Vendredi 8 Septembre 2017 - Castro del Rio > Santa Cruz (22 km)

16ème étape


Marius, pèlerin Lithuanien...
Vipassana, une technique de méditation pour purifier l'esprit...

« Où les routes sont tracées, je perds mon chemin. (…)  Et je demande à mon cœur :
ton sang ne porte-t-il point la connaissance de l’invisible chemin ? »


Rabindranath Tagore
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L'Offrande Lyrique




   Le pueblo, Espejo, dominé par un imposant Castillo...
 

La traversée du pueblo avec Marius, pèlerin lithuanien...


La solitude du pèlerin ? Je ne suis pas bien loin derrière...



Magnifiques panoramas où les oliviers sont encore au rendez-vous !...





Oui, Marius, j'arrive...



Les paysages se transforment peu à peu...Il y a davantage de terres agricoles...









Les ballots de paille immobiles dans les champs moissonnés attendent d'être engrangés...








Le Rio Guadajoz


On est presque à l'entrée de Santa Cruz...


 



    Je quitte l'Albergue à 5h45, un peu après le pèlerin Lithuanien arrivé tard hier soir. La sortie du pueblo n'est pas évidente...

    Je n'arrive pas à trouver l'itinéraire balisé, aussi je décide de rejoindre le prochain pueblo, Espejo, en suivant la Nationale.
    Il y un peu de circulation, j'évite les dénivelés inutiles et je gagne au moins 2 kilomètres !

    J'arrive à Espéjo à 8h et là, je retrouve mon pèlerin Lithuanien attablé à une terrasse de café en train de prendre son
    petit-déjeuner. On fait alors connaissance. Il s'appelle Marius,  il a 24 ans, a fait des championnats de natation et est
    moniteur de planche à voile... Il a commencé le Chemin à Malaga.


    Le plus étonnant de cette rencontre, c'est que le premier mot qu'il me dit,  c'est "Vipassana" et Vipassana c’est justement
    le nom de la méditation pour laquelle je me suis inscrit pour un cours de 10 jours que j’ai effectué 2 semaines après mon
    retour du Chemin ! Cette technique de Méditation Vipassana c’est la technique que Gautama Bouddha enseigna pendant
    40 années à plusieurs milliers de disciples en Inde, il y a 2500 ans et qui a été depuis transmise dans sa pureté jusqu’à nos
    jours.
    (Lien avec le site internet)


    Après un bon temps de pause et d'échange, on repart pour faire ensemble la 2ème partie de l'étape.
    L'itinéraire enchaîne une suite de pistes vallonnées assez agréables avec un peu de vent et on commencera à avoir la
    chaleur seulement 2 kilomètres avant la fin de l'étape.


    On arrive à Santa Cruz vers 13h, après avoir traversé le rio Guadajoz en empruntant le pont routier. On a bien apprécié
    ce temps de rencontre et de marche ensemble , ce qui était une première sur ce Chemin, aussi bien pour moi que pour
    Marius ! J'avais prévu comme hébergement d'aller au Polideportivo, mais comme le numéro que j'ai appelé ne répond
    pas, finalement je décide de m'arrêter à l'Hostal-Restaurante Casa José qui est situé sur la Nationale à l'entrée du pueblo.

    Nous nous installons sur la terrasse du restaurant pour nous rafraîchir avec une double cerveza pour moi et un coca
    pour Marius ! Puis nous nous séparons, car mon compagnon fait de grandes étapes et il souhaite continuer jusqu'à
    Córdoba qui est encore distante de 24 kilomètres !


    Je m'installe dans ma chambre, et là aussi, c'est un grande première : Je prends un bain dans lequel je vais rester un
    bon moment à demi englouti dans une eau bien fraîche où j'ai l'impression de me "laver" de toutes les fatigues des
    jours précédents...Puis je fais une bonne sieste jusqu'au milieu de l'après-midi !


    Je dîne dans ce même restaurant attenant à l'Hostal où l'on me sert un bon dîner à 20 h,
    ce qui est une heure tout à fait acceptable !


 

Hébergement à l'Hostal Casa José à l'entrée du pueblo sur la Nationale.
Tél. 957 37 80 72
Chambre avec SDB, climatisation et télévision pour 20 euros
4 coquilles




Un bon temps de partage et d'amitié...

 



    En pensant, en prenant des ombres au filet dans la solitude profonde.
    Toi aussi tu es loin, bien plus loin que personne.
    Penseur, lâcheur d'oiseaux, images dissipées
    et lampes enterrées.
    Clocher de brumes, comme tu es loin, tout là-haut!
    Étouffant le gémir,
    taciturne meunier de la farine obscure de l'espoir,
    la nuit s'en vient à toi, rampant, loin de la ville.

    Ta présence a changé et m'est chose étrangère.
    Je pense, longuement je parcours cette vie avant toi.
    Ma vie avant personne, ma vie, mon âpre vie.
    Le cri face à la mer, le cri au coeur des pierres,
    en courant libre et fou, dans la buée de la mer.
    Cri et triste furie, solitude marine.
    Emballé, violent, élancé vers le ciel.

    Toi, femme, qu'étais-tu alors ? Quelle lame, quelle branche
    de cet immense éventail ? Aussi lointaine qu'à présent.
    Incendie dans le bois ! Croix bleues de l'incendie.
    Brûle, brûle et flamboie, pétille en arbres de lumière.
    Il s'écroule et crépite. Incendie, incendie.

    Blessée par des copeaux de feu mon âme danse.
    Qui appelle? Quel silence peuplé d'échos ?
    Heure de nostalgie, heure de l'allégresse, heure de solitude,
    heure mienne entre toutes!
    Trompe qui passe en chantant dans le vent.
    Tant de passion des pleurs qui se noue à mon corps.

    Toutes racines secouées,
    toutes les vagues à l'assaut!
    Et mon âme roulait, gaie, triste, interminable.

    Pensées et lampes enterrées dans la profonde solitude.
    Qui es-tu toi, qui es-tu?


    Pensando, enredando sombras en la profunda soledad. 
    Tú también estás lejos, ah más lejos que nadie. 
    Pensando, soltando pájaros, desvaneciendo imágenes, 
    enterrando lámparas. 
    Campanario de brumas, qué lejos, allá arriba ! 
    Ahogando lamentos, moliendo esperanzas sombrías, 
    molinero taciturno, 
    se te viene de bruces la noche, lejos de la ciudad. 

    Tu presencia es ajena, extraña a mí como una cosa. 
    Pienso, camino largamente, mi vida antes de ti. 
    Mi vida antes de nadie, mi áspera vida. 
    El grito frente al mar, entre las piedras, 
    corriendo libre, loco, en el vaho del mar. 
    La furia triste, el grito, la soledad del mar. 
    Desbocado, violento, estirado hacia el cielo.

    Tú, mujer, qué eras allí, qué raya, qué varilla 
    de ese abanico inmenso ? Estabas lejos como ahora. 
    Incendio en el bosque ! Arde en cruces azules. 
    Arde, arde, llamea, chispea en árboles de luz. 
    Se derrumba, crepita. Incendio. Incendio. 

    Y mi alma baila herida de virutas de fuego. 
    Quien llama ? Qué silencio poblado de ecos ? 
    Hora de la nostalgia, hora de la alegría, hora de la soledad, 
    hora mía entre todas

    Bocina en que el viento pasa cantando. 
    Tanta pasión de llanto anudada a mi cuerpo. 

    Sacudida de todas las raíces, 
    asalto de todas las olas ! 
    Rodaba, alegre, triste, interminable, mi alma. 

    Pensando, enterrando lámparas en la profunda soledad. 
    Quién eres tú, quién eres ?


    Pablo Neruda - Vingt poèmes d'amour (XVII)
     


 
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