Lundi 18 Août 2014 : Porté-Puymorens > Bellver de Cerdanya - 30 km

 


    Extrait du Topo Guide "Le Chemin des Bonshommes" (GR 107 - FFRandonnée)

    Bellver de Cerdanya

    Bellver, petit village de 1 500 habitants a gardé un bel aspect médiéval. Construit sur une éminence
    rocheuse autrefois coiffée d'un château féodal, il a conservé son église gothique dédiée à la Vierge,

    quelques vestiges de murailles et l'ancienne tour-prison ! De la place à arcades d'où partent d'étroites
    ruelles, l'architecture traditionnelle a été préservée.
    Si la chance vous sourit, vous serez à Bellver le jour du marché annuel des fleurs et épices !
    Alors, enivrés par les odeurs et les couleurs, vous n'aurez plus qu'à imaginer que vous êtes en plein
    cœur du Moyen Âge...D'ici là, vous pourrez toujours vous rendre à la Maison du Parc Naturel de
    Cadi-Moixero pour préparer la suite de votre périple...


En allant vers
Porta au lever du jour sur le montagnes...



Les beaux chardons dans ces décors enchanteurs...


GR on te suit...


Et même les fleurs sont sublimes...


Il tête encore sa mère...


On traverse ces troupeaux de vaches qui ne s'émeuvent pas de notre passage...


...Mais cependant elles ne sont pas indifférentes...


Marcher au cœur de ces montagnes, c'est se relier d'une certaine manière au Divin !...




   
Michel et Paule marcheurs devant l'Eternel !


Mais une pause est quand même bien appréciée !

   







Le Col de Portella Blanca (Altitude 2 517 m) - Le point le plus élévé de ce chemin, marque la frontière avec l'Espagne




   
Les derniers efforts de Paule et Jacques avant d'arriver au col...





En attendant mes compagnons, je me prépare à la longue descente vers Bellver de Cerdanya


C'est sauvage, pas une âme à l'horizon





On retrouve nos compagnes bovines...


Un ermitage en ruine...


Et toujours devant nous la chaîne somptueuse des Pyrénées


L'arrivée sur le village de Prullans
 


    On quitte le gîte à 7h30. On passe à l'hôtel qui est près des stations de ski pour boire un café
    et acheter quelques provisions pour la route.
    Aujourd'hui, c'est sans doute la plus belle étape de ce Chemin et aussi la plus longue, alors
    il faut prévoir de quoi s'alimenter et boire...
    L'itinéraire commence par un petit chemin à flanc de montagne qui nous mène à Porta (1 511 m).
    A partir de là, c'est le début de l'ascension du col de Portella Blanca avec un dénivelé de 1 000 m.
    C'est long et assez difficile, mais c'est compensé par les superbes panoramas qui s'offrent à nous !
    On traverse de nombreux troupeaux de vaches qui séjournent en pâturage d'été et également des
    troupeaux de chevaux qui nous apparaissent comme des chevaux sauvage dans ce grand espace
    de liberté ! Quand on prend le temps de s'arrêter et de faire silence, on entend le cri des marmottes,
    mais celles-ci sans doute assez peureuses ne se montrent pas.
    Bon, on ne se laisse pas aller et on prend une bonne pause pour déjeuner. Dans un décor pareil,
    c'est mieux que d'aller dans un restaurant 3 étoiles au Guide Michelin !
    Encore une bonne heure de marche avant d'arriver au col de Portella Blanca à 2 517 m.
    Malgré mon pied qui me fait toujours souffrir, j'ai été comme transcendé par ces paysages
    superbes et j'ai devancé pour une fois mes compagnons dans cette longue ascension.
    On est ici à la frontière entre la France et l'Espagne !
    Maintenant, il faut affonter la descente, et c'est Jacques qui mène la marche. Après quelques tours
    et détours on trouve le bon chemin et au milieu des ruisseaux qui dévalent la pente, avec les
    troupeaux qu'on retrouve dans ces immenses pâturages, le cheminement nous paraît sans fin...
    L'environnement des chaînes montagneuses avec ces dégradés de couleurs et ces reliefs
    insaissisables nous feraient presque oublier que l'arrivée de notre étape est encore loin...
    On est soudain confrontés à cette dure réalité quand on passe devant un panneau indiquant
    Bellver de Cerdanya à 15 km. Il est 16 h et nous qui pensions être presqu'arrivés !
    Cela nous coupe un peu le moral, mais tant bien que mal, au milieu des ruisseaux et des torrents,
    on continue notre descente pour arriver finalement à un premier village : Ardovol et avec Paule, nous
    décidons de suivre la route pour rejoindre Prullans, Jacques préférant suivre le GR qui va faire
    quelques zigzags et accumuler un peu plus de dénivelés !
    On arrive à
    Prullans à 19h30 assez fatigués et c'est seulement au bar devant une bonne bière
    blanche qu'on retrouve nos esprits...On téléphone à l'hôtel de Bellver de Cerdanya où on a réservé
    des chambres pour demander si quelqu'un peut venir nous chercher, car continuer à pied nous
    paraît peu raisonnable étant donné qu'il y a encore 6 km. C'est le chef-cuisinier de l'hôtel qui
    vient nous chercher  et on arrive à destination un peu avant 21 h. Heureusement on est en Espagne
    et il n'y a pas d'heure le soir pour dîner, aussi après une douche rapide et les soins des pieds, on
    se réconforte au restaurant avec Bon Vin et Bonne Chère !
     


 

Hébergement à l'Hôtel Fonda Bianya de Bellver de Cerdanya
Hôtel un peu vétuste, mais bon accueil
Chambres, Dîner et Petit-Déjeuner très corrects

 

     

    Partir. Mon cœur bruissait de générosités emphatiques.
    Partir...j'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays
     
    dont le limon entre dans la composition de ma chair :
    "J'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies."
    Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais :
    "Embrassez-moi sans crainte...Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai."
    Et je lui dirais encore :
    "Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche,
     
    ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir."
    Et venant je me dirais à moi-même :
    "Et surtout mon corps aussi bien que mon âme,
     

    gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur,
    car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium,
    car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse..."


    Et voici que je suis venu !


    Extait du "Cahier d'un retour au pays natal"  -  Aimé Césaire
     

 

Etape suivante

Retour