Mercredi 13 Septembre 2017 - Alcaracejos > Hinojosa del Duque  23 km

20ème étape


Les chênes, pantins grostesques et désarticulés, gardiens séculaires du chemin...
 

« Car la nuit est bien noire
Et bien aveugle est ton pèlerin
Je t’en prie, tiens moi la main. »


Rabindranath Tagore
- De l'aube au crépuscule



                               
 Les statues dans la nuit à Villanueva del Duque

                               
Le vieil homme qui a voulu marcher à mes côtés pendant quelques centaines de mètres...


Aube, paix égale...


Le chêne aux formes animales...



Un lever de soleil... La terre est en feu...







          
L'olivier centenaire qui est un point de rencontre
lors des processions de la Semaine Sainte et dont les rameaux bénis sont utilisés le Dimanche des Rameaux.



L'église de Fuente la Lancha



Galerie de portraits de chênes-verts ancestraux...

    


                              



Ces brebis sont bien curieuses à mon passage...


Le berger et son troupeau..

   
Repos et marche à l'ombre de mon parasol...


Voilà le décor de ce jour...





Une place ombragée et rafraîchissante à Hinojosa del Duque

                 


La Cathédrale de
Hinojosa del Duque
(Iglesia de San Juan Bautista - Catedral de la Sierra)


Dans l'Albergue avec Enrique, un membre de l'Association

 



    Des lointains  (Stèles face au Nord)

    Des lointains, des si lointains j'accours, ami, vers toi, le plus cher.
    Mes pas ont dépecé l'horrible espace entre nous.

    De longtemps nos pensers n'habitaient plus le même instant du monde :
    les voici à nouveau sous les mêmes influx, pénétrés des mêmes rayons.

    Tu ne réponds pas. Tu observes. Qu'ai-je déjà commis d'inopportun ?
    Sommes-nous bien réunis : est-ce bien toi, le plus cher ?

    Nos yeux se sont manqués. Nos gestes n'ont plus de symétrie. 
    Nous nous épions à la dérobée comme des inconnus ou des chiens qui vont mordre.

    Quelque chose nous sépare.
    Notre vieille amitié se tient entre nous comme un mort étranglé par nous.
    Nous la portons d'un commun fardeau, lourde et froide.

    Ha ! Hardiment retuons-la ! Et pour les heures naissantes, 
    prudemment composons une vivace et nouvelle amitié.

    Le voulez-vous, Ô mon nouvel ami, frère de mon âme future ?


    Victor Segalen
     

 


    Comme chaque matin, je me glisse silencieusement hors du Pueblo, pour me laisser happer par la nuit qu'une lune
    haute dans le ciel éclaire à peine... Le chariot de la Grande Ourse me suit avec ses quatre roues argentées...
    C'est un chemin campagnard que je vais suivre tout au long de cette étape. Les troupeaux de moutons sont encore
    dans les enclos et j'aperçois dans les hangars des vaches qui attendent la traite du matin...

    Il fait encore nuit quand je traverse le premier pueblo, Villanueva del Duque, dans lequel une statue de pèlerin
    avec cape et bourdon accueille le marcheur matinal... À la sortie du village un vieil homme assis sur un banc m'interpelle,
    se lève et me rejoint, me faisant comprendre qu'il veut marcher à mes côtés... Nous faisons 300 à 400 mètres ensemble
    jusqu'à sa maison et nous nous quittons après un échange d'amitié.

    Le Chemin ensuite est jalonné de rochers et de chênes-verts aux formes étranges qui donnent un aspect de pantins
    désarticulés... Encore un pueblo, Fuente la Lancha, où se trouve un olivier centenaire qui est un point de rencontre
    lors des processions de la Semaine Sainte et dont les rameaux bénis sont utilisés le Dimanche des Rameaux.
    Au cœur du village, la cour de l'église offre des bancs pour une première pause...

    Puis c'est une longue piste sablonneuse qui ondule au gré des reliefs du terrain, au milieu de grands espaces agricoles
    constitués de pâturages et de cultures céréalières. Il y a de part et d'autre des troupeaux de moutons qui broutent une
    herbe qui se fait rare en cette fin d'été... Les chênes rivalisent pour présenter des formes grotesques ou fantomatiques
    et pendant ce temps j'enfile les kilomètres en déclamant les poèmes de mon répertoire, histoire d'en conserver la
    mémorisation... A quelques kilomètres de la fin d'étape, je fais une bonne pause au pied d'un chêne qui m'offre
    son ombre et j'installe mon parapluie/parasol  sur le sac pour terminer la marche, car le soleil commence à taper fort !

    J'arrive à Hinojosa del Duque vers 13h et pour une fois l'Albergue est au centre de la cité à quelques dizaines de mètres
    de l'Ayutamiento ! Le temps d'avaler une cerveza, de prendre la clé à la Policia Local et me voilà dans ce lieu accueillant
    pour y prendre un bon repos...

    Dans l'après-midi, j'ai la visite de 2 membres de l'Association locale : Enrique et José et un peu plus tard 2 autres
    membres qui viennent s'assurer que tout va bien pour moi : Rosario et Candi.

    Je finis la soirée sur la terrasse du Bar  juste à côté de l'Ayutamiento où je bois un grand verre de Tinto de Verano,
    et pour le dîner on me sert une bonne assiette de Solomillo de Cerdo accompagnée d'un bon Vino Tinto !

     

 

Hébergement à l'Auberge (Albergue) Municipale - C/ Claudio Moyano
8 lits - Sello et clés à la Policia Local - Donativo
Tél . 606 397 567 - 957 140 021
3 coquilles







    Ne dites pas :  J'ai trouvé la Vérité,
    mais plutôt :   J'ai trouvé une Vérité.
    Ne dites pas : J'ai trouvé le chemin de l'âme. 
    Dites plutôt : J'ai rencontré l'âme  marchant sur mon chemin.

    Car l'âme marche sur tous les chemins.
    L'âme ne marche pas sur une ligne de crête,
    pas plus qu'elle ne croît tel un roseau.
    L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables.

    Le Prophète  -  Khalil Gibran
     


 
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