Jeudi 14 Septembre 2017 - Hinojosa del Duque > Monterrubio  32 km

21ème étape


Moutons, vaches, Rio, Ermita et Antonio l'Homme-Taxi !
 

« Fais chanter la route, Fais chanter le chemin,
Pour que chaque pas accompli me parle de demain
Et de la maison là-bas au bout du chemin. »


Rabindranath Tagore
- De l'aube au crépuscule





L'aube rosit le ciel et mon cœur est en fête...
 




Une balise pour la prière du matin !...


Les chênes sont plantés au milieu des champs de céréales...


...parfois au milieu d'amas de rochers...


Un troupeau de quelques centaines de brebis...

   
C'est le moment de la pause, temps de repos et de méditation...


Encore un troupeau...Il n'y a pas grand chose à brouter !


Le tracteur à l'oeuvre pour nettoyer les champs d'oliviers...




    
Là, c'est simple je prends à gauche !                                                                   Mais là, dans quelle direction aller ?


C'est l'image qui décrit bien l'environnement de cette étape pendant de nombreux kilomètres !


Attention ! Une voie ferrée à traverser ...


La gare désaffectée...


Mais la voie ferrée est toujours en fonctionnement !



Cette fois, c'est un troupeau de vaches...





A cet endroit, le rio Zújar s'élargit pour former un petit lac...



C'est bientôt la fin de l'étape, j'arrive en vue de l'Ermitage...
(La fin en ce qui me concerne, car il reste encore 8 km le long d'une route assez circulante
que je vais parcourir en 10 minutes avec Antonio l'Homme-Taxi)


L'Ermita de la Virgen de la Alcantarilla


La iglesia de Nuestra Señora de la Consolación à Monterrubio de la Serena
 



    Extase

    Suis-je ici vraiment ? Suis-je parvenu si haut ? 
    Paix grande et naïve et splendeur avant-dernière, 
    Touchant au chaos où le Ciel qui plus n'espère 
    Se referme et bat comme une ronde paupière.

    Comme le noyé affleurant l'autre surface 
    Mon front nouveau-né vogue sur les horizons. 
    Je pénètre et vois. Je participe aux raisons. 
    Je tiens l'empyrée, et j'ai le Ciel pour maisons.

    Je jouis à plein bord. De tous mes esprits. J'irrite 
    Mes sens élargis au-delà des sens, plus vite 
    Que l'esprit, que l'air. Je me répands sans limites,
    J'étends les deux bras : je touche aux deux bouts du Temps.


    Victor Segalen
     

 


    Je quitte l'Albergue à 6h. La sortie de la localité est facile... Sauf que je me sens tout "flagada", sans aucune énergie,
    sans doute l'effet d'un somnifère que j'ai pris hier soir pour essayer de récupérer de mon manque de sommeil...
    Je marche en dormant ou je dors en marchant, mais j'avance quand même dans la nuit avec juste au-dessus de moi
    le lumignon de la lune qui en est à son dernier quartier.

    Aujourd'hui pas de pueblo à traverser, mais de longues pistes à travers un paysage fait de champs de céréales
    et de vastes pâturages avec toujours ces chênes verts immobiles et silencieux, qui sont comme les gardiens séculaires
    du Camino. J'ai vu plusieurs troupeaux de moutons broutant dans l'herbe desséchée et les résidus de paille et un troupeau
    de vaches qu'on ne s'attendrait pas à voir dans ces paysages.

    Le début de l'étape est assez plat presque sans aucun dénivelé et au fur et à mesure des kilomètres il y a davantage
    de relief. Au passage d'une voie ferrée avec les signaux d'autrefois on se croirait un peu au Far West.
    J'ai fait une bonne pause à l'ombre d'une ancienne gare qui desservait on ne sait quelle population puisque alentour,
    c'est désertique, à part deux ou trois fermes que l'on côtoie au passage du chemin.

    J'ai été surpris de voir de l'eau dans le rio Zújar qui forme même un petit lac que l'on aperçoit tout proche du Chemin .
    Les derniers kilomètres avant d'arriver à l'Ermita de la Virgen de la Alcantarilla offrent un panorama plus varié et
    pittoresque, avec une large vue sur les collines alentour et une chaîne de montagnes au loin.

    J'arrive à cet Ermita un peu après 14h. Je ne me sens pas de faire les 8km restant sur la route circulante qui mène
    à Monterrubio, étant donné mon état de fatigue et surtout désireux de garder quelques forces pour les prochaines
    étapes jusqu'à Mérida... Je téléphone donc à Antonio, l'Homme-taxi, comme c'est indiqué dans le guide de
    Gérard du Camino, pour qu'il vienne me chercher...
    Coût de l'opération : 10 euros.
    Gain de l'opération : j'arrive à l'Albergue à 15h, j'ai du temps pour me reposer et pour publier comme chaque jour sur FB.
    Antonio m'emmène devant l'Ayuntamiento où une jeune femme prend mon identité et me conduit à l'Albergue.

    Dans la soirée, je fais un tour en ville. Je visite la Iglesia de Nuestra Señora de la Consolación qui est au bout de la
    Plaza de España. Je vais ensuite au Bar-Restaurant qui est sur cette même place en face de l'Ayuntamiento.
    Le patron est sympathique et se met en quatre pour me servir :
    Tinto de Verano, Tortilla de Judeas, Helado, Vino Tinto et Orujo de Hierbas...

     

 

Hébergement à l'Auberge (Albergue) Municipale - 34 Calle Nueva
C'est une Auberge toute neuve qui est bien équipée - Donativo
Aller à l'Ayuntamiento pour les clés. Tél. 924 610 025 - 684 457 681

Grande Auberge avec Salon et Cuisine - Petite chambre au RDC et Dortoir à l'étage
Cour pour faire sécher le linge 
4 coquilles




La Plaza de España - Monterrubio de la Serena
 



    La marche est une méthode tranquille
    de ré-enchantement de la durée et de l’espace.

    Elle est un dessaisissement provisoire par l’atteinte d’un gisement
    intérieur qui tient seulement dans le frisson de l’instant.
    Elle implique un état d’esprit, une humilité heureuse devant le monde,
    une indifférence à la technique et aux moyens modernes de déplacement
    ou, du moins, un sens de la relativité des choses…

    …Et toujours le sac pèse sur les épaules, même quand,
    au fil du temps, l’expérience contraint à se débarrasser du superflu…

    Au terme d’une journée de marche,
    quand les épaules n’en peuvent plus de la charge,
    le marcheur croit porter un sac de pierres.

    La somme de bagages à emporter avec soi
    alimente longtemps le souci du voyageur.

    L’évaluation des objets nécessaires exige une
    savante alchimie, bien différente pour chacun.

    S’il est prudent de pas trop s’alourdir, 
    il ne faut pas davantage trop lésiner,
    au risque à un moment ou à un autre
    de se trouver dépourvu de l’essentiel.

    Le confort du voyage en est la conséquence
    pour le meilleur ou pour le pire.

    Nourriture, affaires de toilette, vêtements de rechange, couchages, livres,
    carnet de notes, cartes, etc.. nourrissent de savants calculs…

    Eloge de la Marche - David Le Breton
     


 
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