Mardi 20 Septembre 2016 : La Caridad > Ribadeo   22,5 km

Etape 30 /38


    Je prends congé, je rentre 
    chez moi, dans mes rêves,
    je retourne en Patagonie
    où le vent frappe les étables
    où l'océan disperse la glace.
    Je ne suis qu'un poète 
    et je vous aime tous,
    je vais errant par le monde que j'aime :

    Dans ma patrie 
    on emprisonne les mineurs
    et le soldat commande au juge.
    Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines
    de mon petit pays si froid.
    Si je devais mourir cent fois,
    c'est là que je voudrais mourir
    et si je devais naître cent fois
    c'est là aussi que je veux naître 
    près de l'araucaria sauvage,
    des bourrasques du vent du sud
    et des cloches depuis peu acquises.

    Qu'aucun de vous ne pense à moi. 
    Pensons plutôt à toute la terre, 
    frappons amoureusement sur la table.
    Je ne veux pas revoir le sang
    imbiber le pain, les haricots noirs,
    la musique: je veux que viennent
    avec moi le mineur, la fillette,
    l'avocat, le marin
    et le fabricant de poupées,
    Que nous allions au cinéma, 
    que nous sortions 
    boire le plus rouge des vins.

    Je ne suis rien venu résoudre.

    Je suis venu ici chanter
    je suis venu
    afin que tu chantes avec moi.

    Le Chant Général (Extrait) -  Pablo Neruda
     


Être humain : c'est aimer les hommes. Être sage : c'est les connaître
Lao-Tseu




C'est un cœur qui émerge tout embrasé du feu divin...


Les pèlerins de bon matin sur le Chemin...



Chapelles, églises...qui jalonnent le Chemin...

                    



Retour vers l'Océan...






Cette côte est parsemée de rochers aux formes étranges...








Un beau lavoir


Malgré la proximité des plages, la campagne avec ses vaches est partout bien présente...


Le spectacle de ces bords de l'Océan est d'une grande beauté









El Puente de los Santos qui enjambe la Ria de Ribadeo


Le port de Ribadeo



Ribadeo


La Torre de los Moreno à Ribadeo

                                       
Les marionnettes géantes et un Saint Roch déniché au hasard de ma visite de Ribadeo...


    Je quitte l'Albergue à 7h après le petit-déjeuner...Je prends une petite route qui fait un détour avant de

    rejoindre la N634 que je suis jusqu'à El Franco où je reprends le chemin balisé.

    C'est un itinéraire champêtre qui serpente entre les hameaux, les fermes et les champs de maïs avec
    tout proche l'océan que l'on aperçoit de temps à autre...

    A l'entrée de Tapia de Casariego, je m'arrête pour admirer la vue sur la plage en contrebas entourée de
    rochers déchiquetés, puis après quelques hésitations pour sortir de cette localité, je retrouve le chemin
    qui suit la côte tout en traversant une campagne où se mêlent résidences secondaires et fermes autour
    desquelles broutent dans les prés quelques troupeaux de vaches.
    C'est un contraste assez étonnant de voir cette campagne avec les domaines agricoles et les animaux
    côtoyer ces zones touristiques dûes à la proximité des plages...On voit même des vaches se prélasser
    sur ces belles étendues d'herbe qui couvrent les promontoires dominant l'Océan...

    J'arrive à Santa Gadea, un vaste espace qui domine la belle plage de Peñarronda où les surfeurs
    profitent de belles vagues et me donnent bien envie d'aller m'y plonger...Mais cette fois la raison
    va l'emporter et craignant de ne pouvoir nager dans ces grosses vagues j'abandonne cette idée et
    je me contente d'admirer le spectacle...Je m'arrête au Bar Parajes qui domine la plage pour prendre un
    Cafe con Leche.

    Il reste quelques kilomètres pour arriver à l'étape. A partir de là je quitte définitivement les bords
    de l'océan. Je traverse encore quelques villages avant d'arriver au pont autoroutier qui enjambe
    la Ria de Ribadeo (Puente de los Santos long de 600 m) que je traverse en suivant une allée piétonne.
    C'est alors que je quitte les Asturies pour entrer en Galice.

    Une fois arrivé au centre de Ribadeo, je vais directement à la Praza de España où se trouve la Pension
    où j'ai réservé une chambre. Le soir, après quelques courses en ville, je dîne avec Danielle.
     

 

La Playa de Peñarronda
 

 


Hébergement à l'Hostal Residencia Orol (Derrière l'église)

Plaza de España - Tél. 982 128 742
C'est central - Chambre avec SDB - 20 Euros

(Près du chemin pour l'étape du lendemain)
 (4 coquilles)

 



    Ton souvenir émerge de la nuit où je suis,
    Le fleuve noue sa lamentation obstinée à la mer.

    Abandonné comme les quais dans l'aube,
    C'est l'heure de partir, oh abandonné !

    Sur mon coeur pleuvent de froides corolles.
    Ô sentine de décombres, féroce grotte de naufragés !

    En toi s'accumulèrent les guerres et les envols.
    De toi déplièrent leurs ailes les oiseaux du chant.

    Tu as tout englouti, comme le lointain.
    Comme la mer, comme le temps. Tout en toi fut naufrage !

    C'était l'heure joyeuse de l'assaut et le baiser.
    L'heure de la stupeur ardente comme un phare.

    Anxiété de pilote, furie de plongeur aveugle,
    trouble ivresse d'amour, tout en toi fut naufrage !

    Dans l'enfance de brouillard mon âme ailée et blessée.
    Découvreur perdu, tout en toi fut naufrage.

    Tu enlaças la douleur, tu t'agrippas au désir,
    la tristesse te coucha, tout en toi fut naufrage !

    J'ai fait reculer la muraille d'ombre,
    j'ai marché au-delà du désir et de l'acte.

    Ô chair, ma chair, femme que j'ai aimée et perdue,
    c'est toi dans cette heure humide que j'évoque et fais chant.

    Comme un vase tu abritas l'infinie tendresse,
    et l'oubli infini te réduisit en miettes comme un vase.

    J'étais la noire, noire solitude des îles,
    et là, femme d'amour, m'accueillirent tes bras.

    J'étais la soif et la faim, et toi tu fus le fruit.
    J'étais le deuil et les ruines, et toi tu fus le miracle.

    Ah femme, je ne sais comment tu pus me contenir
    dans la terre de ton âme, et dans la croix de tes bras !

    Mon désir de toi fut le plus terrible et court,
    le plus désordonné et soûl, le plus tendu et avide.

    Cimetière de baisers, il y a encore du feu dans tes tombes,
    les grappes resplendissent encore picorées d'oiseaux.

    Oh la bouche mordue, oh les membres baisés,
    oh les dents affamées, oh les corps tressés.

    Oh l'accouplement fou d'espoir et d'effort
    en lequel nous nous sommes noués et désespérés.

    Et la tendresse, légère comme l'eau et la farine.
    Et le mot à peine commencé sur les lèvres.

    Cela fut mon destin et en lui voyagea mon désir ardent.
    et en lui chuta mon désir ardent, tout en toi fut naufrage !

    Ô sentine de décombres, en toi tout chutait,
    quelle douleur n'exprimas-tu pas, quelles vagues ne te noyèrent pas !

    De cahot en cahot tu continuas à flamboyer et à chanter.
    Debout comme un marin à la proue d'un bateau.

    Encore tu fleuris en chants, encore tu t'épanchas en courants.
    Ô sentine de décombres, puits ouvert et amer.

    Pâle plongeur aveugle, infortuné frondeur,
    découvreur perdu, tout en toi fut naufrage !

    C'est l'heure de partir, l'heure dure et froide
    que la nuit fixe aux petites aiguilles des montres.

    La ceinture bruyante de la mer enserre la côte.
    Surgissent de froides étoiles, émigrent de noirs oiseaux.

    Abandonné comme les quais dans l'aube.
    Seule l'ombre tremblante se contorsionne dans mes mains.

    Ah au-delà de tout. Ah au-delà de tout.

    C'est l'heure de partir. Oh abandonné !

    La chanson désespérée - Pablo Neruda
     

 

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