Vendredi 30 Août 2019 - Irún > Hernani  - 25 km
1ère étape



 

    Proverbe basque
    "Il n'y a si beau sentier qui n'ait deux pas de bourbier."

 


           
Le matin au départ de l'Albergue d'Irún avec les hospitaliers


Premier lever de soleil sur ce nouveau Chemin...


Première traversée d'un arroyo...


...Et première rencontres...


Les belles vallées du "Guipuzcoa"





Arrivée en vue de Oiartzun


La plaza del Ayuntamiento à Oiartzun


Un ancien lavoir déserté par les lavandières


Un bord de chemin original...


La fontaine aussi est originale...



Arroyos et sentiers en sous-bois ...





Le grand et le petit...


Pommes et mûres à volonté...


Une vue de loin sur Oiartzun...


Quel contraste avec les plateaux désolés de Castille !


Les vergers de pommiers sont omniprésents...


Sur les hauteurs on découvre au loin la côte avec la ville de San Sebastián...


Pause auprès de cette fontaine bienvenue...




L'Ermita de Santiago





J'entre dans la ville de Hernani


Un selfie avec cet homme originaire d'une tribu de nomades dans le sud algérien...
(J'ai bien l'air fatigué...C'est la fin de l'étape !)


Une place près de la Pension où j'ai dormi...



 


    ...Oiartzun...Astigarraga, il y a peu de temps quartier de San Sebastián, qui conserve en haut de la montagne l'Ermitage
    de Saint-Jacques dédié au saint, et qui, en plus d'une magnifique sculpture de Saint-Jacques en albâtre du 12ème-13ème siècle,
    possède un rétable qui occupe toute une abside, représentant Saint-Jacques à cheval et le quartier maure à ses pieds.
    Descente vers Hernani, l'une des plus anciennes villes de la Province, déjà citée en 980 dans les documents de l'Evêché de
    Bayonne, qui, avec l'église paroissiale de Saint-Jean Baptiste du 16ème siècle, au riche portail baroque, conserve encore le
    portail roman du Couvent de Saint-Augustin, qui date du 12ème siècle.
     



    Réveil en musique à 6h. Petit déjeuner sur place à l'Albergue. Je fais une photo avec les hospitaleros et je sors à 7h.

    Je tourne un peu avant de trouver la bonne direction qui est à l'opposé de celle prise par tous les pèlerins qui prennent
    la direction de San Sebastián sur le Camino del Norte. Le balisage est parfait (Bornes et flèches jaunes).
    Pour commencer, une suite de bosses avec des raidillons sévères et des descentes pentues...Les chemins agricoles et les sentiers
    en sous-bois alternent avec des petites routes le long de vergers de pommiers et des pâturages où paissent vaches et moutons.
    Quel contraste avec les dernières étapes de la Ruta de la Lana que je viens de parcourir ! Ici c'est une symphonie de couleurs
    où le vert prédomine. J'arrive en milieu de matinée à une première localité :
    Oiartzun où je m'arrête à la "Miren Taberna"
    boire un Coca accompagné de
    "Pinchos"
    .

    La suite de l'itinéraire ne laisse aucun repos, c'est tout du long de petits dénivelés qui s'enchaînent dans un environnement

    champêtre avec ici et là des fermes où les chiens retenus par leur laisse aboient en concert... Les poneys et les chevaux
    s'approchent à
    mon passage des barrières comme pour me saluer. Je me régale de bonnes mûres et je croque quelques pommes
    qui ne sont
    pas savoureuses... Ces sont des pommes pour faire du cidre ! Le chemin est parfois presque fermé par les branches
    des pommiers
    et les ronciers qui ont pris de l'ampleur. Le Chemin continue de vallon en vallon avec tout alentour des sommets
    arrondis et au loin des montagnes. Il y de l'eau qui coule partout et je ne compte plus les arroyos traversés et les jolis petits ponts
    de bois.
    Il y a quelques passages boueux en forêt avec de grandes flaques d'eau qu'il est parfois difficile de contourner...

    Je débouche sur une Taberna où je fais à nouveau une pause avant de commencer une ascencion de 250 m au milieu des
    pâturages pour arriver à
    l'Ermita de Santiago. On a alors une superbe vue sur la côte de l'océan et les villes de San Sebastián
    et Hondarribia. Un peu avant d'arriver à l'Ermita, je me suis rafraîchi à une fontaine et j'ai lavé mes chaussures qui étaient
    toutes boueuses...

    Il y a ensuite une descente assez raide pour arriver à Astigarraga
    village très connu pour être l'épicentre de la tradition
    de la Cidrerie
    Basque. La dernière partie de l'itinéraire le long d'une voie ferrée et proche de chantiers est moins attrayante 
    et la fatigue commençant à se faire sentir, j'ai hâte d'arriver à 
    Hernani !
    A l'entrée de cette cité, je suis arrêté par un homme originaire d'une tribu de nomades dans le sud de l'Algérie, viavant ici
    depuis 20 ans ! Il m'offre un verre d'une liqueur de sa fabrication... On se prend en photo et je vais ensuite directement à la

    Pension où j'ai réservé une chambre qui est assez bien située dans le centre avec l'inconvénient d'être bruyante !
    Dîner dans le restaurant en dessous de la Pension : Pimientos rellenos de bacalao accompagnés d'une bouteille de cidre.

    Très belle étape assez sportive car il y a près de 1800 m de dénivelés cumulés en additionnant les positifs et les négatifs…


Hébergement à Irún : Albergue de peregrinos - Adresse: C. Lesaka, 1   Tél: +34 640 361 640
Tenue par des hospitaliers bénévoles. Bonne ambiance - Petit-déjeuner  - 10
4 coquilles

 
Hébergement à Hernani : Pension Zinkoenea - 57 Kalea Nagusia - Tél. 943 33 17 50
Petite chambre avec SDB dans le couloir - Bruyant , mais central. 25  €
2 coquilles




    L'horloge - 1840

    La voiture fit halte à l'église d'Urrugne,
    Nom rauque, dont le son à la rime répugne,
    Mais qui n'en est pas moins un village charmant,
    Sur un sol montueux perché bizarrement.

    C'est un bâtiment pauvre, en grosses pierres grises,
    Sans archanges sculptés, sans nervures ni frises,
    Qui n'a pour ornement que le fer de sa croix,
    Une horloge rustique et son cadran de bois,
    Dont les chiffres romains, épongés par la pluie,
    Ont coulé sur le fond que nul pinceau n'essuie.

    Mais sur l'humble cadran regardé par hasard,
    Comme les mots de flamme aux murs de Balthazar,
    Comme l'inscription de la porte maudite,
    En caractères noirs une phrase est écrite;
    Quatre mots solennels, quatre mots de latin,
    Où tout homme en passant peut lire son destin :
    «Chaque heure fait sa plaie et la dernière achève !»

    Oui, c'est bien vrai, la vie est un combat sans trêve,
    Un combat inégal contre un lutteur caché,
    Qui d'aucun de nos coups ne peut être touché;
    Et dans nos coeurs criblés, comme dans une cible,
    Tremblent les traits lancés par l'archer invisible.

    Nous sommes condamnés, nous devons tous périr;
    Naître, c'est seulement commencer à mourir,
    Et l'enfant, hier encor chérubin chez les anges,
    Par le ver du linceul est piqué sous ses langes.

    Le disque de l'horloge est le champ du combat,
    Où la Mort de sa faux par milliers nous abat;
    La Mort, rude joûteur qui suffit pour défendre
    L'éternité de Dieu, qu'on voudrait bien lui prendre.

    Sur le grand cheval pâle, entrevu par saint Jean,
    Les Heures, sans repos, parcourent le cadran;
    Comme ces inconnus des chants du moyen âge,
    Leurs casques sont fermés sur leur sombre visage,
    Et leurs armes d'acier deviennent tour à tour
    Noires comme la nuit, blanches comme le jour.

    Chaque sœur à l'appel de la cloche s'élance,
    Prend aussitôt l'aiguille ouvrée en fer de lance,
    Et toutes, sans pitié, nous piquent en passant,
    Pour nous tirer du coeur une perle de sang,
    Jusqu'au jour d'épouvante où paraît la dernière
    Avec le sablier et la noire bannière.

    Celle qu'on n'attend pas, celle qui vient toujours,
    Et qui se met en marche au premier de nos jours !
    Elle va droit à vous, et, d'une main trop sûre,
    Vous porte dans le flanc la suprême blessure.
    Et remonte à cheval, après avoir jeté
    Le cadavre au néant, l'âme à l'éternité !


    Théophile Gautier
     

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