Vendredi 28  Août 2015 : Albacete > La Gineta (18,5 km)

 


    Mon amour, si je meurs

    Mon amour, si je meurs et si toi tu ne meurs pas,
    Mon amour, si tu meurs et si je ne meurs pas,
    Ne laissons pas la douleur étendre son territoire
    Il n’existe pas de prolongement pareil au nôtre.

    Poussière sur blé, sable sur sables
    Le temps, l’eau errante, le vent vagabond
    Nous a emportés comme des graines voguant sur l’eau.
    Nous aurions pu ne pas nous rencontrer dans ce temps.

    Cette prairie où nous nous sommes rencontrés,
    Oh minuscule infini ! rendons-la.
    Mais cet amour, mon amour, n’est pas près de finir.

    Puisqu’il ne connut pas de naissance
    Il ne connaîtra pas de mort, il est comme un long fleuve,
    Qui change seulement de terres et de lèvres.

    Pablo Neruda - La Centaine d’amour (XCII)




Sortie d'Albacete


Et je retrouve ces longues pistes...

   
Ah ! Enfin de la verdure ! Ce maïs apporte un peu de fraîcheur...


...et l'arrosage est une bénédiction !


C'est à l'ombre des maïs que je me repose...


Les derniers kilomètres avant d'arriver à La Gineta que l'on aperçoit au loin !


Ma chambre au Polideportivo de La Gineta


Le clocher de l'église de La Gineta


    Je quitte l'Hostal Atienzar à 6h. Je trouve pas très loin un bar ouvert où je prends mon petit-déjeuner et je fais le plein
    d'eau fraîche avec des glaçons. (L'avantage de la poche à eau entourée d'une gaine isotherme et placée à l'intérieur
    du sac, c'est que même par forte chaleur, l'eau reste fraîche jusqu'en milieu d'après-midi). La sortie d'Albacete est assez
    facile et je me retrouve rapidement au milieu de ces grands espaces de terres cultivées qui semblent à l'abandon et qui

    s'éveillent aux premiers rayons du soleil...

    Personne à l'horizon, il y a un grand silence seulement entrecoupé par l'aboiement lointain d'un chien ou le pépiement
    des oiseaux dans les champs. Les kilomètres défilent au rythme des textes que je mémorise et que je déclame...
    Et tout à coup je m'aperçois que j'ai déjà fait une bonne partie de l'étape, il est alors temps de faire une pause...
    Je trouve de l'ombre au pied de plans de maïs qui sont très verts et très hauts grâce à un arrosage forcé !

    Je téléphone à un certain Paco pour le prévenir de mon arrivée et savoir comment récupérer la clé du Polideportivo.
    Les derniers kilomètres le long de la voie ferrée et de l'autoroute sous un soleil de plomb sont épuisants...
    Une fois arrivé à l'entrée du Pueblo, je n'ai qu'une hâte, trouver un bar ! Il me faudra encore marcher un bon kilomètre
    avant de trouver cet Eldorado où la cerveza bien glacée, des olives et du jambon feront office de la plus recherchée
    des gastronomies !...

    Je rejoins ensuite Paco au Polideportivo. C'est un vaste gymnase et je dispose d'un vestiaire avec un matelas au sol
    et les douches juste à côté. Ce n'est pas le luxe, mais je peux m'installer, faire une grande lessive et faire sécher mon
    linge sur une corde que j'ai tendue entre les porte-manteaux du vestiaire.

    Quand je sors en fin d'après-midi, il fait encore très chaud. Je fais un tour près de l'église pour en admirer le clocher,

    puis dans un bar je me rafraîchis encore avec un Tinto de Verano. Ensuite je vais au Restaurant-Cafétéria "Los Chopos"
    où je dispose
    de la WIFI. Je peux communiquer avec ma compagne et également publier sur Facebook un texte avec
    des photos. Je dîne pour 10 euros (Pulpo a la Gallega, vino blanco y Pacharan) et retour au Polideportivo où je

    retrouve cette solitude que j'ai apprivoisée depuis huit jours et avec laquelle je fais bon ménage !



Lien avec le commentaire de Gilbert

Lien avec le commentaire "Chemin du Levant"



Hébergement gratuit à l'Albergue municipal situé dans le Polideportivo
Appeler la mairie avant 14h (tél. 967 275 002) ou Paco au 676 240 771 pour la clé.
Il y a un matelas de sport au sol dans un vestiaire.
Douches à côté.
Il y a de la place et c'est tranquille.
3 Coquilles
 



    La nuit dans l'île

    Toute la nuit j'ai dormi avec toi
    près de la mer, dans l'île.
    Sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil, 
    entre le feu et l'eau.

    Très tard peut-être
    nos sommeils se sont-ils unis
    par le sommet ou par le fond,
    là-haut comme des branches agitées par le même vent,
    en bas comme rouges racines se touchant.

    Peut-être ton sommeil
    s'est il aussi dépris du mien
    et sur la mer et sur sa nuit
    m'a-t-il cherché
    comme avant toi et moi,
    quand tu n'existais pas encore,
    quand sans t'apercevoir
    je naviguais de ton côté
    et que tes yeux cherchaient
    ce qu'aujourd'hui
    - pain, vin, amour, colère -
    je t'offre à pleines mains
    à toi, la coupe
    qui attendait de recevoir les présents de ma vie.

    J'ai dormi avec toi
    toute la nuit alors
    que la terre en sa nuit tournait
    avec ses vivants et ses morts,
    et lorsque je me réveillais
    soudain, par l'ombre environné,
    mon bras te prenait par la taille.
    La nuit ni le sommeil
    n'ont pu nous séparer.

    J'ai dormi avec toi
    et ta bouche, au réveil,
    sortie de ton sommeil
    m'a donné la saveur de terre,
    d'algues, d'onde marine,
    qui s'abrite au fond de ta vie.
    Alors j'ai reçu ton baiser
    que l'aurore mouillait
    comme s'il m'arrivait
    de cette mer qui nous entoure.

    Pablo Neruda - Les Vers du Capitaine


Le Restaurant-Cafétéria Los Chopos tout près du Polideportivo
 

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