Lundi 12 Mai 2008  -  Salamanca

De la Vérité

La vérité est comme les étoiles : elle n'apparaît que dans l'obscurité de la nuit.
La vérité est comme toutes les belles choses de ce monde :
elle ne révèle son attrait qu'à ceux qui ont senti d'abord l'influence du mensonge.
+++
Le réel est une vérité asexuée.
+++
Il faut toujours connaître la vérité et parfois la dire.
+++
Il faut être deux pour découvrir la vérité :
L'un pour la dire, l'autre pour la comprendre.
+++
Celui qui écoute la vérité n'est pas moins noble que celui qui la dit.
+++
Une vérité oubliée peut mourir et léguer sept mille vérités pour honorer ses funérailles
et éléver son mausolée.
+++
La vérité qui a besoin d'une preuve est une demi-vérité.
+++
J'ignore la vérité absolue. Je suis humble devant mon ignorance.
Là, résident mon honneur et ma récompense.
+++
Ne dites pas "J'ai trouvé la vérité"
Mais plutôt "J'ai trouvé une vérité"
+++

L'oeil du Prophète  -  Khalil Gibran

C'est aujourd'hui journée de repos et de visite de cette cité prestigieuse si riche en monuments
et qui fut désignée "Ville Européenne de la Culture" en 2002.
Je prends mon petit déjeuner avec un couple d'autrichiens rencontrés lors des précédentes étapes.
Je rencontre également un couple de français, Jean et Odile, avec lesquels j'ai eu l'occasion de partager
quelques bons moments et qui ont choisi de poursuivre leur Chemin sans faire de journée-repos
à Salamanque. Je vais passer une partie de la matinée à visiter les 2 Cathédrales :
La Catedral Nueva de style Gothique, Renaissance et Baroque, construite au 16ème et 17ème siècle.
La Catedral Vieja dédiée à Santa Maria de style Roman, construite au 12ème siècle.

Je monte dans les tours et me promène sur les galeries d'où l'on a une belle vue sur la ville.
Je visite ensuite les chapelles, le cloître etc...
L'ensemble est impressionnant et vraiment magnifique.
A l'heure du déjeuner, je vais m'installer à une terrasse sur la Plaza Mayor, sans doute la plus majestueuse
d'Espagne !  L'après-midi, je visite l'Université fondée par le roi Alfonso IX en 1218
et qui est la plus vieille université d'Espagne.
Je vais également au Monastère de San Esteban, couvent de l'ordre des Dominicains, de style gothique,
avec des décorations plateresques et baroques (16ème siècle) et qui renferme trois cloîtres...

Je vais ensuite admirer "La Casa de las Conchas"  bâtiment datant du XVéme siècles
et qui est l'un des exemples les plus fins des bâtiments civils gothiques du 15ème siècle
avec des traces évidentes de l'influence italienne de la Renaissance.
. La façade est décorée de plus de 300 coquilles, parce que son premier propriétaire, Rodrigo Árias,
était un membre de l'ordre de Santiago.
Le bâtiment loge maintenant le bureau local de l'information des touristes.

Nous nous retrouvons le soir avec José et Gabriel pour un bon dîner dans une des petites ruelles
qui entourent la Plaza Mayor et qui bruissent de monde jusque tard dans la nuit...

Hébergement à la Pension Barez, 19 calle Melendez  à 200 m de la Cathédrale.
C'est sommaire, mais propre et bon marché (12 euros la nuit)

2 Coquilles
 

Le Balcon

Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
O toi, tous mes plaisirs! ô toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses!

Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses.
Que ton sein m'était doux! Que ton coeur m'était bon!
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
Que l'espace est profond! Que le coeur est puissant!
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!

La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, ô douceur! ô poison!
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison.

Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton coeur si doux?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses!

Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes?
O serments! ô parfums! ô baisers infinis!


"Les fleurs du mal"  -  Charles Baudelaire

Etape suivante

Retour