais cette étape avec mon compagnon de Chemin, Denis le Québecois.
On suit une petite route jusqu'à Les Cars qui se trouve à 4 kilomètres de Flavignac.
Ensuite  il y a une alternance de petites routes et de chemins agréables qui nous font
cheminer tantôt en forêt, tantôt à la lisière de pâturages où se trouvent de nombreux étangs.
On arrive à Châlus vers 11h. On fait une pause, le temps de visiter l'église,
d'acheter du pain et de boire une bière. Le temps est idéal, moitié soleil, moitié nuages.
On entre alors dans le département de la Dordogne et en
Périgord vert.
Un peu après Firbeix, on s'arrête pour un petit casse-croûte. Ensuite pour terminer
l'étape, on suit de beaux petits chemins qui nous emmènent à St Pierre de Frugie.
On se dirige vers l'Aire de détente où se trouve le Refuge Pèlerin Municipal.
Comme il n'y a pas grand chose à visiter, on en profite pour se reposer, faire une lessive
et aller sur Internet. Le soir, il y a une fête au village et on est invités avec Denis à
participer au dîner qui se déroule dans une ambiance de convivialité chaleureuse.
 


 

Refuge Pèlerin Municipal
Aire de détente
Chambre avec 4 lits - Grande cuisine - Salle d'accueil + Internet + Machine à laver
Bon accueil
4 coquilles

 


    La Chanson du Mal-Aimé (Extrait de Alcools)

    Voie lactée ô soeur lumineuse
    Des blancs ruisseaux de Chanaan
    Et des corps blancs des amoureuses
    Nageurs morts suivrons nous d'ahan
    Ton cours vers d'autres nébuleuses
     

    Regret des yeux de la putain
    Et belle comme une panthère
    Amour vos baisers florentins
    Avaient une saveur amère
    Qui a rebuté nos destins

    Ses regards laissaient une traîne
    D'étoiles dans les soirs tremblants
    Dans ses yeux nageaient les sirènes
    Et nos baisers mordus sanglants
    Faisaient pleurer nos fées marraines

    Mais en vérité je l'attends
    Avec mon coeur avec mon âme
    Et sur le pont des Reviens-t'en
    Si jamais revient cette femme
    Je lui dirai Je suis content

    Mon coeur et ma tête se vident
    Tout le ciel s'écoule par eux
    O mes tonneaux des Danaïdes
    Comment faire pour être heureux
    Comme un petit enfant candide

    Je ne veux jamais l'oublier
    Ma colombe ma blanche rade
    O marguerite exfoliée
    Mon île au loin ma Désirade
    Ma rose mon giroflier

    Les satyres et les pyraustes
    Les égypans les feux follets
    Et les destins damnés ou faustes
    La corde au cou comme à Calais
    Sur ma douleur quel holocauste

    Douleur qui doubles les destins
    La licorne et le capricorne
    Mon âme et mon corps incertains
    Te fuient ô bûcher divin qu'ornent
    Des astres des fleurs du matin

    Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
    Tes prêtres fous t'ont-ils paré
    Tes victimes en robe noire
    Ont-elles vainement pleuré
    Malheur dieu qu'il ne faut pas croire

    Et toi qui me suis en rampant
    Dieu de mes dieux morts en automne
    Tu mesures combien d’empans
    J'ai droit que la terre me donne
    O mon ombre ô mon vieux serpent

    Au soleil parce que tu l'aimes
    Je t'ai mené souviens-t'en bien
    Ténébreuse épouse que j'aime
    Tu es à moi en n'étant rien
    O mon ombre en deuil de moi-même

    L'hiver est mort tout enneigé
    On a brûlé les ruches blanches
    Dans les jardins et les vergers
    Les oiseaux chantent sur les branches
    Le printemps clair l'Avril léger

    Mort d'immortels argyraspides
    La neige aux boucliers d'argent
    Fuit les dendrophores livides
    Du printemps cher aux pauvres gens
    Qui ressourient les yeux humides

    Mais moi j'ai le coeur aussi gros
    Qu'un cul de dame damascène
    O mon amour je t'aimais trop
    Et maintenant j'ai trop de peine
    Les sept épées hors du fourreau

    Sept épées de mélancolie
    Sans morfil ô claires douleurs
    Sont dans mon coeur et la folie
    Veux raisonner pour mon malheur
    Comment voulez-vous que j'oublie

    Guillaume Apollinaire

     

 

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