Vendredi 15 Septembre 2017 - Monterrubio > Castuera  19 km

22ème étape


La Dehesa, écosystème forestier méditerranéen...
 

« Laisse les rayons de ton amour réchauffer le sommet de la montagne de mes pensées
et s’attarder dans la vallée de ma vie où mûrissent les moissons. »


Rabindranath Tagore
- De l'aube au crépuscule





Les couleurs de l'aube, c'est comme un chant qui résonne dans le cœur du pèlerin...
 










Dehesa


Ces brebis sont à l'assaut de leur nourriture du matin...


Une belle image de la Dehesa...


Un pueblo au loin, dominé par son castillo...


La Dehesa... vastes étendues de pâturages...



Quelques pâturages en sous-bois où les rochers et les chênes se côtoient...







                               
Encore deux beaux spécimens de chênes aux formes de pantins désarticulés...


Epandage de fumier sur les champs...





Une belle étendue agricole, les champs sont bien labourés ...


Surprise ! Une vigne...


L'étape est agréable et comme on le voit sur la photo il ne fait pas trop chaud !





Castuera





    Moment  
    (Stèles du Milieu)

    Ce que je sais d'aujourd'hui, en hâte je l'impose à ta surface,
    pierre plane, étendue visible et présente ;

    Ce que je sens, - comme aux entrailles l'étreinte de la chute,
    - je l'étale sur ta peau, robe de soie fraîche et mouillée ;

    Sans autre pli, que la moire de tes veines :
    sans recul, hors l'écart de mes yeux pour te bien lire ;
    sans profondeur, hormis l'incuse nécessaire à tes creux.

    Qu'ainsi, rejeté de moi, ceci, que je sais d'aujourd'hui, si franc,
    si fécond et si clair, me toise et m'épaule à jamais sans défaillance.

    J'en perdrai la valeur enfouie et le secret, mais ô toi, tu radieras,
    mémoire solide, dur moment pétrifié, gardienne haute

    De ceci... Quoi donc était-ce... Déjà délité, décomposé, déjà bu,
    cela fermente sourdement déjà dans mes limons insondables.


    Victor Segalen
     

 


    Je quitte l'Albergue un peu avant 6h. La sortie du pueblo est facile et je prends une petite route que je vais suivre
    presque jusqu'à la fin de l'étape. La nuit est belle, le petit quart de lune perché tout là-haut dans le ciel avec sa face
    livide m'envoie quelques rayons et tout autour les étoiles invitent à se laisser emporter dans ce vaste univers avec
    comme chemin la Voie Lactée resplendissante... 

    J'ai éteint ma frontale et ainsi dans la nuit sans interférence de lumière, je peux contempler ce spectacle magnifique
    de la voûte céleste...La Grande Ourse, l'étoile du Berger, Orion, Cassiopée, Andromède et toutes ces constellations
    dont je ne connais pas le nom, et cette Voie Lactée, notre galaxie, qui trace son sillon dans le ciel avec le scintillement
    des milliards d'étoiles qui l'habitent... 
    Et notre petite planète perdue dans cette immensité... 
    Et les petits pas du pèlerin sur les Chemins qui la parcourent...
    Oh ! le vertige que me procure cet univers en expansion avec ses milliards de galaxies...
    Insondable mystère de la création et réalité perceptible de nos existences... Réalité ou Illusion ?

    Bon pour revenir à l'étape, les premiers kilomètres se font au milieu des champs d'oliviers qu'on retrouve,
    mais en moins grande quantité que lors des étapes qui précédaient Córdoba. Le jour se lève et projette une belle palette
    de couleurs à l'horizon puis le soleil émerge comme un brasier... La campagne est irradiée par cette belle lumière du
    matin, je me sens en forme et j'avale tranquillement les kilomètres. La route est très peu circulante, je croiserai trois
    voitures au cours de la matinée. Aux oliviers de la sortie de Monterrubio succèdent les chênes qui parsèment les terres
    agricoles et de grandes étendues de pâturages où paissent paisiblement les troupeaux de moutons...
    J'entends les grognements des cochons noirs, les "Pata Negra" dans des enclos, nourris avec les glands des chênes... 
    C'est agréable comme cheminement et comme paysage, on est entouré de petites montagnes avec au loin un pueblo
    dominé par son Castillo.

    Toujours beaucoup de chênes aux formes parfois difformes et des amas de rochers qui prennent la forme d'animaux préhistoriques. Dans un même terrain on peut voir mélangés, des oliviers et des chênes.
    Il y a aussi de nombreux champs de céréales dont on voit la paille comme trace de ce que furent les tiges porteuses
    de beaux épis dorés.

    A la fin de l'étape, je quitte la route pour prendre une belle piste campagnarde qui grimpe doucement entre les oliviers,
    les amandiers et des vignes que je n'avais pas vues depuis longtemps. C'est alors la découverte d'un beau panorama sur
    une immense vallée avec de petites montagnes de part et d'autre...
    Et l'arrivée sur Castuera, avec sa grande Auberge bien agencée et bien équipée.

    A 13h, j'ai la visite de Manuel Soto Président de l'Association de Badajoz qui m'apporte en plus d'un beau tee-shirt
    imprimé "Camino Mozarabe de Santiago" des informations utiles concernant les prochaines étapes. 
    Qu'il soit remercié pour sa disponibilité et sa gentillesse...

     

 

Hébergement à l'Auberge Municipale (Albergue) - C/ Cuesta de la Fuente 4
Tél. 924 772 350 - 8 Euros
L'Auberge est neuve, grande et bien équipée.
Elle se trouve à 5 minutes de la Policia Local où on prend la clé.
4 coquilles




La iglesia parroquial Santa Maria Magdalena de Castuera



    Que tu es belle, Terre, et que tu es sublime !
    Quelle sagesse dans ton obéissance à la lumière,
    et quelle noblesse dans ta soumission au soleil !

    Que tu es séduisante, voilée d'ombre,
    et que ton visage est rayonnant sous le masque des ténèbres !
    Que les chants de ton aube sont cristallins,
    et que les louanges de ton crépuscule sont prodigieuses !
    Que tu es parfaite, Terre, et que tu es majestueuse !

    J'ai parcouru tes plaines et gravi tes montagnes. 
    Je suis descendu dans tes vallées et suis entré dans tes grottes.
    Dans les plaines, j'ai découvert tes rêves.
    Sur les montagnes, j'ai admiré ta prestance.
    Et dans les vallées, j'ai témoigné de ta quiétude.
    Dans les rochers, j'ai senti ta fermeté; 
    Dans les grottes, j'ai touché à tes mystères...

    J'ai sillonné tes mers, exploré tes rivières, et longé tes ruisselets.
    J'ai entendu l'Eternité parler à travers ton flux et ton reflux et les âges,
    renvoyer les échos de tes mélodies sur les flancs de tes collines.
    Et j'ai entendu la Vie s'interpellant dans les cols de tes montagnes
    et le long de tes pentes.

    Tu es la langue de l'Eternité et ses lèvres,
    les cordes du Temps et ses doigts,
    les pensées de la Vie et ses paroles…

    L'oeil du Prophète - Khalil Gibran
     


 
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