Vendredi 2 Mai  2008  -  Alcuescar > Caceres  (39,5 km)



Étoile de la mer voici la lourde nappe
Et la profonde houle et l’océan des blés
Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
Voici votre regard sur cette immense chape.

Et voici votre voix sur cette lourde plaine
Et nos amis absents et nos coeurs dépeuplés,
Voici le long de nous nos poings désassemblés
Et notre lassitude et notre force pleine.

Étoile du matin, inaccessible reine,
Voici que nous marchons vers votre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour,
Et voici l’océan de notre immense peine.

......

O reine voici donc après la longue route
Avant de repartir par ce même chemin,
Le seul asile ouvert au creux de votre main,
Et le jardin secret où l'âme s'ouvre toute.

Voici le lourd pilier et la montante voûte
Et l'oubli pour hier, et l'oubli pour demain;
Et l'inutilité de tout calcul humain;
Et plus que le péché, la sagesse en déroute.

Voici le lieu du monde où tout devient facile,
Le regret, le départ, même l'événement,
Et l'adieu temporaire et le détournement,
Le seul coin de la terre où tout devient docile,

Et voici votre voix sur cette lourde plaine
Et nos amis absents et nos coeurs dépeuplés
Voici le long de nous nos poings désassemblés
Et notre lassitude et notre force pleine...


Présentation de la Beauce à Notre Dame de Chartres (Extrait)
 
 
Charles Péguy

 




Cette Vierge est dans le hall d'entrée de la Casa de la Misericordia



                   
Dès le lever du jour on est en bonne compagnie...
 




Chaque matin je ne peux que m'émerveiller devant la beauté de ces paysages...


                   
On arrive en vue de Casas de Don Antonio avec à l'entrée du village ce beau pont médiéval en dos d'âne avec une base romaine


                   
                                  Moulin à huile                                                Il y a assez souvent des gués à passer, heureusement celui-ci est bien empierré




Les pèlerins sur le "Puente de Santiago" à  3 km avant d'arriver à Aldea del Cano




Salut Romain à l'entrée du Pont de la Mocha 2 km avant Valdesalor


                   
 
Arrivée sur la Plaza Mayor de Caceres


 
Une vue de la vieille ville
 


Aujourd'hui encore, c'est une longue étape de 40 km. Je vais la faire en partie avec José et Gabriel.
Le Chemin emprunte de longues pistes qui serpentent entre des plantations d'oliviers,
des cultures céréalières et de grandes étendues de pâturages où paissent vaches et taureaux dans un décor de rêve !

Pour la 1ère fois on va trouver sur ce Chemin 2 fontaines qui permettent de remplir nos bouteilles.
La température est idéale pour marcher, un peu de fraîcheur dans la matinée et ensuite une chaleur bien supportable.
Il y a beaucoup de vestiges romains tout au long du Chemin : Bornes miliaires qui indiquaient les distances,
pavages de pierres plates et de nombreux ponts...
La Rome antique est bien présente et ce depuis le départ de Séville.

Nous faisons une première pause à Casas de Don Antonio après avoir traversé le 1er pont romain de cette journée.
Il y en aura 2 autres, l'un situé à 3 km avant Aldea del Cano et l'autre, le pont de la Mocha juste avant Valdesalor.
Nous faisons une 2ème pause à Valdesalor pour manger un "Bocadillo" et boire une "Cerveza".
Il reste 12 km à parcourir et mes jambes commencent à fatiguer.
Nous arrivons à Caceres vers 16h30. Nous avons décidé d'aller dans une Pension, je ne sais plus la raison,
sans doute pour être en plein centre et également parce que nous allons y passer 2 nuits.
Demain sera une journée de repos qui permettra également de visiter l'une des plus belles villes de cette Via de la Plata.
Le soir nous dînons au restaurant Caceres en compagnie d'autres pèlerins :
Un couple de français, un allemand, un brésilien et 2 belges.


 



Hébergement à la pension Carretero sur La Plaza Mayor, où je prends une chambre pour trois,
avec José et Gabriel. (35 euros pour les 3).
Confort minimum mais situation idéale en plein cœur de la ville.

2 Coquilles
 



Nous avons dû, ma sauvageonne,

nous ressaisir du temps perdu
et revenir sur nos pas pour, de baiser en baiser,
abolir la distance de nos vies,
récupérant ici ce que sans joie
nous avions donné, découvrant
là le chemin secret
qui rapprochait tes pas des miens,
et ainsi, sous ma bouche,
voici que tu revois la plante insatisfaite
de ta vie qui allonge ses racines
vers mon cœur et vers son attente.

.............
Nous voici enfin face à face,
nous nous sommes trouvés,
rien n'a été perdu.
Lèvre à lèvre nous nous sommes parcourus,
mille fois nous avons troqué
entre nous la mort et la vie,
tout ce que nous portions en nous
comme autant de médailles mortes
nous l'avons jeté à la mer,
tout ce que nous avions appris
nous a été bien inutile :
nous avons commencé,
nous avons terminé
à nouveau mort et vie.
Nous sommes là, nous survivons,
purs d'une pureté que nous avons créée,
plus vastes que la terre qui n'a pu nous fourvoyer,
et éternels comme le feu qui brûlera
tant que la vie ne cessera.

Ode et Germinations ( Les Vers du Capitaine) -  Pablo Neruda
 





 


Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles:
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Les Fleurs du Mal -   Charles BAUDELAIRE
 


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