Lundi 26 Mai 2008  -  Ourense > Céa  (21,7 km)



    Âme absente


    Ni le taureau ni le figuier ne te connaissent,
    ni les chevaux ni les fourmis de ta maison.
    Ni l'enfant ni le soir ne te connaît
    parce que tu es mort pour toujours.

    Ni l'arête de la pierre ne te connaît,
    ni le satin noir où tu te défais,
    ni ton souvenir muet ne te connaît
    parce que tu es mort pour toujours.

    L'automne viendra avec ses conques,
    raisins de nuages et cimes regroupées,
    Mais nul ne voudra regarder dans tes yeux
    parce que tu es mort pour toujours.

    Parce que tu es mort pour toujours,
    comme tous les morts de la Terre,
    comme tous les morts qu'on oublie
    dans un amas de chiens éteints.

    Nul ne te connaît plus. Non. Pourtant, moi, je te chante.
    Je chante pour des lendemains ton allure et ta grâce.
    La maturité insigne de ton savoir.
    Ton appétit de mort et le goût de sa bouche.
    La tristesse que cachaient ta joie et ta bravoure.

    Il tardera longtemps à naître, s'il naît un jour,
    un Andalou si noble, si riche d'aventures.
    Je chante son élégance sur un ton de plainte
    et je me souviens d'une brise triste dans les oliviers.

     


    Alma ausente


    No te conoce el toro ni la higuera,
    ni caballos ni hormigas de tu casa.
    No te conoce el niño ni la tarde
    porque te has muerto para siempre.

    No te conoce el lomo de la piedra,
    ni el raso negro donde te destrozas.
    No te conoce tu recuerdo mudo
    porque te has muerto para siempre.


    El otoño vendrá con caracolas,
    uva de niebla y montes agrupados
    pero nadie querrá mirar tus ojos
    porque te has muerto para siempre.

    Porque te has muerto para siempre,
    como todos los muertos de la Tierra,
    como todos los muertos que se olvidan
    en un montón de perros apagados.

    No te conoce nadie. No. Pero yo te canto.
    Yo canto para luego tu perfil y tu gracia.
    La madurez insigne de tu conocimiento.
    Tu apetencia de muerte y el gusto de su boca.
    La tristeza que tuvo tu valiente alegría.

    Tardará mucho tiempo en nacer, si es que nace,
    un andaluz tan claro, tan rico de aventura.
    Yo canto su elegancia con palabras que gimen
    y recuerdo una brisa triste por los olivos.

     


Chant Funèbre pour Ignacio Sanchez Mejias  -  Federico Garcia Lorca
Traduction originale du poème en français  :  Sylvie Corpas et Nicolas Pewny
(traduction agréée par la Fondation et les héritiers de Garcia Lorca)




Le pont romain sur le Rio Miño pour sortir d'Ourense



Je retrouve le Chemin un peu avant Tamallancos et de beaux sous-bois...


                   
         Une belle demeure à Tamallancos                                                       Les genêts atteignent 2 à 3 mètres de haut



L'arroyo de San Benito



Un peu avant Cea je suis rejoint par mes 2 compagnons allemands



A Cea , la Torre del Reloj sur la place centrale


                   
Intérieur et extérieur de l'albergue de Cea


    Je quitte l'albergue d'Ourense à 6h, je sors de la ville en passant sur le Pont Romain et comme le temps menace,
    je décide de suivre la N525 que je vais longer pendant 10 km avant de retrouver le Chemin  avant Tamallancos.
    Je m'arrête 2 fois dans des bars le long de la Nationale pour laisser passer des averses un peu fortes.
    Je m'arrête de nouveau à Pereiras comme la pluie redouble. Là une jeune femme sympa me sert une bonne
    assiette avec pain, jambon, fromage et un bon café au lait pour me redonner quelques forces.

    Marcher sous la pluie depuis plusieur jours m'a un peu usé et j'ai besoin de réconfort !
    La pluie enfin s'arrête et je repars par des chemins boueux qui se transforment parfois en ruisseaux...
    Quand c'est impraticable, je fais quelques incursions sur la Nationale.

    J'arrive à l'albergue de Cea vers 14 h, il y a du chauffage ce qui permet de faire sécher le linge.
    Une bonne sieste au chaud est vraiment appréciable !
    Le soir je dîne dans un bar avec Danielle et André les pèlerins bretons.

     

 


Hébergement à l'albergue de la Xunta de Galicia
Bien équipée avec chauffage et plus de 40 lits
3 Euros la nuit

4 Coquilles

 



L'éternité

Elle est retrouvée.
Quoi ?  -- L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains  suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? -- L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.


Mai 1872   Fêtes de la patience  -  Arthur Rimbaud





  • Il pleut

    Averse averse averse averse averse averse
    pluie ô pluie ô pluie ô ! ô pluie ô pluie ô pluie !
    gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau
    parapluie ô parapluie ô paraverse ô !
    paragouttes d'eau paragouttes d'eau de pluie
    capuchons pèlerines et imperméables
    que la pluie est humide et que l'eau mouille et mouille !
    mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau
    et que c'est agréable agréable agréable
    d'avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
    tout humides d'averse et de pluie et de gouttes
    d'eau de pluie et d'averse et sans un paragoutte
    pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
    qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
    à cause de l'averse à cause de la pluie
    à cause de l'averse et des gouttes de pluie
    des gouttes d'eau de pluie et des gouttes d'averse
    cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie


    Extrait de "Les Ziaux"  -  Raymond Queneau
     

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