Lundi 5 Mai 2008  -  Embalse de Alcantara > Galisteo  (42 km)



Tu es pressé d'écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,
Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-la comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission, jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.

Essaime la poussière.
Nul ne décèlera votre union.

"Commune présence"  -  René Char



  •                    
                                                                                                           Quelques infos sur les cistes
    Les plus vieux                                                                                                                                
    ont le tronc tordu et bossu                                                                                                            
    Les vieux châtaigniers                                                                                                                   
    dont la race agonise,                                                                                                                      
    paraissent vers le ciel                                                                                                                    
    tendre un poing révolté
                                                                                                                                         

    Jean Nesmy   
                                                                                                                                                                  
                                                                                                                                                             





    Rencontre de prairie

    Elle était née ici, au milieu de la plaine,
    Jolie fleur anonyme dont la prairie est pleine,
    Qui pique de couleur, cet océan si vert.
    Elle n'était même pas, de ces fleurs qui bravèrent
    En un grand tapis mauve, ce vert si convenu.
    Patiente, elle attendait l'instant de ta venue.

    Avant de la cueillir, tu as parlé au vent,
    Zéphyr qui est son père déposa ci-devant
    Et l'année précédente une graine humide.
    Avant de la couper, tu caressas, timide,
    Celle qui l'a portée, la terre de prairie.
    Et en ce mois d'août, pour toi elle a fleuri.

    Ecoute cette fleur, elle te parle du vent,
    Te chante les prairies qui s'ouvrent loin devant
    Sur le ciel qui l'été, dans son habit azur
    Pousse de fins nuages, fouette ses montures
    Et contre des chevaux dans une course folle
    Confie son écurie au souffle du dieu Eole...


    Laurent Caron
    Texte emprunté au site  "Vos Poèmes"



                       
    Les 2 seuls pèlerins rencontrés au cours de cette journée...                              Je fais une pause en déclamant "Le Bateau Ivre" de Rimbaud



    Ce plan d'eau a été le bienvenu pour un bain rafraîchissant



    Ces marguerites ont trop de pétales pour qu'on puisse les effeuiller toutes...
    Chaque jour il faut en cueillir de nouvelles pour continuer à énoncer les "je t'aime..."




    L'arrivée sur Galisteo



    L'église Nuestra Señora de la Asuncion
     


    Après avoir pris un bon petit déjeuner avec des beignets maison dans le village de Cañaveral, le Chemin grimpe
    dans les collines au milieu des conifères puis des chênes-lièges, dans un décor encore une fois magnifique.
    Je ne me lasse pas de le dire, on rêve toute l'année de chemins comme celui-ci !!
    Je prends l'itinéraire qui passe par Grimaldo
    (Ce qui rallonge de 2  km par rapport aux indications du guide des Editions Rando).
     Ensuite on entre dans des paysages plus arides malgré de beaux parterres de fleurs.
    Il y a une suite de portillons à ouvrir et fermer, et encore beaucoup de troupeaux de vaches et moutons.
    A l'embalse de Riobolos, je me baigne dans une chute d'eau bien rafraîchissante car il fait assez chaud.
    La température est montée à 35 degrés et les derniers km vont être assez éprouvants,
    d'autant plus que mes bouteilles d'eau sont vides !
    Un peu avant d'arriver à Galisteo, je peux me ravitailler en eau aupès d'un ouvrier qui travaille sur un acqueduc.
    La dernière montée est dure et je suis soulagé quand j'arrive aux pieds des remparts qui entourent ce village.
    Je dîne avec un couple d'espagnols de San Sebastian, un allemand et un autrichien.

     



    Hébergement au refuge privé El Trillo où j'ai une petite chambre à un lit.
    Le dîner est servi par la patronne. Je paye pour la nuit, le dîner et le petit déjeuner 16 euros.

    4 Coquilles
     

     


    La Beauté

    Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
    Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
    Est fait pour inspirer au poète un amour
    Eternel et muet ainsi que la matière.

    Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
    J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
    Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
    Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

    Les poètes, devant mes grandes attitudes,
    Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
    Consumeront leurs jours en d'austères études ;

    Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
    De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
    Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !


    "Les fleurs du mal"  -  Charles Baudelaire



  • A Galisteo, les murailles ahmohades qui ceinturent totalement le centre historique..
    Ces fortifications ont été érigées par les Maures au 13ème siècle. (Hauteur 11 m -  Epaisseur 3 m)

     

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