Ruta de la Lana - Du 8 au 31 Août 2018
De Alicante à Cifuentes



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Alicante, Elda, Villena, Caudete, Almansa, Alatoz,
Alcalá del Júcar, Campillo de Altobuey, Cuenca
Villaconejos de Trabaque, Cifuentes...



Alicante vue depuis le Castillo de Santa Barbara


    Ce Chemin qu’on appelle aussi Ruta de la Lana commence à Alicante. Les premières étapes sont communes
    avec le Camino del Sureste. Il y a également une étape commune avec le Camino de Levante. À partir de Alpera,
    pueblo situé à 115 km de Alicante, cette Ruta de la Lana est autonome et va jusqu’à Burgos en passant par Cuenca.
    Il n’y a pas de guide, seulement un PDF que l’on peut télécharger sur le site de l’Association d’Alicante et ensuite
    imprimer.
    Ce Camino est dans l'ensemble assez bien balisé, excepté pour les sorties des villes et villages. Il est préférable
    d’avoir l’application MAPS sur Smartphone pour trouver facilement les rues, soit pour trouver l’adresse d’un hébergement, soit pour sortir d’une localité. Egalement l'application MAPAS DE ESPAÑA peut être utile en cas
    de défaut de balisage pour pouvoir se situer et voir dans quelle direction aller...

               
                     L'Albergue de Caudete où je suis accueilli par Joaquin le Président de la Asociación de Amigos
                                                              de los Caminos
    de Santiago de Caudete

    En ce qui concerne les hébergements, il y a quelques Albergues gérées par les Associations locales qui mettent
    tout en œuvre pour offrir des hébergements jacquaires, encore insuffisants en nombre, mais de qualité.

    Sinon il faut aller soit dans une salle de Polideportivo, soit dans un local du Centre Social Municipal avec des conditions plutôt sommaires, car il n’y a pas de matelas, seulement un tatami pour arts martiaux ce qui
    n’est pas très confortable pour dormir et de plus le vestiaire qu’on vous attribue risque d’être envahi jusqu’à
    22h par des enfants venus faire un match. Il y a toujours la solution un peu plus coûteuse d'aller dans un Hostal (Prix pour une chambre individuelle pour une personne entre 18 et 30 euros)

                              
                           
    Avec 2 membres de l'Association d'Albacete que j'ai rencontrés sur le Chemin
                                       alors qu'ils étaient en train de vérifier et améliorer le balisage...


    Ce Camino est parcouru en moyenne par 8 à 10 pèlerins par mois.
    C’est un Chemin qui permet aux amoureux de la solitude de vivre un temps de retraite active
    en alternant marche et méditation…

                  

    Voilà en quelques lignes ce que l’on peut trouver sur ce Chemin :
    Traversée du Grand Canyon (En modèle réduit). Cheminement le long d’un Rio surplombé par un magnifique
    Castillo. Chevauchée au milieu de vastes terres agricoles où les champs de céréales moissonnés en début d’été
    alternent avec des vignobles, des oliveraies et des champs d’amandiers. Également on côtoie de vastes cultures
    de poivrons et de céleris ainsi que d’immenses sites où sont cultivés en treille du raisin de table dont les belles
    grappes sont bien tentantes...

                  
                     Quelques milliers de grappes de raisin qui vont bientôt être expédiées dans nos supermarchés...

                  
                                   Un immense champ de poivrons pour fournir tous les marchés de France...


    Il y a une étape commune avec le Camino de Levante au cours de laquelle on contourne la Sierra del Mugrón,
    avec un panorama splendide sur les vallées alentour. Quelques bois de chênes verts et de pins avec un balisage
    en forme de jeu de piste… Parfois l’environnement est semblable à ce que l'on trouve dans les collines de
    Provence.


                                 
                                                                             
      La Sierra del Mugrón

    Les villes et villages traversés ont parfois de quoi surprendre et tout spécialement Alcalá del Júcar
    qui fait partie des plus beaux villages d’Espagne. C’est un des villages les plus spectaculaires et pittoresques de
    la province d’Albacete. Ce site que forme la gorge profonde du Rio Júcar, quand on arrive à pied sur la hauteur,
    est impressionnant. Il est riche d’histoire comme en témoigne son Castillo datant de l’occupation musulmane
    à l’époque Almohade, à la fin du 11ème siècle.

                          
                                                                               
     Alcalá del Júcar

    On ne s’y attend pas, mais ce Chemin va vous amener à naviguer non pas sur les océans, mais sur une mer
    verte qui s’étend sur des dizaines de kilomètres, une mer de vignobles, où il n’y a ni vagues, ni ressac, mais
    des millions de pieds de vignes tous alignés en rangs bien ordonnés qui s’étendent à l’infini !

                  
                                                        
    L'immensité des vignobles qui s'étendent à perte de vue...

    En approchant de Cuenca, l’environnement change peu à peu. Encore des vignobles, mais sur des terrains
    en relief, des champs d’amandiers, des grandes surfaces de terres céréalières, et de plus en plus de bois de
    pins, de beaux et majestueux chênes verts, de belles pistes avec dénivelés qui serpentent entre genévriers
    et romarins. Comme partout en Espagne, chaque Pueblo a son église dont le clocher domine et se voit souvent
    de loin et quand on peut y entrer on est toujours surpris par la richesse des peintures, sculptures et décorations
    qu’on y trouve…


                 
                                                         La Iglesia Parroquial de Campillo de Altobuey

    Deux étapes avant Cuenca, après un lever de soleil majestueux, qui est comme une image des nouveaux Cieux
    et de la nouvelle Terre que l'Apôtre Jean décrit dans le livre de l'Apocalypse, je vais marcher pendant plusieurs
    kilomètres le long d’un immense champs de tournesols en fleurs… Après la mer verte des vignobles des jours
    précédents, c’est une mer jaune de ces fleurs qui se tournent comme en adoration vers le soleil. Le Chemin
    descend alors dans une vallée où il rejoint la variante qui vient de Valencia qui s’appelle le Camino de Requena.


                  
                                                  
      Les champs de tournesols qui s'étendent sur des kilomètres...

    Plus à l'est se trouve le "
    La Serranía de Cuenca" qui est un parc naturel, une zone géographique marquée
    par de hautes montagnes, de belles vallées cachées, des formations rocheuses puissantes et uniques liées
    au processus karstique et à une végétation abondante, en particulier plusieurs espèces de conifères.
    On y rencontre de beaux villages aux constructions traditionnelles et de nombreux ruisseaux, rivières,
    réservoirs, ravins et torrents….

    Et puis c’est l’arrivée dans cette cité au riche passé historique, religieux et architectural.
    Pour la visiter je vous laisse en compagnie de Jenny qui via son site internet va vous faire découvrir les
    merveilles du
    Casco Viejo de Cuenca :

                                
                                                                     
     La plaza Mayor de Cuenca

    Après Cuenca, on traverse une zone urbaine, puis se succèdent plusieurs localités en suivant des petites routes
    qui enchaînent des dénivelés plus marqués dans un environnement rural, avec alternance de céréales et de
    tournesols, au pied de la Sierra de Bascuñana, avec en parallèle la carretera N-320.
    On quitte la Province de Cuenca pour entrer dans celle de Guadalajara. A partir de 11h, j’installe mon parasol
    sur le sac et ainsi je ne souffre pas trop de la chaleur… Il y quelques albergues peu équipées et pas toujours
    bien entretenues, mais qui offrent l’essentiel.

    Marcher la nuit sous une pleine lune, c’est vraiment magique. J’éteins même ma frontale, tant la lumière de la
    lune éclaire bien le chemin. Les perceptions sont alors aiguisées et je fais corps avec la Nature.

                                    
                                         
    La lune s'est parée comme une fiancée pour une alliance nocturne...

    Maintenant, je vais vous raconter une soirée mémorable comme seul le Chemin peut offrir.
    Lundi 27 Août, j’arrive dans un pueblo nommé Villaconejos de Trabaque où autrefois se cultivait l’osier
    (mimbre) qui est une fibre végétale dérivée d’un arbuste de la famille des saules qui était tissée pour créer
    des meubles, des paniers et autres objets utiles. Je vais dans une Albergue gérée par l’Association de Cuenca.
    Pepe, l’hospitalero nous invite avec Antonio, Paolino et 3 pèlerins espagnols à bicyclette à un dîner qui restera
    comme l’un des moments mémorables de ce Chemin !

    Ça se passe dans un local attenant à sa cave. Le feu est allumé pour faire des grillades, pendant ce temps
    Paolino coupe des petits morceaux de jamón ibérico et la table est mise dans une joyeuse ambiance.
    Avant le dîner, Pepe nous fait visiter sa cave où trônent 2 énormes jarres qui datent de plusieurs siècles.
    C'est un peu comme si on était entré dans le "Saint des Saints...", seule une petite lampe à huile nous éclaire,
    nous parlons à voix basse et Pepe nous raconte les histoires de ces caves à vin, qui se trouvent dans des grottes
    dont l'origine remonte à la fin de la période Wisigoth. (8ème siècle après J.C.)

                                            
                                                                          
    Dans la Cave de Pepe

    On remplit une cruche d’un bon vin de la Casa tiré d’un fût quand même plus récent !
    Tout le dîner ne sera composé que de produits maison, en plus du jambon, poivrons, concombres, chorizo,
    saucisses et boudin qui seront grillés sur la braise avec la belle miche de pain sur laquelle est dessiné
    le logo de la Coquille.
    Le vino tinto remplit les verres et on se régale de tous ces produits que Pepe nous offre.
    Pour terminer, on goûte la production d’alcool, Orujo de Café, Orujo Blanco puis a lieu une petite cérémonie
    jacquaire au cours de laquelle sont remises à chaque pèlerin une médaille et une flèche jaune à épingler sur le
    tee-shirt. On va se coucher après minuit, ainsi la nuit sera courte avant de repartir le lendemain pour
    l’étape suivante… Mais quelle belle soirée d’amitié et de fraternité !

                               
                             La soirée dans la cave de Pepe, entouré de Paolino, Antonio et 3 pèlerins espagnols

    J’entre maintenant dans la séquence « Rios ».
    Je quitte la province de Cuenca pour entrer dans celle de Guadalajara.
    Les étapes suivantes seront marquées principalement par la rencontre de plusieurs rivières et fleuves :
    Le
    Rio Trabaque qui prend naissance dans une cascade au cœur de la Serrania de Cuenca, petite rivière
    que je vais côtoyer pendant quelques kilomètres…
    Le
    Rio Guadiela que j’ai non seulement côtoyé, mais traversé par un pont…mais une fois passé le pont
    il y a un débit assez fort d’une partie de la rivière qui s’écoule sur un passage bétonné qui oblige à se
    déchausser et la difficulté, c’est comment passer sans glisser, car le fond est comme une plaque de verglas !
    Bon ! Ouf ! J’ai réussi à traverser sans incident grâce à mes bâtons avec embouts de caoutchouc !
    Quel contraste avec les grands espaces agricoles souvent dénudés et arides, de se trouver ainsi au bord
    de rivières entourées d’une belle végétation et de grands arbres dans lesquels nichent de nombreux oiseaux
    dont les mélopées se mélangent harmonieusement.
    Il y a ensuite à Trillo, petite ville à côté de laquelle se trouve une centrale nucléaire, un beau pont sur le
    Rio Tajo dans lequel se jette le Rio Cifuentes après une jolie suite de cascades, lequel a sa source au pied
    du château de la localité qui porte le même nom : Cifuentes.
    Ce Rio Tajo est le même qui encercle le promontoire sur lequel est érigée la ville de Tolède et qui plus loin
    se jette dans l’océan par une large embouchure à Lisbonne…

                                     
                                      
    Le passage délicat pour traverser le Rio Guadiela à cause du sol glissant...

                                     
                                                                            Le Rio Tajo à l'entré de Trillo

    Ces dernières étapes sont physiques, avec beaucoup de dénivelés et l’on marche souvent à plus de 1000 mètres.
    Les paysages sont grandioses avec tout alentour des sierras recouvertes de forêts et ces tons de fin d’été aux
    couleurs chaudes qui s'étendent sur ces immenses plateaux !

                                     
                        
    Mon parapluie/parasol fixé sur le sac, qui m'a bien protégé des rayons ardents du soleil !

    Après les ascensions parfois épuisantes, il y a toujours de belles descentes, soit en suivant de larges pistes, soit
    par des petits sentiers rocailleux et c’est là que le truc bête arrive, un moment d’inattention, je mets le pied sur
    une pierre qui roule et me voilà chutant lourdement sur les cailloux. Résultat, une épaule bien endolorie…
    Je rallie tant bien que mal la fin de l’étape à Cifuentes, petite ville qui se trouve à 10 étapes de Burgos.
    Le lendemain matin je vais au Centro de Salud de cette localité, de là, on m’envoie à l’hôpital de Guadalajara
    pour faire une radio. Il n’y a rien de cassé, mais un traumatisme important, aussi mon assurance décide de me
    rapatrier. Me voilà en taxi emmené dans un hôtel près de l’aéroport de Madrid et le lendemain, je prends l’avion
    pour Paris et Toulon.

                             Fin du Camino que je qualifierai de "Camino de l’imprévu, Camino de la diversité,
                 Camino des belles surprises, enfin Camino des 5 éléments : Le feu, la terre, l’air, l’eau et l’éther
    !"

                                 
     Pour voir la suite du Chemin parcouru en Août 2019


                 
                          
     "Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem,
                      préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux..." ( Apocalypse de Jean 21,2)
     


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