Jeudi 25 Août 2016 : Cercedilla > Segovia  (30 km)

Etape 5 /38
 


    La nuit dans l'île

    Toute la nuit j'ai dormi avec toi près de la mer, dans l'île.
    Sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil, 
    entre le feu et l'eau.

    Très tard peut-être
    nos sommeils se sont-ils unis
    par le sommet ou par le fond,
    là-haut comme des branches agitées par le même vent,
    en bas comme rouges racines se touchant.

    Peut-être ton sommeil s'est il aussi dépris du mien
    et sur la mer et sur sa nuit m'a-t-il cherché
    comme avant toi et moi,
    quand tu n'existais pas encore,
    quand sans t'apercevoir je naviguais de ton côté
    et que tes yeux cherchaient ce qu'aujourd'hui
    - pain, vin, amour, colère -
    je t'offre à pleines mains
    à toi, la coupe
    qui attendait de recevoir les présents de ma vie.

    J'ai dormi avec toi toute la nuit
    alors que la terre en sa nuit tournait
    avec ses vivants et ses morts,
    et lorsque je me réveillais
    soudain, par l'ombre environné,
    mon bras te prenait par la taille.
    La nuit ni le sommeil n'ont pu nous séparer.

    J'ai dormi avec toi
    et ta bouche, au réveil, sortie de ton sommeil
    m'a donné la saveur de terre, d'algues, d'onde marine,
    qui s'abrite au fond de ta vie.
    Alors j'ai reçu ton baiser que l'aurore mouillait
    comme s'il m'arrivait de cette mer qui nous entoure.

    Pablo Neruda - Les Vers du Capitaine

 

 

 La terre n'est qu'un tremplin,
   le tremplin du ciel .
   Et un jour, il faudra plier sa vie 
   comme on plie sa tente .
   Et partir !...

   (Anonyme)

 




Le jour se lève sur sur les pentes boisées de la Sierra de Guadarrama



Début de l'ascension...


Oui ! ça grimpe bien !


Première pause à mi-hauteur de l'ascension


Et ça grimpe encore...


La Calzada Romana


Moment de lumière et d'émerveillement !


Voilà on est arrivé au col de la Fuenfria (1795 m)






Lors de la descente après le col, il y a de superbes panoramas !





La "Fuente de la Reina"


La pause, moment de repos et de méditation...



Après les pentes boisées de la Sierra, je débouche sur cette immense plateau où l'on peut apercevoir Ségovie !








Les chevaux en liberté !

Ségovie (Segovia)


Iglesia de San Martin


La Cerveza bien méritée !



L'Acqueduc qui traverse la ville






La louve avec Romulus et Rémus


 
Dîner avec Jean-Claude et Dorothée


    Je quitte avec Jean-Marc et Dorothée l'Hostal à 6h. On prend la route pour sortir de la ville,

    puis on bifurque vers les "Albergues Juvenil" et le "Puerto de la Fuenfria". Il fait frais. La montée
    est assez douce au départ, puis quand on arrive sur la Calzada Romana, cela devient plus accentué et
    plus accidenté. Il y a des passages où les gros pavés sont bien ordonnés et d'autres passages où il faut
    naviguer entre les éboulis.

    Au fur et à mesure de l'ascension, le jour s'est levé et le panorama qui se découvre peu à peu est
    splendide. Le chemin grimpe au milieu d'une forêt de pins et la vue s'ouvre de plus en plus sur les
    massifs de cette Sierra et sur la vallée qui se perd au loin dans la brume...

    Le dénivelé de cette montée est de 600m, ce qui finalement n'est pas terrible... Une fois le rythme pris,
    et l'esprit maintenu dans l'émerveillement devant la beauté austère de cette pente montagneuse,
    malgré l'effort physique qu'il faut fournir à cause du poids du sac, je suis surpris quand j'aperçois
    un peu sur la hauteur un panneau laissant supposer que je suis arrivé au col de Fuenfria !
    Je fais une pause en attendant mes 2 compagnons. On se restaure, puis je préfère les laisser partir
    pour profiter d'un moment de solitude dans ce superbe environnement !

    J'entame alors tranquillement la longue descente vers Ségovie en déclamant à la suite les 2 grands
    poèmes de Cendrars "Le Transsibérien et le Panama"... Presqu'une heure à me laisser emporter par
    ces beaux textes qui me font voyager bien au-delà de ces sentiers que je parcours...

                                 
            Pour écouter des enregistrements de ces poèmes

                            
      
    Prose du Transsibérien et de le petite Jeanne de France

                                     
    Le Panama ou les Aventures de mes sept oncles
                                                          
    Cela ne m'empêche pas d'admirer les paysages alentour qui s'offrent à mes yeux et à mon coeur...
    Je fais une pause à la "Fuente de la Reina" où je remplis ma gourde d'eau fraîche.
    Je rencontre une femme qui est à la recherche de quelques-unes de ses vaches qui sont en liberté
    sur les pentes de la Sierra. Il y a encore deux bonnes heures de descente en pente douce au milieu
    de la forêt avant d'arriver à une zone moins boisée qui laisse entrevoir un plateau découvert
     en contrebas. Je fais une longue pause au pied d'un arbre pour ménager les jambes et les pieds
    car il y a encore une bonne distance à parcourir...

    Je croise alors quelques cyclistes et randonneurs et je débouche soudain sur cet immense plateau
    couvert d'une herbe jaunie qui s'étend à l'horizon avec au loin la ville de Ségovie qu'on entrevoit.
    Je retrouve alors une bonne chaleur au fur et à mesure que j'avance au milieu de ces étendues
    d'herbe grillée où il y a quand même ici ou là quelques troupeaux de bovins.

    Je fais une nouvelle pause auprès d'une fontaine où je m'asperge d'eau fraîche avant d'aborder
    la dernière partie de l'étape, environ 10 kilomètres...Il est aux environs de 15h et la chaleur est à son maximum ce qui rend la fin de ce parcours épuisante !

    Arrivé à l'entrée de Ségovie, je mets encore une heure pour rejoindre la Plaza Mayor où j''ai réservé
    une chambre dans une Pension. Avant de m'y rendre, je m'offre une Cerveza double bien méritée
    après cette longue étape !

    Après un bon temps de repos, je descends sur la Plaza où je retrouve Jean-Marc et Dorothée
    installés à une terrasse juste sous les fenêtres de ma chambre. On fait ensuite un tour en ville
    jusqu'à l'Acqueduc qui est impressionnant et on va dîner ensemble dans un restaurant où l'on
    va se régaler avec la spécialité de la région, le cochon de lait grillé (El Cochinillo) !

    Avant d'aller me coucher, je fais le tour de la Cathédrale qui est magnifique sous les éclairages nocturnes.


Cathédrale Sainte-Marie de Ségovie

 


Hébergement à la Pension Aragon
Plaza Mayor - Segovia
Grande chambre avec douche et WC sur le palier 
Prix pour la nuit :  20 euros
La Señora est gentille et rend bien service
(3 coquilles)
 



    Lumières d'Automne,

    À la fin de l'été, quand les colchiques fleurissent,
    Le bel Automne arrive avec ses couleurs vives,
    Et quand l'été s'esquive pour rejoindre d'autres rives,
    La Nature est superbe quand toutes les feuilles jaunissent.

    Mais avant de tomber, voilà une féerie
    De couleurs étonnantes, qui changent chaque journée,
    Chaque feuille à sa façon, elle mue obstinée,
    Pour notre plus grand plaisir, dans une douce nostalgie.

    Passant des verts foncés à des verts pâlissants,
    De beaux jaunes orangés à des jaunes plus ocrés,
    Jusqu'aux rouges flamboyants, nous sommes émerveillés
    Par toute cette beauté ; instants resplendissants !

    Et toutes ces belles années, un émerveillement,
    Dont on se lasse pas ; incroyable Création !
    Dans ce Monde étonnant que j'aime avec passion,
    Qu'il puise continuer ; vivre éternellement...

    Mais où sont mes vingt ans ? perdus dans le lointain...
    Inexorablement, ma vie va lentement...
    Et inlassablement, s'écoule fatalement...
    Ainsi les années passent, qui filent pour chaque humain !

    Dans de charmants chemins, au coeur de belles forêts,
    Les feuillages lumineux, prennent des tons éclatants,
    De beaux jaunes chaleureux, aux rouges éblouissants,
    Tous ces spectacles divins, incitent à des arrêts...

    Lumières de ma jeunesse et odeurs oubliées,
    Retrouve avec plaisir, toutes ces anciennes senteurs,
    Un bien-être m'envahir, me font vivre ces bonheurs,
    Tout mon coeur est en liesse, sensations sublimées.

    J'admire cette féerie que la Nature nous donne,
    Avant la grande froidure d'un Hiver qui approche,
    Pour que cette belle parure des forêts se décroche,
    Comme une triste mélodie au début de l'Automne...

    Vis cet enchantement tout au long de ma vie,
    Jamais je ne me lasse de ces heures merveilleuses,
    Au creux d'une sente basse, de saveurs si heureuses
    Qu'on savoure lentement, avec beaucoup d'envie...

    Quel spectacle féerique de cette superbe Saison,
    Où toutes ces jolies feuilles arrivent en fin de vie,
    Qui refuse de tomber sur une pelouse fleurie
    De mille couleurs magiques, recouvrant le gazon.

    Il vole comme une tristesse dans les lumières d'Automne,
    Comme le font les belles feuilles emportées par les vents,
    Nos âmes se désespèrent, l'Hiver vient à pas lents,
    Au loin l'orage gronde et brusquement il tonne !

    Pas de mélancolies, car ainsi vont nos vies,
    Toutes ces Saisons qui passent, à nous de les aimer,
    Elles ont chacune leur charme, à nous de les chanter,
    Dans de belles Poésies emportées par les pluies..........

    Gilbert Chabassol

     


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