Vendredi 6 Septembre 2019 - Miranda de Ebro > Pancorbo
17,5 km  -  8ème étape



 

    Proverbe basque
    "Chose mal acquise ne vint jamais à bonne fin"

 



Le rio Ebro au petit matin...


Eglise fortifiée d'Orón





Vaste plateau castillan...


Le pueblo Ameyugo

                                 
Fontaine et église à Ameyugo...


Une belle réserve de bois pour l'hiver...


Cette maison originale à la sortie de Ameyugo...


A l'approche de Pancorbo on passe sous des viaducs...


Malgré l'environnement des routes et de la voie ferrée, il y a un joli sentier...


... au milieu d'une belle végétation...


...le sentier traverse un défilé rocheux...


...pour arriver à un ermitage dans un espace ombragé...



Les ouvriers sécurisent les masses rocheuses...





A l'approche de Pancorbo...
Défilé de Pancorbo


Le pueblo
Pancorbo avec son église, dominé par de magnifiques rochers

         
L'accueil est original...


La iglesia de Pancorbo


L'ayuntamiento


Dans la rue centrale..


L'Albergue avec plus de lits qu'il n'en faut !

 


 


    Après le petit-déjeuner à l'Albergue, je sors à 7h20. Il fait juste jour. La sortie de Miranda est facile et après être passé
    devant l'Hôpital Santiago, j'arrive à  Orón où je peux admirer l'imposant clocher de l'église fortifiée. Je prends ensuite un

    chemin empierré qui grimpe doucement dans la colline et se transforme peu à peu en chemin agricole qui fait quelques
    détours entre les champs moissonnés où les pyramides de paille dressent ici et là leurs masses imposantes.
    Le temps est nuageux et il fait plutôt frais. Je profite de ce parcours pour déclamer quelques poèmes et assurer la
    mémorisation
    de ceux que j'ai appris les jours précédents...

    Plus loin, je m'approche de l'autoroute à l'entrée de Ameyugo. A la sortie de ce pueblo, je m'arrête à la Cafeteria de l'aire de
    l'autoroute à laquelle on accède par un portillon. Je commande un sandwich au Jamón Iberico avec un verre de Vino Tinto.

    Après cette pause, je reprends le chemin qui est en contrebas de l'autoroute et qui peu à peu s'en éloigne en serpentant entre

    noisetiers, figuiers, pruneliers et peupliers. Plus loin, je passe sur un petit pont en bois qui enjambe un arroyo et je prends
    ensuite un sentier montant avec quelques bosses. Sentier pittoresque bordé de massifs de belles fleurs blanches, d'églantiers
    et de noyers. Ce sentier s'enfonce peu à peu au cœur d'un défilé rocheux qui a l'allure d'un canyon. Cependant malgré cet
    environnement insolite, on est ramené tout proche des voies de circulation...

    J'arrive alors à un Ermitage qui se trouve dans un espace ouvert et ombragé avec de beaux arbres, principalement des acacias.
    Le chemin se faufile ensuite entre la voie ferrée en contrehaut et la nationale en contrebas. Il ya des ouvriers qui travaillent à
    sécuriser les masses rocheuses dominantes. C'est impressionnant de les voir accrochés sur les parois au-dessus du vide !
    Plus loin, je retrouve l'autoroute et la voie ferrée qui entre dans un tunnel...Il y a plusieurs viaducs...
    Le chemin passe le long d'un rio qui passe sous la voie ferrée, qui passe sous un viaduc routier et à nouveau la voie ferrée
    et l'autoroute...et mon chemin continue comme si de rien n'était...


    Enfin j'arrive en vue de Pancorbo, je passe un pont qui enjambe le rio Oroncillo, et l'entrée dans la localité se fait le long d'un
    paseo avec une belle vue sur le pueblo avec son église dominée par de magnifiques rochers.
    Je vais directement au bar "La Casona" où je mange 2 petits sandwichs avec un verre de Rioja, et ensuite une jeune femme

    me conduit à l'Albergue située au-dessus du bar.

 

Hébergement à Pancorbo : Albergue Municipale
Aller au Bar "La Casona"
L'Albergue située au-dessus de ce Bar est grande et peu entretenue
(8 €)
2 coquilles

 



    Le saut du tremplin

    Clown admirable, en vérité !
    Je crois que la postérité,
    Dont sans cesse l'horizon bouge,
    Le reverra, sa plaie au flanc.
    Il était barbouillé de blanc,
    De jaune, de vert et de rouge.

    Même jusqu'à Madagascar
    Son nom était parvenu, car
    C'était selon tous les principes
    Qu'après les cercles de papier,
    Sans jamais les estropier
    Il traversait le rond des pipes.

    De la pesanteur affranchi,
    Sans y voir clair il eût franchi
    Les escaliers de Piranèse.
    La lumière qui le frappait
    Faisait resplendir son toupet
    Comme un brasier dans la fournaise.

    Il s'élevait à des hauteurs
    Telles, que les autres sauteurs
    Se consumaient en luttes vaines.
    Ils le trouvaient décourageant,
    Et murmuraient : " Quel vif-argent
    Ce démon a-t-il dans les veines ? "

    Tout le peuple criait : " Bravo! "
    Mais lui, par un effort nouveau,
    Semblait roidir sa jambe nue,
    Et, sans que l'on sût avec qui,
    Cet émule de la Saqui
    Parlait bas en langue inconnue.

    C'était avec son cher tremplin.
    Il lui disait : " Théâtre, plein
    D'inspiration fantastique,
    Tremplin qui tressailles d'émoi
    Quand je prends un élan, fais-moi
    Bondir plus haut, planche élastique !

    " Frêle machine aux reins puissants,
    Fais-moi bondir, moi qui me sens
    Plus agile que les panthères,
    Si haut que je ne puisse voir,
    Avec leur cruel habit noir
    Ces épiciers et ces notaires !

    " Par quelque prodige pompeux
    Fais-moi monter, si tu le peux,
    Jusqu'à ces sommets où, sans règles,
    Embrouillant les cheveux vermeils
    Des planètes et des soleils,
    Se croisent la foudre et les aigles.

    Jusqu'à ces éthers pleins de bruit,
    Où, mêlant dans l'affreuse nuit
    Leurs haleines exténuées,
    Les autans ivres de courroux
    Dorment, échevelés et fous,
    Sur les seins pâles des nuées.

    " Plus haut encor, jusqu'au ciel pur !
    Jusqu'à ce lapis dont l'azur
    Couvre notre prison mouvante !
    Jusqu'à ces rouges Orients
    Où marchent des Dieux flamboyants,
    Fous de colère et d'épouvante.

    " Plus loin ! plus haut ! je vois encor
    Des boursiers à lunettes d'or,
    Des critiques, des demoiselles
    Et des réalistes en feu.
    Plus haut ! plus loin ! de l'air ! du bleu !
    Des ailes ! des ailes ! des ailes ! "

    Enfin, de son vil échafaud,
    Le clown sauta si haut, si haut
    Qu'il creva le plafond de toiles
    Au son du cor et du tambour,
    Et, le coeur dévoré d'amour,
    Alla rouler dans les étoiles.

    Théodore de Banville

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