Mercredi 24 Août 2016 : Mataelpino > Cercedilla   (13 km)

Etape 4 /38
 


    Au Cabaret Vert, cinq heures du soir

    Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
    Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
    - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
    De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.


    Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
    Verte : je contemplai les sujets très naïfs
    De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
    Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,


    - Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! -
    Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
    Du jambon tiède, dans un plat colorié,


    Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
    D’ail, - et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
    Que dorait un rayon de soleil arriéré.


    Arthur Rimbaud

     

 

 Ne laisse en ce lieu, passant
Ni les trésors de ton corps
Ni les dons de ton esprit
Mais quelques traces de pas...
 
François Cheng





Au lever du jour, cheminement dans ce beau décor forestier...





Je me laisse envahir par les rayons du soleil levant...


La Sierra toute proche qui domine les collines avoisinantes...


C'est le temps de déclamation des poèmes que j'apprends...
(Lorca, Neruda, Rimbaud, Baudelaire...)


Cheminement en balcon au cœur d'une forêt de pins...


Fontaine de l'écolier


Une vue de la rue principale de Cercedilla


    Je quitte l'albergue à 7h. Le jour se lève. L'étape d'aujourd'hui est courte.

    Après la chaleur d'hier, il y a en cette heure matinale une agréable fraîcheur. Le parcours se déroule
    tantôt le long de petites routes, tantôt sur de petits chemins au cœur de belles forêts de pins.

    Je m'arrête à
    Navacerrada, petite ville proche d'une station de ski réputée. Il ya de nombreux bars et
    restaurants et comme il est 11h, je m'installe à une terrasse où je me fais servir une cerveza avec
    2 tranches de pain à la tomate. Je retrouve ensuite Jean-Claude et Dorothée et nous finissons ensemble
    la dernière partie de cette étape.

    Pour commencer une belle grimpée dans la colline, puis itinéraire le long d'une route circulante et
    enfin une piste sablonneuse au milieu des pins. A Cercedilla, nous allons à l'Office du Tourisme où
    nous apprenons que les 2 "Albergues Juvenil" situées à environ 2 km après Cercedilla sont fermées.
    Nous n'avons donc pas d'autre choix que d'aller à L'Hostal La Maya pour passer la nuit avant
    d'attaquer demain une longue étape au cours de laquelle nous franchirons la Sierra de Guadarrama.

    Je profite d'une belle chambre avec Salle de Bains où je prends un bon temps de repos avant d'aller à
    la sortie de cette localité repérer le chemin pour demain, car nous envisageons de partir à la nuit.

    Nous passons ensemble une agréable soirée dans le restaurant situé au-dessous de nos chambres.
     


Statue de Francisco Fernandez Ochoa, skieur alpin espagnol originaire de Navacerrada,
médaille d'or en slalom aux Jeux Olympiques de 1972

 

 


Hébergement à l'Hostal La Maya
Belle chambre avec SDB - un peu chère et bruyante car au-dessus du restaurant
Prix pour la nuit :  36 euros
(2 coquilles)
 



    Enivrez-vous


    Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. 
    Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules 
    et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.


    Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. 
    Mais enivrez-vous.


    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé,
    dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, 
    l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, 
    à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, 
    à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, 
    demandez quelle heure il est et le vent, 
    la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : 
    "Il est l'heure de s'enivrer! 

    Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, 
    enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! 
    De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."


    Charles Baudelaire

 


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