Camino Francés de Burgos à Leon

Etapes de Burgos à Leon - 20 au 28 Août 2005

20 Août 2005 : Burgos > Hornillos del Camino (19 km) J'arrive à la gare de Burgos par le train de Paris à 5h30. Je n'ai pas beaucoup dormi et j'ai mal aux dents. Je fais un petit tour par la Cathédrale pour l'admirer une nouvelle fois et je rejoins l'auberge des pèlerins. Le temps de faire tamponner ma Credencial, de boire un café, ça y est, j'ai retrouvé l'ambiance du Chemin sur lequel je suis tellement heureux de me retrouver ! Cela fait 7 semaines que je l'ai interrompu, mais j'ai l'impression comme si c'était hier ! C'est le début de la traversée de la Meseta, le jour pointe à l'horizon, il fait un petit air frais, je me sens bien dans ma tête, dans mon corps, j'ai de nouvelles chaussures que j'ai eu le temps de rôder un peu (Cette fois j'ai pris une pointure au-dessus, et pendant le mois qui va suivre, je n'aurais aucun problème aux pieds). Je marche un petit moment avec un Iranien, ce qui n'est pas courant sur ce Chemin, puis avec une Brésilienne, Helen, qui sera bien souvent jusqu'à Saint-Jacques une compagne de chemin très appréciée. L'étape m'a semblé courte. J'arrive avant midi au gîte et l'après-midi, je prends un bon temps de prière et de méditation dans l'église toute proche. En fin d'après-midi, il y a foule sur la place devant l'église pour écouter les "Sonneurs de Cloches" en compétition, puis dîner sympa à l'auberge avec Joël un français. Afficher les photos de l'étape
21 Août 2005 : Hornillos del Camino > Castrojeriz (20 km) Je pars à 7h, le ciel est nuageux, il fait frais. Il y a de beaux paysages arides et désertiques à perte de vue. La pluie menace, je mets mon équipement de pluie. A Hontanas, je rencontre un allemand de 44 ans Karlsten. Nous faisons route ensemble. Malgré mon anglais approximatif, nous avons un bon échange, un partage de nos vies, de nos histoires... Nous faisons une petite pause au couvent de San Anton, dont une arche enjambe la route et qui est un véritable vestige Jacquaire. Un peu avant Castrojeriz, nous arrivons à la collégiale Nuestra Señora del Manzano, dominée par la colline et les ruines d'un château-fort, église de tradition romano-gothique qui abrite de belles Vierges et un Saint-Jacques pèlerin. L'Albergue San Esteban est agréable, avec un bel espace. Nous déjeunons avec Karlsten sur la terrasse. En fin d'après-midi nous assistons à un office au monastère des clarisses distant d'1 km. C'est un bon temps de prière, simple et profond. Le soir on se retrouve à l'auberge entre pèlerins, Karlsten, Helen, Graziano un italien et un couple d'allemands. Viendont ensuite nous rejoindre 2 jeunes allemandes Judith et Maria avec lesquelles je marcherai lors de la dernière étape pour arriver à Saint-Jacques. Afficher les photos de l'étape
22 Août 2005 : Castrojeriz > Fromista (26 km) Nous partons à la nuit avec Karlsten, Helen et Graziano afin d'arriver à temps au sommet de la Meseta de Mostelares pour voir le jour se lever. Le panorama est superbe et je m'abandonne à la contemplation. Après ce plateau, nous entamons une longue descente qui nous conduit à l'Ermita de San Nicolas hôpital fondé en 1171. Il a été restauré par une équipe italienne des amis de Saint-Jacques qui accueille les pèlerins et fait également office de gîte. Nous y faisons une petite pause, très bien accueillis par des membres de la "Confraternita di San Jacopo di Compostella". Un peu plus loin, à Boadilla del Camino, près de l'église, il y a une auberge privée avec une piscine qui nous fait bien envie. La fin de l'étape me paraît longue, le long du canal de Castille, la piste est pierreuse et fatiguante. Il y a une série d'écluses sur le canal à l'entrée de Fromista. Nous allons à l'albergue, Plaza de San Martin. Nous n'avons que quelques pas à faire pour contempler l'église San Martin, joyau roman à trois nefs, vestige d'un monastère bénédictin fondé en 1066. C'est une pure merveille ! Je vais ensuite dîner avec Karlsten et Helen. Je reçois un message de Philippe, pèlerin que j'ai rencontré sur le Chemin du Puy, et qui me partage son émotion d'être arrivé à Santiago ! Afficher les photos de l'étape
23 Août 2005 : Fromista > Carrion de los Condes (21 km) Nous partons à 7h avec Karlsten et Helen. A Poblacion de Campos, nous prenons le chemin qui suit le cours du rio Ucieza. Nous passons à Villovieco, à l'Ermitage de la Virgen del Rio et ensuite à Villalcazar de Sirga où nous pouvons admirer l'énorme et austère église des Templiers de Santa Maria la Blanca. Depuis hier, j'ai à nouveau mal aux dents et cela va en augmentant, il va falloir que j'aille consulter un dentiste. A Carrion de los Condes, nous choisissons d'aller au refuge "Convento de Santa Clara" où nous avons une chambre à trois lits. Il y a un cabinet de dentistes, mais il est fermé aujourd'hui, il me faudra attendre demain à 10h. Je vais avec Helen visiter le monastère de San Zoilo réputé pour son cloître, chef-d'oeuvre de la Renaissance Espagnole. Dans l'église il y a un orchestre qui répète plusieurs morceaux qui seront joués le soir, nous restons un bon moment à écouter, c'est un plaisir de plus, car la musique n'est pas souvent présente sur le Chemin. Ensuite nous visitons le musée de l'église Santiago incendiée en 1809 par les armées napoléoniennes. Il subsiste cependant la façade avec un Christ Pantocrator du 11ème siècle, entouré des symboles des évangélistes. Karlsten nous a quitté, il a décidé d'aller dormir au bord du rio Carrion. J'ai cru deviner qu'il avait rencontré une charmante pèlerine... Afficher les photos de l'étape

24 Août 2005 : Carrion de los Condes > Calzadilla de la Cueza (17km)

J'ai passé une mauvaise nuit, à cause de ce mal aux dents.
Après le petit-déjeuner que nous prenons à l'auberge, j'accompagne
Helen jusqu'au pont sur le Rio Carrion. J'ai 2 heures à attendre avant
l'ouverture du cabinet dentaire. Je visite la ville, je vais dans un bar,
puis à 9h30 je sonne au cabinet où j'attends encore une heure.
Le dentiste ne peut pas intervenir, c'est une infection de la racine d'une molaire, il me prescrit 2 médicaments que je m'empresse d'acheter.

Je reprends le chemin à 11h30. C'est un long chemin rectiligne, au
milieu des champs de blé. J'ai un sentiment d'immensité, de solitude.
Les médicaments commencent à faire leurs effets, je n'ai plus mal, alors
je me mets à chanter, à dire des poèmes, je retrouve la "pêche" !

J'arrive à l'auberge de Calzadilla en milieu d'après-midi.
Et là, miracle ! Il y a une belle piscine qui m'attend et je fais vite pour
prendre ma douche, laver mon linge afin de profiter au mieux de cette
piscine où je nage un bon moment avec délice. J'ai retrouvé Helen qui
avait prévenu de mon arrivée.

L'hospitalero est brésilien et très sympathique. Le soir, nous trouvons
un petit restaurant où nous sommes heureux de trinquer et de vider
si je me rappelle bien "Dos botellas de Vino Tinto".

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25 Août 2005 : Calzadilla de la Cueza > Sahagun (24 km)

Je marche seul jusqu'à Terradillos de los Templarios, puis je retrouve
Helen. Nous faisons une partie de l'étape ensemble. Le Chemin suit la
N 120, il est assez plat et peu pittoresque. Je me sens assez en forme
et la marche se passe bien. Après Moratinos et San Nicolas del Camino,
nous arrivons vers 13h à l'albergue de Sahagun qui se situe dans
l'ancienne église de la Trinidad.

Helen prépare des pâtes et nous faisons un bon déjeuner.
Après une sieste bien reposante, je vais faire un tour en ville pour
visiter les églises : San Juan, San Tirso (12ème) et San Lorenzo (13ème).
Puis l'arc de triomphe orné de sculptures, dit Arco de San Benito.

A côté de l'église San Lorenzo, je tombe par hasard sur un
petit bâtiment tenu par une confrérie où sont exposées des scènes
de la Passion, grandeur nature, qui sont portées par les membres
de la confrérie pendant les processions de la Semaine Sainte.
C'est édifiant ! Cela me met quand même un peu mal à l'aise,
mais je pense qu'il faut les replacer dans leur contexte.

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26 Août 2005 : Sahagun > El Burgo Ranero (18 km)

Je quitte l'albergue à 6h30. Il fait encore nuit. Je passe près de l'église
San Tirso qui est très belle toute éclairée. Je marche seul, le chemin
est bordé tout le long de platanes plantés il y a 4 ou 5 ans. Un platane
tous les 10-12 mètres avec arrosage automatique, et ce sera comme cela
presque jusqu'à Leon.

Le chemin est agréable, plat, un peu monotone. Je m'arrête dans une
petite église à Bercianos del Real Camino qui est dédiée à Saint-Roch.
Je prends un feuillet sur le présentoir dans lequel ce Saint qui m'est
familier, et que je compte parmi mes ancêtres, se présente et raconte
son histoire. A la fin, il y a quelques lignes qui m'interpellent et me
ramènent à l'importance de la prière sur le Chemin de Saint-Jacques !
"Si tu n'as pas un moment durant la journée pour prier et méditer,
le Chemin de Saint-Jacques sera seulement un chemin de plus dans ta vie.
Aussi je t'invite à partager avec moi un moment de prière...."
Je réalise que j'étais en train de faire un chemin avec une vague
spiritualité, et là je sens que je dois faire un pas, faire de mon Chemin
un chemin plus intérieur, plus religieux en privilégiant les moments
de prière et les offices. Je prends cela de la part de mon ancêtre comme
un rappel à l'ordre !

L'étape d'aujourd'hui proposée par mon guide (Laborde-Balen)
me semblait un peu trop longue (37,4 km) aussi je la coupe en 2
et je m'arrête à El Burgo Ranero à l'albergue Domenico Laffi.

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27 Août 2005 : El Burgo Ranero > Mansilla de la Mulas (19 km)

Je suis le premier sur le chemin, il fait encore nuit. Je ressens une petite
douleur à l'articulation du genou gauche. Le chemin est comme hier,
bordé de platanes. Le ciel est couvert, mais pas de menace de pluie.
Je prends un temps de prière et de louange, après le rappel à l'ordre
que m'a adressé Saint-Roch, hier. Je fais une pause à Reliegos et
j'arrive de bonne heure à Mansilla de las Mulas qui doit son nom à un
marché aux mules renommé jusqu'au 19ème siècle.

C'est une petite ville charmante avec une profusion de places aux
arcades de bois et des commerces qui vendent de tout derrière des
vitrines aux belles boiseries, et de plus elle a conservé une bonne
partie de ses remparts médiévaux.

En attendant l'ouverture de l'albergue, je bois un verre avec un jeune
belge de Gand, que je retrouverai lors de prochaines soirées mémorables...
Ensuite je vais déjeuner avec Lorenzo un jeune italien.
J'apprends qu'Helen a continué vers Leon.
Le soir je dîne avec une femme venue de Nouvelle-Zélande, puis
je termine la journée par la messe à l'église Santa Maria.

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28 Août 2005 : Mansilla de la Mulas > Leon (19 km)

Réveillé à 3h. Sur le chemin à 6h. J'ai cette fois un peu mal à la jambe droite,
derrière le genou. Mais tant bien que mal, je fais le chemin jusqu'à Leon
sans trop de difficultés. J'arrive à 11h au refuge del Monasterio de las Benedictinas.

J'assiste à la messe dans la Cathédrale à midi. Je retrouve Helen avec
laquelle je vais manger des tapas sur la Plaza San Martin. Je prévois de
rester une journée de plus à Leon pour me reposer. J'accompagne Helen
à l'autre albergue (Campos Goticos), où elle me réserve une place pour
demain. Je me sens un peu fatigué, je vais me reposer à mon refuge.

Vers 17h, je retourne à la Cathédrale pour prendre le temps de la visiter.
C'est une merveille d'art gothique, très lumineuse, avec ses 125 fenêtres,
et ses 1800 mètres carrés de vitraux. Je retrouve Alexis un français
de la région parisienne déjà rencontré la veille et avec lequel je garderai
un lien spirituel profond. Je retrouve également Lorenzo l'italien et Joël
un français rencontré à Hornillos. Nous nous installons à une terrasse
et bientôt, nous sommes rejoints par Helen, Karlsten et Mar une pèlerine espagnole qui m'accueillera chez elle à Santander en 2006 lors de ma
pérégrination sur le Camino del Norte.

Pour le dîner se joint à nous une autre française, Danielle.
La soirée est agréable, on rentre au refuge des Bénédictines à 21h30
pour un office et une bénédiction des pèlerins.

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